Retraits litigieux – Un dépôt récent fournit des détails sur les actions de la commission des valeurs mobilières des Bahamas aux débuts de l’effondrement de FTX. Ces informations calmeront-elles ou amplifieront-elles les tensions actuelles entre l’équipe en charge de la faillite de FTX aux États-Unis et le régulateur bahamien ?
Confessions d’un cadre supérieur de FTX
Le 9 novembre dernier, lors d’un appel téléphonique avec la directrice exécutive de la commission des valeurs mobilières des Bahamas, Christina Rolle, le co-PDG de FTX Digital Markets, Ryan Salame, a admis que les actifs des clients que FTX détient, ont été transférés à Alameda Research, afin de couvrir les pertes de la société de trading.
Selon Ryan Salame, seuls Bankman-Fried, l’ingénieur Nishad Singh qui travaille pour FTX, et l’autre co-fondateur de l’entreprise Zixiao « Gary » Wang, disposaient des mots de passe nécessaires pour réaliser ces transferts.
Gel des avoirs de FTX et enquête des autorités bahamiennes
Christina Rolle a relayé ces informations à la justice bahamienne. Dans un document du 11 novembre déposé à la Cour suprême des Bahamas, elle a mentionné le fait que ce transfert était « contraire à la gouvernance d’entreprise et aux opérations normales de FTX Digital ». Les clients n’ont pas donné leur consentement sur ces transactions.
Dans le dépôt, Christina Rolle a requis une intervention d’urgence de la part du régulateur, lui réclamant de prendre le contrôle des actifs restants de FTX. Elle a également demandé que la police des Bahamas soit alertée, et que les autorités mènent une enquête « de toute urgence » sur la bourse crypto.
Le tribunal a accédé à la demande de Christina Rolle. Le gouvernement des Bahamas a inclus cette demande de la directrice exécutive de la Commission des valeurs mobilières des Bahamas, dans un nouveau dépôt relatif à la faillite de FTX, le 14 décembre.
Sur le papier, aucun privilège pour les clients des Bahamas
Christina Rolle mentionne dans sa demande, que Sam Bankman-Fried a indiqué que FTX disposait de « fonds séparés pour les clients bahamiens » et qu’ils étaient « prêts à permettre à ces clients de retirer ces fonds ».
Cette requête de Christina Rolle et la décision du tribunal bahamien prouvent-t-elles alors que la commission ait autorisé ou même exigé de Sam Bankman-Fried et d’autres dirigeants de FTX, qu’ils rouvrent en priorité les retraits pour les clients du pays ?
Dans les faits, répondre à cette question semble difficile surtout que se pose celle de la légalité d’une telle opération. Sa conclusion est que « la commission ne peut tolérer le traitement préférentiel de tout investisseur ou client de FTX Digital ou autre ».
La commission a toujours rejeté les allégations selon lesquelles elle aurait autorisé FTX à ouvrir les retraits pour les clients bahamiens, au détriment d’autres créanciers qui ne pouvaient plus retirer leurs fonds.
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