L’heure est à la RSE – La société de minage Stronghold Digital Mining allie l’extraction de bitcoins et d’autres cryptomonnaies, au nettoyage des sols contaminés par des produits chimiques contenus dans les déchets de charbon.
Une terre plus saine grâce au minage de Bitcoin
Bien que la communauté crypto ait peu apprécié les critiques d’Elon Musk contre le minage de bitcoins, ce discours aura eu le mérite de donner encore plus de poids depuis à la question de la conciliation de l’extraction de BTC avec les enjeux écologiques. Le Bitcoin Mining Council fait partie des initiatives qui ambitionnent de rendre le minage de Bitcoin plus vert.
La société de minage pennsylvanienne Stronghold Digital Mining a également relevé ce défi d’un minage plus respectueux de l’environnement, avec son projet de construction d’une installation de production d’électricité à partir des déchets issus des opérations d’extraction de charbon au XIXème et au XXème siècles. Le site de production d’énergie, la Scrubgrass Generation Plant, implanté dans le comté de Venango, convertit ces déchets pour devenir une « centrale hydroélectrique à grande échelle » alimentant le minage de bitcoins et d’autres cryptomonnaies.
Cette opération de recyclage dépollue des terrains contaminés par le drainage d’acide des déchets de charbon (DMA). Par conséquent, la pluie ou la neige se mélangent au souffre contenu dans ces détritus. Les substances toxiques s’écoulent alors dans les nappes phréatiques, les cours d’eau, et menacent la vie aquatique. Pour y remédier, Stronghold remet en état des zones polluées par des mines de charbon. Selon la société, ce sont 200 tonnes de déchets de charbon détruits par par bitcoin extrait. L’entreprise prévoit de faire don des terres décontaminées aux communautés locales.
Le bonus écologique : vert en surface mais que se passe-t-il en profondeur ?
Stronghold a annoncé ce projet via un communiqué partagé par Coin Telegraph. Il a notamment informé le media de la réalisation de 2 levées de fonds privées à hauteur de 105 millions de dollars.
Mais peut-on réellement croire à la sincérité de ce type d’initiatives ou n’est-ce qu’une énième opération de greenvwashing qui vise à rendre plus acceptable aux yeux du grand public le minage de cryptomonnaies réputé énergivore et polluant ?
Le coprésident de Stronghold, Bill Spence, a déclaré que compte tenu des ravages provoqués par les déchets de charbon dans la Pennsylvanie au cours des cent dernières années, l’entreprise collaborerait avec les autorités environnementales locales. Elle aurait restauré, dans l’Etat, 1 000 acres de terres, soit un peu plus de 4 km2, qui, selon elle, était « autrefois inutilisables ».
Le processus de production de Stronghold ne nettoie pas uniquement les sols en les débarrassant du mercure, des familles d’azote NOx et du soufre. Il produit en bonus des cendres volantes qui peuvent être utilisées comme des engrais.
Sur le papier, le procédé adopté par Stronghold a beaucoup plus de substances que le projet d’achat de crédit de compensation carbone de Greenidge Generation Holdings, qui sent d’ailleurs l’hypocrisie capitaliste à plein nez. Bitcoin pourrait donc finalement devenir plus vert, sans pour autant devoir abandonner le mécanisme par preuve de travail (PoW).
