Régulation Crypto : Le Nigéria durcit encore le ton

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Rien ne va plus à Abuja. Depuis des mois maintenant, les autorités ont entamé une croisade contre le secteur crypto et les choses vont de mal en pis. Accusé de truquer le marché des changes et de participer à la dévaluation de la monnaie nationale, Binance est persona non grata dans pays le plus peuplé d’Afrique et un de ses dirigeant est carrément en prison ! Pendant ce temps-là, le gouvernement tente par tous les moyens d’imposer sa monnaie numérique de banque centrale, le eNaira, dont personne ne veut dans un Nigéria déchiré par l’inflation et l’effondrement du pouvoir d’achat. Le dernier acte de cette politique erratique est le gel soudain de plus de 1 146 comptes bancaires et l’interdiction faite à des sociétés de la fintech locale de créer de nouveau comptes d’utilisateurs. Explications.

24 avril : l’EFCC ordonne tout d’abord la fermeture de 1 146 comptes bancaires liés à une enquête

Dans une atmosphère déjà pesante pour le secteur crypto nigérian, la Haute Cour Fédérale du pays a tout d’abord ordonné le 24 avril dernier à la Commission nigériane contre les délits économiques et financiers (EFCC) de geler 1 146 comptes bancaires liés à une enquête en cours sur « des délits de transactions de change non autorisées, de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme ». Une des personnes concernées par cette ordonnance a témoigné auprès du média africain spécialisé dans les nouvelles technologies Techcabal et a rapporté le contenu du courrier électronique qu’il a reçu :

« Il a été confirmé que vous échangez des cryptomonnaies. Nous vous demandons humblement de nous fournir une ordonnance du tribunal valide pour le déblocage de vos fonds. »

Message reçu par quelqu’un dont le compte a été bloqué – Source : Techcabal du 24 avril

La veille, ce sont pas moins de 300 comptes bancaires qui avaient déjà été bloqué pour être impliqué dans des transactions crypto peer-to-peer. On en profite pour rappeler que ce moyen d’acheter et de vendre des cryptomonnaies est très largement populaire dans le pays et qu’il est même disponible sur de grands exchange comme Binance. Afin de justifier ces saisis, le président de l’EFCC fait ce jour là une déclaration lunaire :

« Plus de 15 milliards de dollars ont transité par l’une de ces plateformes l’année dernière et le Naira se serait littéralement effondré en une semaine si l’EFCC n’avait pas bloqué les comptes ! »

Président de l’EFCC à propos des comptes bloqués – Source : Techcabal
La banque centrale du Nigéria et la Commission nigériane contre les délits économiques et financiers (EFCC) poursuivent leur croisade anti crypto en visant cette fois quatre entreprises de la fintech locale accusées de participer à la déstabilisation de la monnaie nationale.
Le torchon brûle entre le secteur crypto et les autorités du Nigéria

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28 avril : la banque centrale du Nigéria interdit la création de nouveaux comptes sur 4 plateformes financières

Qu’une monnaie nationale puisse s’effondrer à cause de 15 milliards de volumes échangés en crypto a l’air normal dans le pays ! Et le Voyage en Absurdie se poursuit avec la décision tout récente de la Banque Centrale du pays d’interdire à OPay, Palmpay, Kuda et Moniepoint de créer de nouveaux comptes d’utilisateurs. La cause ? Toujours la même, à savoir le marché des changes qui serait perturbé par les agissements de quelques traders peu scrupuleux. Voici les propos d’une personne proche de la BCN qui décrit l’ambiance dans l’institution :

« La CBN a l’impression que de nombreux traders de crypto exploitaient les plateformes fintech pour perturber le marché des changes. »

Source proche de la BCN interrogé par un journaliste – Source : Techcabal du 28 avril

Selon les déclarations d’un responsable d’une des sociétés concernées à Techcabal, cette directive serait tout à fait liée à l’enquête en cours concernant les comptes bancaires impliqués dans des transactions de change non autorisés. Problème ? Les journalistes ont pu déterminer que sur ces 1 146 comptes bancaires mis en cause, seulement 10% étaient effectivement gérés par des fintech alors que tout le reste l’était par des banques commerciales !

Les quatre sociétés pointées du doigt ont tenu à rassurer leurs clients actuels et ont précisé que les dépôts et les activités bancaires n’étaient pas affectés par cette obligation.

Les problèmes continuent pour tous les utilisateurs de cryptomonnaie du pays et plus largement pour tous ceux qui essayent de contourner le système financier officiel qui bat de l’aile depuis des années. Quand à savoir si la crypto est bien la cause de tous les maux dans le pays, il existe un proverbe pour cela : qui veut tuer son chien, l’accuse d’avoir la rage.

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Ben Canton

Prof à la ville comme à la scène, vulgariser et expliquer c'est mon quotidien. Crypto-agnostique pratiquant, je cherche la lumière dans les ténèbres des internets en essayant d'éviter les querelles de chapelles ! En attendant la révélation, j'achète du Bitcoin pour mes enfants et je m'enthousiasme pour les projets à destination du grand public.

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