L’intérêt institutionnel pour Bitcoin

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Bitcoin a été conçu pour jouer le rôle de cash numérique, même si d'autres cas d'usage font petit à petit leur apparition. Son adoption progressive et sa place de plus en plus importante dans l'économie mondiale à bien entendu attiré l'attention des institutionnels. Au fil des années, l'intérêt qu'ont porté ces acteurs, publics comme privés, a fortement évolué. Comment Bitcoin est-il aujourd'hui perçu par les États, les autorités financières, les banques centrales et les principaux acteurs de la finance traditionnelle ? C'est à cette question que nous allons essayer de répondre dans les lignes qui suivent.

Temps de lecture estimé : 32 minutes

L'intérêt des institutions publiques pour Bitcoin

Des débuts timides à haut risque

Une genèse sous les radars

À l’origine, lors de son lancement en 2009, Bitcoin était l’affaire d’un petit groupe de personnes férues d’informatique et de cryptographie. Il aurait pu ne jamais dépasser les limites de son pré carré.

N'ayant alors aucune valeur et peu d'adeptes, il ne présentait encore aucun intérêt pour les institutionnels. Et heureusement ! S'ils avaient pris le projet au sérieux dès la publication de son livre blanc, l'évolution qu'a connu le roi des cryptomonnaies aurait pu être bien différente.

La place qu'occupe aujourd'hui le Bitcoin est en effet en partie liée à la capacité qu'il a eue à passer sous les radars. Comme nous l'avons déjà évoqué plusieurs fois, Satoshi Nakamoto était soucieux d'éviter au maximum de se confronter aux institutions publiques tant que le réseau n'était pas assez étendu et résiliant.

L’histoire des monnaies numériques prouve que les États ont toujours cherché à arrêter les systèmes de devises alternatives. De nombreux exemples numériques, comme e-gold ou Liberty Reserve, ont subi les foudres étatiques au nom de la « lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ».

Satoshi Nakamoto savait ainsi que le système qu'il avait inventé portait atteinte à certains pouvoirs régaliens des États. Il fallait à tout prix éviter d'être pris au sérieux avant de pouvoir techniquement leur résister, notamment en cas d'attaque 51 %. En effet, l'augmentation de la puissance de calcul déployée par les mineurs allait tôt ou tard permettre au réseau de se décentraliser et se sécuriser suffisamment pour être hors de portée d'acteurs malintentionnés.

Malgré tout, Satoshi Nakamoto n'a jamais cessé de partager ses craintes concernant l'atteinte potentielle d'acteurs centralisés. Dans un message du 5 juillet 2010 concernant une présentation sur Bitcoin proposée au média en ligne Slashdot, Satoshi indique ne pas vouloir mettre l’accent sur l’anonymat ou l’opposition aux autorités légales.

« J’apprécie vraiment l’effort, mais il y a beaucoup de problèmes. Nous ne voulons pas mettre en avant l’aspect ‘anonyme’. »

Satoshi Nakamoto sur Bitcointalk
Satoshi Nakamoto en réponse à une proposition de présentation sur Bitcoin
Satoshi Nakamoto en réponse à une proposition de présentation sur Bitcoin

Les premiers contacts avec les institutions publiques

L’affaire WikiLeaks a été le déclencheur des premières interactions entre Bitcoin et institutions publiques. Dès juillet 2010, les documents confidentiels révélés par l’ONG ont commencé à être relayés par les grands médias et à faire du bruit dans l’opinion publique. WikiLeaks subissait alors un blocus financier de la part de Bank of America, Visa, Mastercard, PayPal ou encore Western Union, dont l'objectif était de censurer l'ONG.

De nombreux membres du forum Bitcointalk ont vu dans cette situation l'opportunité de démontrer l’utilité de la résistance à la censure du Bitcoin. Le 5 décembre 2010, Satoshi Nakamoto réagit pour la première fois en manifestant son désaccord :

« Le projet a besoin de grandir progressivement pour que le logiciel puisse se renforcer en cours de route. Je lance cet appel à WikiLeaks pour qu’ils n’essaient pas d’utiliser Bitcoin. Bitcoin est une petite communauté bêta à ses débuts. Vous ne seriez pas en mesure d’obtenir plus que de la petite monnaie, et l’ardeur que vous apporteriez nous détruirait probablement à ce stade. »

Satoshi Nakamoto sur Bitcointalk

Quelques jours plus tard, le 11 décembre, un article est publié sur PC World à propos de la possibilité d’un usage de Bitcoin par WikiLeaks. Satoshi n'a pas manqué d’y réagir à nouveau à travers un message qui fut son avant-dernier sur le forum :

« Il aurait été bon d’attirer cette attention dans un tout autre contexte. WikiLeaks a donné un coup de pied dans le nid de frelons, et l’essaim se dirige vers nous. »

Satoshi Nakamoto sur Bitcointalk

Ainsi, il est fort possible que Satoshi Nakamoto ait choisi de disparaître en voyant le sujet Bitcoin arriver aux oreilles des institutions publiques. Dès avril 2011, il coupe en effet tout contact avec Gavin Andresen, figure du projet, lorsque celui-ci lui annonce avoir reçu une invitation par la CIA à effectuer une présentation sur Bitcoin.

Le 14 juin 2011, Gavin se rend finalement à la CIA, le jour même où Wikileaks accepte officiellement les dons en bitcoin. Dans le même temps, la place de marché du dark web baptisée Silk Road devient la plaque tournante du commerce de drogue en ligne.

Bitcoin est alors bien plus résistant qu'à ses débuts, deux ans plus tôt. Et c'est donc « sous la contrainte », ne pouvant ni l'arrêter, ni l'ignorer, que les institutions publiques ont commencé à s'y intéresser sérieusement.

Si les premières interactions entre institutions publiques et Bitcoin ont pris place aux États-Unis, les autres régions du monde ont elles-aussi rapidement commencé à s'y intéresser avec un objectif : réguler et réglementer l'usage de cet OVNI numérique.

Le premier communiqué officiel de la banque centrale européenne remonte à 2012, trois ans après la création de Bitcoin, avec la publication d'un rapport sur les cryptomonnaies qui cible principalement ce dernier. Dans celui-ci, elle émet notamment les conclusions suivantes :

  • Bitcoin ne présente pas de risque pour la sécurité nationale ;
  • Les cryptomonnaies ne sont pas réglementées et pourraient poser un défi pour les autorités publiques qui voudraient le faire ;
  • Bitcoin pourrait avoir un impact négatif sur la réputation des banques centrales, si la presse mettait en avant le fait que ces dernières ne font pas correctement leur travail ;
  • Le risque présenté par Bitcoin devrait être réétudié en fonction de l'ampleur de son utilisation.

Elle ne s'est pas trompée dans son « diagnostic » initial. En effet, à partir de 2013, l'Allemagne puis la Réserve Fédérale des Etats-Unis (FED) ouvrent la voie aux autres États en publiant des rapports et lois sur le sujet.

Comme vous avez pu le constater dans l'article sur les dates marquantes de l'histoire de Bitcoin, ces rapports et lois se sont enchaînés au fur et à mesure que les particuliers et les entreprises l'ont adopté. Aujourd'hui, la machine est en marche et la plupart des pays ont mis en place un cadre réglementaire, avec toute l'inertie inhérente aux systèmes en place. Les cryptomonnaies de manière générale sont même devenues l'une des préoccupations centrales de certaines autorités financières, dont celles qui tiennent encore les rênes de l'économie mondiale.

En Europe, le règlement MiCA (« Markets in Crypto-Assets »), destiné à devenir une référence mondiale en matière de régulation du secteur des cryptomonnaies, a fini par être adopté en avril 2023. Nous reviendrons en détail sur ces différentes réglementations dans une future partie de cette Encyclopédie du Coin.

Map monde de la légalité du Bitcoin et des cryptomonnaies
Map monde de la légalité du Bitcoin et des cryptomonnaies

Le positionnement de certains représentants publics

Bitcoin et les cryptomonnaies en général se démocratisent de plus en plus et prennent place dans le débat public. Logiquement et ce depuis plusieurs années, les politiques et représentants des autorités publiques ne manquent pas de s'exprimer à ce sujet.

Bien entendu, comme dans presque tous les domaines, leurs opinions divergent et sont parfois totalement opposées. Avant d'énoncer les positions de certains d'entre eux (la liste n'était pas exhaustive), souvenez-vous tout de même qu'ils sont souvent maîtres dans l'art de retourner leur veste...

« La politique, c'est pas compliqué, il suffit d'avoir une bonne conscience, et pour ça il faut juste avoir une mauvaise mémoire. »

Coluche

Donald Trump

Ancien Président des États-Unis et candidat à l'élection présidentielle de 2024, Donald Trump s'est exprimé à plusieurs reprises sur Bitcoin. Là encore, son positionnement a évolué et s'est avéré parfois très changeant.

Dès 2019, il déconseille d'abord d'investir dans le roi des cryptomonnaies :

« Je ne suis pas fan du Bitcoin et des autres cryptomonnaies, qui ne sont pas de l’argent, et dont la valeur est très volatile et basée sur du vide. »

Donald Trump, le 12 juillet 2019

En juin 2020, son ancien conseiller déclare que Donald Trump a souhaité « s'en prendre au Bitcoin ». Un an plus tard, en juin 2021, il avance sur Fox Business que Bitcoin « ressemble juste à une arnaque » et lui reproche de concurrencer le dollar.

En février 2024, il revoit cependant sa position et déclare à Fox News que Bitcoin « vit sa propre vie » et que le secteur des cryptomonnaies a besoin d'une régulation plus stricte. Il ajoute aussi que « de nombreuses personnes adoptent Bitcoin et souhaitent payer avec ».

En mars 2024, il qualifie même Bitcoin de « forme de monnaie supplémentaire » avant de rappeler en fin d'interview avoir « toujours aimé une seule monnaie, le dollar ». Il a déclare aussi être opposé aux MNBC qu'il considère comme dangereuses.

À partir du mois de mai 2024, Donald Trump adopte un positionnement que l'on pourrait qualifier de pro-Bitcoin et pro-crypto, à l'approche des élections présidentielles américaines. Il invite alors les électeurs américains qui apprécient Bitcoin et les cryptomonnaies à voter pour lui. Il annonce aussi vouloir mettre fin à l'hostilité à l'égard de cette classe d'actifs aux États-Unis avant d'affirmer qu'il compte accepter les dons de campagne en cryptomonnaies.

Quelques jours plus tard, il passe à l'acte. Il affirme cette fois vouloir veiller à ce que « l'avenir des cryptos et de Bitcoin se fasse aux États-Unis » (chose qu'il répètera à de nombreuses reprises), tout en avançant « soutenir le droit au self-custody des 50 millions de propriétaires de crypto du pays ».

Ce nouveau positionnement n'est alors pas sans impact, puisqu'il entraîne un revirement politique majeur aux États-Unis et oblige les démocrates à s'adapter pour séduire un électorat crypto-enthousiaste considéré comme clé dans l'élection à venir. Pour beaucoup, ce revirement permet l'approbation inattendue des ETF Ethereum au comptant ainsi que le vote de plusieurs lois favorables au Bitcoin et aux cryptomonnaies.

À l'approche des élections présidentielles américaines, Donald Trump renforce son positionnement « pro-crypto » et intervient lors de l'une des plus grandes conférences Bitcoin des États-Unis à Nashville, en juillet 2024. Il y tient un discours très favorable au Bitcoin et récolte plus de 25 millions de dollars de dons, en partie en cryptomonnaies.

En septembre 2024, il se met en scène au PubKey, un bar consacré au Bitcoin à Manhattan, et procède au paiement de burgers en bitcoin.

Pour finir, Donald Trump montre au fil des années un intérêt pour les cryptomonnaies en lançant plusieurs collections NFT à son effigie. Il détiendrait aujourd'hui plusieurs millions de dollars en ether de la blockchain Ethereum. En septembre 2024, il participe au lancement de World Liberty Financial, un projet DeFi porté par ses deux fils.

Donald Trump
Donald Trump

Christine Largarde

Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE) et ancienne directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), a plusieurs fois pris position concernant Bitcoin et les cryptomonnaies.

Si vous avez lu les précédents articles, notamment sur les origines et les fondements de Bitcoin, vous ne serez pas surpris d'apprendre qu'elle est clairement opposée à Bitcoin (et à la plupart des autres cryptomonnaies).

Ainsi, elle a à plusieurs reprises affirmé que les cryptomonnaies ne valent rien car elles ne reposent sur rien :

« J’ai toujours dit que les cryptomonnaies sont des actifs hautement spéculatifs et très risqués. Mon évaluation personnelle est que cela ne vaut rien. Cela ne repose sur rien, il n’y a pas d’actifs sous-jacents pour servir d’ancre de sécurité. »

Interview de Christine Largarde par Politico

Comme la plupart des détracteurs de Bitcoin et des cryptomonnaies, elle rappelle souvent que Bitcoin est utilisé pour blanchir de d’argent ou financer des activités criminelles. Pourtant, d'après ce rapport de Chainalysis, ces dernières ne représentent en réalité que 0,24 % de l'activité crypto globale.

Pour illustrer son expertise, elle met en avant en 2022 l'histoire de son fils qui n'aurait pas suivi ses conseils et aurait, malgré ses mises en garde, investi dans les cryptomonnaies. Il lui aurait avoué plus tard avoir perdu la quasi-totalité de son investissement.

Au fil des années, elle prend aussi position plusieurs fois pour demander une réglementation forte et contraignante pour les utilisateurs de cryptomonnaies. Elle profite de chaque scandale pour réclamer un cadre toujours plus strict.

Elle soutient en revanche le projet d'euro numérique, une MNBC qui permettra à la BCE et aux autorités de suivre et de contrôler beaucoup plus facilement l'usage qui est fait de l'argent qu'ils émettent. Pour en savoir plus sur ces futures monnaies numériques d'État, rendez-vous sur notre article dédié au sein de la partie consacrée aux stablecoins.

Christine Lagarde
Christine Lagarde

Garry Gensler

Garry Gensler est le président de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis. C'est cette commission qui est en charge d'approuver ou non le lancement d'un certain nombre de produits financiers outre atlantique et qui a notamment validé le lancement des ETF au comptant sur Bitcoin en janvier 2024.

La commission est censée agir dans le cadre de la loi des États-Unis et de son interprétation par les tribunaux. Elle se veut donc normalement neutre et avec un simple rôle d'exécutant. Mais beaucoup accusent Garry Gensler d'être un « homme politique se faisant passer pour un régulateur ».

La SEC a repoussé au maximum l'approbation des ETF au comptant sur Bitcoin, et Garry Gensler est connu pour être l'un des plus fervents opposants de Bitcoin et des cryptomonnaies. Dès sa prise de fonction, il utilise à peu près le même argumentaire que Christine Lagarde pour défendre sa position :

« Bien que nous soyons neutres (sic) sur le plan du mérite, j’aimerais souligner que (…) Bitcoin est principalement un actif spéculatif et volatil, qui est également utilisé pour des activités illicites, notamment les ransomwares, le blanchiment d’argent, l’évasion des sanctions et le financement du terrorisme. »

Gary Gensler, le 11 janvier 2024

Ce dernier s’est aussi retrouvé à plusieurs reprises dans l’embarras face au Sénat et à la Chambre des représentants (House of Representatives) des États-Unis, ne sachant justifier clairement les actions de la SEC par rapport à la loi.

Il est tout de même à noter que Gary Gensler différencie Bitcoin des autres cryptomonnaies, considérant le premier comme une marchandise et les seconds comme des titres financiers. Cette différence de qualification aux États-Unis a un impact majeur sur l'encadrement de ces actifs, comme nous le verrons dans la future partie dédiée à la réglementation du secteur.

Gary Gensler
Gary Gensler

Emmanuel Macron

Le président de la République française, Emmanuel Macron, semble avoir un avis sur Bitcoin et les cryptomonnaies. Habile homme politique (et donc habitué à la langue de bois), ses propos ne sont cependant pas limpides et on ne connaît pas clairement sa position sur le sujet.

Le 24 janvier 2018, Emmanuel Macron évoque le Bitcoin en des termes peu flatteurs, en l'associant à la dérégulation du système. Cela reste jusqu'à maintenant sa seule déclaration à propos de Bitcoin :

« Le FMI ne regarde pas les acteurs les plus dérégulés de tout le système. Le Bitcoin, les monnaies virtuelles, le shadow banking... »

Emmanuel Macron, le 24 janvier 2018

Le 17 mars 2022, il évoque cette fois-ci le monde numérique au sens large et son fameux « métavers » :

« [Il faut] se battre pour créer un métavers européen. Il le faut […] pour ne pas dépendre d’agrégateurs américains ou chinois. C’est très important pour défendre le droit de créer. »

Emmanuel Macron, le 17 mars 2022

Lors d'une interview accordée à The Big Whale en 2022, Emmanuel Macron partage son souhait de voir l’Europe devenir « un acteur central » du Web 3. Il voudrait voir émerger de nouveaux acteurs français dans le domaine, à l’instar de Sorare et Ledger.

Concernant la législation, il déclare ne pas croire « à un secteur financier auto régulé » et être attentif à la réglementation MiCA, adoptée depuis. Il est aussi convaincu que le sujet de l’euro numérique était primordial, sans donner davantage d'explications.

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron

Marine Le Pen

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National en France, s'est prononcée plusieurs fois sur Bitcoin. Comme beaucoup, son avis à ce sujet semble être changeant et avoir évolué avec le temps.

Le 26 mai 2016, elle propose tout simplement au détour d'un communiqué d’interdire les monnaies virtuelles « telles que Bitcoin » si elle est élue présidente de la République en 2017. Comment aurait-elle procédé ? Mystère...

Lors des présidentielles de 2022, Marine Le Pen revient sur sa position, déclarant vouloir cette fois-ci encadrer strictement « les crypto-actifs » qu'elle considère comme « propices aux tromperies, aux erreurs et aux coups de bourse ».

Elle souhaite aussi placer les crypto-actifs « sous le régime commun des marchés financiers » et envisage un régime fiscal allégé pour certains d'entre eux. La liste des jetons concernés sont alors ceux qui sont « adossés à des projets technologiques d’intérêt général identifiés par l’État, afin de favoriser l’investissement privé ».

Aucune certitude, donc, concernant Bitcoin.

Marine Le Pen
Marine Le Pen

Joe Biden

Le Président des États-Unis Joe Bidden n'a pas une position particulièrement favorable à Bitcoin et aux cryptomonnaies. Ses actions et discours montrent plutôt une certaine hostilité comme le laisse à penser le rapport annuel de La Maison-Blanche de 2023.

Durant son mandat, il dévoile un ensemble de mesures draconiennes visant à réglementer les cryptomonnaies et à limiter leur influence sur l’économie. Il préconise un cadre strict pour les encadrer, mais n'en fait pas un sujet phare de son mandat ou de son programme électoral.

En mai 2024, son administration se montre davantage favorable au secteur au travers de plusieurs choix jugés comme étant influencés par le revirement de Donald Trump sur le sujet crypto.

Joe Biden
Joe Biden

Ron DeSantis

Gouverneur de la Floride et ex-candidat aux élections présidentielles de 2024, Ron DeSantis, est un fervent défenseur de Bitcoin.

En 2023, il s'engage à mettre fin aux restrictions mises en place par le régime de Biden. DeSantis s’oppose également à la mise en œuvre d’une MNBC par la Réserve fédérale américaine. Il pense ainsi que l’introduction d’une MNBC pourrait conduire à un système de crédit social.

« On ne peut pas faire confiance aux élites non responsables du gouvernement pour gérer le déploiement potentiel d’un dollar numérique. [La Fed veut] aller vers une société sans numéraire, et ils veulent aussi éliminer la cryptomonnaie. En tant que président, le premier jour, la MNBC ira à la poubelle. »

Ron DeSantis, en août 2023

DeSantis n'est pas le seul candidat à la présidentielle américaine de 2024 à avoir apporté son soutien au Bitcoin. Du côté des républicains, Francis Suarez, maire de Miami, et Vivek Ramaswamy ont tenté leur chance avant de se retirer. Tous deux ont fait de nombreuses déclarations en faveur de Bitcoin.

En ce qui concerne les proches des démocrates, Robert F. Kennedy Jr., neveu de John Fitzgerald Kennedy, était candidat jusqu'en août 2024 avant de se retirer, apportant son soutien à Donald Trump. Il a vanté les mérites de Bitcoin à de nombreuses reprises et a même déclaré avoir acheté 2 bitcoins pour chacun de ses enfants.

Ron DeSantis
Ron DeSantis

Le cas particulier du Salvador

Petit pays d’Amérique centrale qui fait rarement la Une internationale, le Salvador fait souvent parler de lui dans l'univers des cryptomonnaies. Il s'agit en effet du premier pays au monde à avoir adopté Bitcoin comme monnaie légale.

Après une phase de test débutée en 2019 dans le village côtier d’El Zonte, le président Nayib Bukele approuve une loi en 2021, faisant du Bitcoin la seconde monnaie légale du pays après le dollar américain. Il soutient alors que cela facilitera les transactions et encouragera l’investissement étranger.

Nayib Bukele
Nayib Bukele

Sa décision fait bien sûr polémique, aussi bien sur le plan national qu'international. Sa demande d'aide au FMI pour la transition du pays vers l’adoption du Bitcoin est bien entendu refusée, sous prétexte de la volatilité de son cours et de son prétendu impact environnemental. Plutôt que de l'aider, le FMI choisit d'adopter la position inverse, cherchant par tous les moyens à l'empêcher d'adopter Bitcoin, puis à l’en décourager. C'est donc seul que le pays fait face à ce challenge.

Quelques années plus tard, il semblerait que le Salvador ait surmonté cette épreuve avec succès. Bien que la Banque Mondiale ait décidé de lui couper toute forme d'aide, le pays n'a pas sombré contrairement à ce qui avait été prédit par certains. En 2023, il rembourse rubis sur l'ongle l’intégralité des 800 millions de dollars d’obligations qu’il doit.

Le président se permet même de faire un pied de nez humoristique à ses détracteurs sur les réseaux, en retweetant un dessin de l’artiste Lina Seiche.

Moquons-nous gentiment du FMI – Compte Twitter @LinaSeiche
Moquons-nous gentiment du FMI

Début 2024, alors que le pays a annoncé détenir 2 861 BTC, le président dévoile une autre réserve de 5 689,69 bitcoins. Grâce à ces achats, le Salvador enregistre à l'heure de l'écriture de ces lignes un gain de plusieurs dizaines de millions de dollars sur ses investissements.

Cette initiative audacieuse consistant à adopter Bitcoin comme monnaie légale a fait du Salvador un pionnier, mais aussi un véritable laboratoire d'essai pour l’utilisation du BTC. L'avenir nous dira si son choix était le bon ou s'il aurait mieux fait d'écouter les conseils prodigués par le FMI...

Enfin, il peut être intéressant de remarquer que d'autres États, plus hypocrites, n'annoncent pas publiquement acheter des bitcoins mais couvrent leurs arrières en en conservant une part non négligeable, acquise la plupart du temps lors de saisies judiciaires. Les États-Unis, la Chine, le Royaume-Uni ou encore l'Allemagne en détiennent ainsi plusieurs dizaines de milliers.

Liste des pays qui détiennent publiquement des bitcoins
Liste des pays qui détiennent publiquement des bitcoins

L'intérêt du secteur privé pour Bitcoin

L'ignorance puis l'évidence

Le positionnement des gouvernements a joué un rôle majeur sur l'intérêt porté au Bitcoin par les acteurs privés. L'inverse est aussi vrai, l'intérêt du secteur privé ayant largement influencé les décisions des gouvernements.

Toujours est-il que pendant des années, la plupart des acteurs de la finance traditionnelle ont boudé Bitcoin. Ceux issus du secteur bancaire l'ont par exemple dans un premier temps ignoré, avant de s'y intéresser par un biais détourné : la fameuse blockchain. Difficile pour des banques de louer le développement d'un actif qui met à mal, au moins en partie, leur fonctionnement.

D'autres l'ont longtemps critiqué avant de changer de discours quelques années plus tard, tels que que Larry Fink, PDG de BlackRock, ou Michael Saylor, PDG de MicroStrategy. Certains acteurs comme Grayscale n'ont en revanche pas attendu très longtemps pour proposer des produits financiers basés sur Bitcoin (dès 2013). Logiquement, ils ont ensuite été suivis par de nombreux autres.

Aujourd'hui, une part importante des banques, des fonds d’investissement, des assurances ou des entreprises, s’intéressent à Bitcoin et y consacrent une partie de leur portefeuille. Des entreprises comme Tesla ont fait et font encore de Bitcoin un outil stratégique au sein de leur trésorerie. Et la liste des acteurs qui ont franchi le pas ne cesse de s'allonger !

Cette tendance s'est encore accélérée depuis l’approbation de 11 fonds négociés en bourse (ETF) Bitcoin au comptant aux États-Unis, le 10 janvier 2024. Certains proposent même des services autour des cryptomonnaies telles que leur conservation ou leur échange. On ne compte plus les annonces de ce type ces dernières années par des acteurs majeurs de la finance mondiale.

Cette évolution du positionnement des acteurs privés s'explique par de nombreuses raisons, et notamment par les avantages que peut leur apporter Bitcoin :

  • Diversification du portefeuille : Bitcoin offre une alternative aux actifs traditionnels (actions, obligations, etc.), permettant aux investisseurs de répartir leurs risques ;
  • Protection contre l’inflation : bien que la volatilité du cours du BTC soit encore très importante, certains acteurs voient en Bitcoin un hedge contre l’inflation du fait grâce à son fonctionnement et son émission limitée à 21 millions de jetons ;
  • Potentiel de rendement élevé : malgré les chutes répétées de son cours, le BTC a connu des hausses spectaculaires au fil des cycles, offrant la possibilité à ceux qui se positionnent aux bons moments d'obtenir un rendement très élevé ;
  • Innovation technologique : Bitcoin est un mélange élégant d'innovations, ce qui permet au fonds d'investissement de montrer qu'ils savent suivre les tendances et augmente leur crédibilité.
Top 10 des sociétés qui détiennent publiquement des bitcoins
Top 10 des sociétés qui détiennent publiquement des bitcoins

Le positionnement de certains grands noms de la finance

Bien entendu, Bitcoin ne fait pas l'unanimité, mais l'importante évolution de sa capitalisation boursière en a incité plus d'un à s'exprimer à propos de cet actif hors du commun. Voici quelques-uns de leurs avis, allant du scepticisme à l’enthousiasme.

S'il s'agit d'avis personnels, ils reflètent bien souvent la position des groupes qu'ils dirigent.

Warren Buffett

Acteur incontournable de la finance traditionnelle, Warren Buffett a critiqué à plusieurs occasions Bitcoin et les cryptomonnaies. Ce dernier a cependant toujours affirmé ne pas investir dans quelque chose qu’il ne comprend pas.

Ceci explique sans doute la raison pour laquelle il a en partie raté le virage d'Internet et des nouvelles technologies. Toutefois, il a finalement dû prendre le temps de creuser un petit peu, puisqu'il a fini par s'exposer au bitcoin et aux cryptomonnaies de manière indirecte, en ré-allouant une partie de son portefeuille consacrée à Visa et Mastercard vers la fintech NuBank.

Warren Buffett
Warren Buffett

Jamie Dimon

Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, est connu pour avoir critiqué Bitcoin à de nombreuses reprises, tout en ayant reconnu le potentiel disruptif de sa technologie et notamment de la blockchain.

Il déclare ainsi en 2024 que Bitcoin est une « fraude et un système de ponzi » et que ses cas d'usage sont « le blanchiment d'argent, la fraude, l'évasion fiscale et le trafic sexuel ». En parallèle, JPMorgan est pourtant un acteur clé de certains produits financiers construits autour de Bitcoin, tels que l'ETF Bitcoin au comptant de BlackRock lancé en janvier 2024 dans lequel le géant bancaire joue le rôle de participant enregistré.

Jamie Dimon
Jamie Dimon

Bill Gates

Après avoir adopté une position très marquée en défaveur de Bitcoin en 2018, Bill Gates a finalement adouci son point de vue. En 2021, il est revenu sur ses déclarations en adoptant un point de vue neutre sur l'actif, allant même jusqu’à lui reconnaître certains avantages en ce qui concerne les transferts d'argent.

Il reste cependant très critique envers Bitcoin, notamment du fait de sa forte volatilité. En 2022, il se moque des cryptomonnaies en général avant de conseiller en 2024 à tout le monde de faire « très attention ».

Bill Gates
Bill Gates

Tim Cook

Bien que son avis ne soit pas exclusivement réservé à Bitcoin, Tim Cook, actuel PDG du groupe Apple, a affirmé posséder des cryptomonnaies, précisant qu’il estime être raisonnable d’en posséder dans le cadre d’un portefeuille diversifié.

D'après ses déclarations, son intérêt reste strictement personnel, et il a pour l'instant clairement écarté l’idée qu’Apple puisse un jour accepter des jetons en échange de produits ou en acheter avec des fonds d’entreprise.

Tim Cook
Tim Cook

Lloyd Blankfein

Les déclaration de Lloyd Blankfein, ancien PDG de Goldman Sachs, à propos de Bitcoin ont évolué au fil du temps. Après avoir exprimé des doutes sur Bitcoin en 2017, mais sans le condamner ni l’approuver, il déclare en 2022 que les millions de dollars investis dans le marché des cryptos ne peuvent pas être ignorés.

D'après lui, l'ère des cryptomonnaies arrive à grand pas et l'adoption à grande échelle a déjà commencé.

Lloyd Blankfein
Lloyd Blankfein

Elon Musk

Elon Musk est un fervent partisan de Bitcoin et des cryptomonnaies en général. Il a confirmé posséder du BTC, de l’ETH et du DOGE. Il fait par ailleurs l’acquisition d'1,5 milliards de dollars de bitcoins en 2021 par l’intermédiaire de son entreprise Tesla et de nombreuses rumeurs courent sur le fait que son réseau X acceptera un jour les cryptomonnaies.

Ses déclarations ont tendance à un avoir un impact marqué sur le marché, mais ses opinions peuvent aussi varier rapidement. Ses diverses entreprises étant largement axées sur les nouvelles technologiques (Tesla, SpaceX, etc.), il n'est pas étonnant que Elon Musk s'intéresse de près au Bitcoin et plus largement aux cryptomonnaies.

Elon Musk
Elon Musk

Larry Fink

Larry Fink, actuel PDG de BlackRock, a très largement pris position pour Bitcoin, allant jusqu'à en faire la publicité à la télévision à de nombreuses reprises depuis la fin du printemps 2023. L'avis de Larry Fink sur le sujet n'a pourtant pas toujours été celui-ci. En 2017, il déclare en effet que Bitcoin est un « indice du blanchiment d'argent ».

Larry Fink dit aujourd'hui être revenu sur sa position, jusqu'à faire de BlackRock l'un des fonds d'investissement qui se sont battus avec le gendarme financier américain (SEC) pour faire accepter des ETF au comptant sur Bitcoin. Ces produits financiers sont une porte ouverte pour les institutionnels qui veulent investir dans la cryptomonnaie sans se heurter à des difficultés concernant les aspects techniques et législatifs.

Larry Fink
Larry Fink

Michael J. Saylor

Fondateur de MicroStrategy, Michael J. Saylor a fait de sa société l'un des plus grands détenteurs de bitcoin après Satoshi Nakamoto, et ce en à peine quelques années. Cette dernière en détient aujourd'hui plus de 250 000 unités. Contrairement à la vision de son créateur, il ne conçoit pas Bitcoin comme un moyen de paiement mais comme une réserve de valeur.

Il soutient largement Bitcoin et contribue à son adoption à grande échelle, jusqu'à être parfois qualifié d'évangéliste à ce sujet.

Pour mieux comprendre son point de vue, vous pouvez consulter le portrait que nous lui avons consacré. Pour le résumer en quelques lignes, il a été victime de la crise Argentine, de la dévaluation du pesos et du blocage des capitaux. Il craint l'inflation comme la peste et voit en Bitcoin la solution pour s'en protéger.

C'est à cette fin qu'il achète du BTC en 2020, afin d'éviter de voir le capital de sa société fondre comme la neige au soleil suite à l'impression massive de dollars par le gouvernement américain. Depuis, il ne cesse d'accumuler de nouveaux bitcoins, enregistrant des bénéfices de plusieurs milliards de dollars. Alors, pari fou ou visionnaire ?

Michael J. Saylor
Michael J. Saylor

Les produits financiers liés à Bitcoin

Depuis l'émergence de Bitcoin, de nombreux produits financiers liés à Bitcoin ont été lancés. Les premiers à avoir fait parler d'eux sont probablement les contrats à terme sur le Bitcoin côtés au Chicago Mercantile Exchange (CME) depuis décembre 2017.

Mais ces dernières années, toute l'attention a été portée sur le lancement d'ETF Bitcoin. Pour ceux qui connaissent pas ce type de produits, les ETF (Exchange-Traded Fund) sont des instruments financiers très utilisés dans la finance traditionnelle. Ils répliquent la performance d'un actif sous-jacent. Par exemple, l’ETF Lyxor S&P 500 UCITS reproduit la performance du S&P500, le fameux indice boursier américain. Si sa valeur augmente, celle de l’ETF aussi, et inversement.

Pour les gestionnaires de fonds et les investisseurs, les ETF sont des produits beaucoup plus simples à manier que les cryptomonnaies car ils ne dépendent pas des mêmes lois et ne présentent pas de difficulté technique de stockage et de sécurisation. Les ETF Bitcoin au comptant confient en effet la détention et la conservation du Bitcoin à des entités réglementées, ce qui facilite l'accès à ces actifs pour les investisseurs, qu'ils soient institutionnels ou particuliers.

Il existe plusieurs types d'ETF, notamment les « spots » (au comptant) et les « futures » (à terme). Sans entrer dans les détails, les « futures » suivent les performances des contrats à terme tandis que les « spots » suivent le cours de l'actif (et intéressent davantage les investisseurs).

C'est donc tout naturellement que l'idée de créer des ETF sur Bitcoin a germé. Ils permettent de s'exposer au jeton, sans devoir réellement le détenir. Ainsi, certains des plus grands fonds d'investissement du monde (BlackRock, Fidelity, Franklin Templeton, etc.) situés aux États-Unis, ont mené un combat de longue haleine avec le régulateur américain, la Securities and Exchange Commisson (SEC), pour avoir le droit de les émettre.

Les grandes société d'investissement semblent avoir compris le potentiel de Bitcoin

Dès juillet 2013, les frères Winklevoss déposent sans succès la première demande d'ETF Bitcoin au comptant. En 2017, c'est au tour des ETF Bitcoin à terme de connaître la même démarche, là aussi sans succès. Les années qui ont suivi n'ont en effet été qu'un enchaînement de refus par la SEC américaine, malgré l'approbation de produits très similaires dans certaines zones du monde comme au Canada ou en Europe.

En octobre 2021, l'autorité cède finalement pour les ETF à terme, puis le 10 janvier 2024 pour les ETF au comptant. Bien que relativement récente, cette dernière approbation tant attendue change la donne pour Bitcoin. Il s'agit d'une reconnaissance officielle du Bitcoin en tant qu’actif financier, preuve de l'intérêt de la finance traditionnelle.

Cette décision a provoqué un afflux majeur de liquidités, attirant plus de 12 milliards de dollars américains sur les 90 jours qui ont suivi le lancement des 11 ETF américains. Pour mettre en perspective ces chiffres, les produits financiers déjà construits autour de Bitcoin n’avaient enregistré que 10,6 milliards de flux entrants sur l’ensemble de l’année 2021, qui était pourtant une année haussière pour Bitcoin.

À l'heure de l'écriture de ces lignes, des milliards de dollars américains se déversent chaque semaine dans le marché, avec un record battu le 12 mars 2024 (1 milliard de dollars de parts d’ETF vendues en un seul jour ouvrable). En septembre 2024, plus de 4 % des bitcoins émis étaient placés dans ces ETF.

Si elles ont déjà commencé à se faire ressentir, les retombées sur le prix du jeton devraient encore s'amplifier dans les années à venir (hausse du cours et baisse de la volatilité). Bien sûr, cette intrusion de la finance traditionnelle dans la vie de Bitcoin pose en parallèle de nombreuses questions.

Si vous avez suivis nos articles consacrés au fonctionnement de Bitcoin, vous comprendrez que l'accaparation d'une partie de son offre par des acteurs centralisés n'altère pas sa décentralisation et son fonctionnement. En revanche, cela pose évidemment des questions quant à l'évolution de ce dernier vis-à-vis de l'idéologie originelle portée par Satoshi Nakamoto.

Quoi qu'il en soit, l'apparition de ce type de produits financiers était inévitable. Elle joue et jouera un rôle indéniable sur l'adoption et le futur de Bitcoin.

Si aucune certitude n'existe quant aux décisions qui seront prises, une chose est en revanche certaine : partout sur la planète, les institutions publiques comme privées sont montés dans le train des cryptomonnaies tracté par la locomotive Bitcoin.

Il faut tout de même se souvenir que le temps des individus et des entreprises privées n’est pas celui des États et des gouvernements, qui ont une inertie beaucoup plus importante. Les décisions des uns impactent bien souvent celles des autres, et quelques années seront encore sûrement nécessaires pour que leurs positions soient un peu plus figées.

Une fois ce constat effectué, nous pouvons nous demander ce que réserve l'avenir à Bitcoin ? Pour aller plus loin et tenter de savoir de quoi demain sera fait, rendez-vous dans le prochain article de notre Encyclopédie.