Bitcoin a-t-il un talon d’Achille ? – Il est assez rare que des journalistes de la presse dite « mainstream » ne crient pas avec les loups contre Bitcoin et les cryptos. C’est pourquoi nous allons reprendre ici, en partie, un article du Financial Times. La journaliste Jemima Kelly en profite pour revenir sur les propos catastrophistes des analystes de la Bank of America.
L’euro numérique mettrait à mal Bitcoin ?
Une fois n’est pas coutume, l’article du Financial Times atténue l’attaque contre notre cher Bitcoin et nous rapporte d’abord un extrait du dernier bulletin « Digital money » de la Bank of America :
« Les marchés donnent le ton. La performance des prix dans les BigTech, FinTech, services de paiements et cryptomonnaies fournit 8 500 milliards de dollars US de carburant qui challengent le monopole de la BCE (Banque centrale européenne). (…) [tout cela] attire les capitaux, soulignant l’urgence de créer une ‘Kryptonite contre les cryptos’ pour la BCE. Nous voyons son projet d’euro numérique comme de plus en plus certain. »
Analystes de la Bank of America
Même si l’on apprécie que les spécialistes de la Bank of America comparent Bitcoin et la cryptosphère à Superman, on félicite beaucoup moins le fait qu’ils souhaitent que ce soit le super vilain qui gagne à la fin.
Les banques non centrales ont le plus à perdre d’un e-euro
Évidemment, il ne faut pas s’attendre non plus à des compliments sur le BTC de la part du Financial Times, qui ne peut s’empêcher de dire au passage que la cryptomonnaie est « presque entièrement utilisée comme un moyen de spéculation ».
Mais la journaliste soulève toutefois un point très intéressant. L’euro numérique serait surtout de la kryptonite pour les banques nationales de la zone euro, car la BCE centraliserait la création monétaire. C’est en tout cas une question « beaucoup plus valable et intéressante », comme le conclut Jemima Kelly.
Si la BCE décide de tout, comment votre banque va-t-elle faire pour vous émettre un crédit en euros numériques (qui sera, somme toute, de l’argent créé de nulle part) ? Il lui faudra d’abord l’autorisation de la banque centrale suprême, qui lui transmettra ses « e-euros BCE ». Cela rendra la banque locale quasiment obsolète, et surtout totalement dépendante des décisions de la BCE. Elle n’est pas belle, cette vision orwellienne ?
Heureusement, comme à leur habitude, les pays de la zone euro partent chacun dans un sens différent, pour créer leur propre petite version de ce fameux e-euro. Des projets concurrents voient donc le jour, prêts à se chamailler pour un moment. En attendant, le Superman des cryptomonnaies n’est pas prêt d’être vaincu.
