2055 : L’énergie est plus précieuse que l’or [Crypto Dystopie]

Quel sera notre monde en 2035 ? – Nos cryptos préférées auront-elles disparu ou seront-elles plus que jamais au cœur de nos vies ? La blockchain Bitcoin aura-t-elle changé la face du monde ? Nous nous sommes amusés, au travers de petites histoires, à imaginer notre monde dans un futur pas si lointain. Le récit qui va suivre est romancé, imaginaire, sans aucune prétention de deviner l’avenir. Amusez vous avec nous et embarquez dans la DeLorean JDC, direction 2055 !

En 2055, le changement climatique dicte le monde

Entre pénuries alimentaires et rationnement, le monde de demain

12 novembre 2055, Toul, 6h15 – 30°C dans les ruelles de la ville rose, anciennement connue sous le nom de Toulouse. De mars à décembre, les villes du sud de la France chauffent désormais sous un soleil de plomb. Des températures qui rendraient ridicules nos ‘alertes canicule’ actuelles, désormais désuètes. A trop négliger le changement climatique au profit des turpitudes bancaires, l’humanité s’est brulée les ailes.

Sarah progresse d’un pas preste le long de la Place du Capitole. Elle profite de la relative fraicheur de la matinée pour aller faire ses courses. Les denrées disponibles, bien que limitées par des politiques de rationnement, disparaissent bien souvent des rayons le soir venu. A cause du changement climatique, les capacités de productions du maïs, du soja et du blé se réduisent d’année en année. Les cultures dépérissent, bousculant les modes d’alimentation de l’humanité toute entière. L’heure est plus que jamais aux restrictions et au rationnement.

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6h35 – Sarah arrive devant l’étal de poisson, presque vide.

— Vous n’avez pas de saumon ? s’enquiert-elle auprès de la poissonnière.

— Malheureusement non, pas aujourd’hui. Mais nous avons de la méduse. Les océans en sont remplis.

— Non, merci. Sans façon.

A cause de décennies de pêche intensive, l’Homme a brisé la chaine alimentaire océanique et provoqué la disparition de la plupart des espèces de poissons. L’écosystème aquatique s’est éteint, et la pêche avec lui.

Les CBDC, la mainmise du gouvernement sur l’argent des citoyens

6h50 – A la caisse, Sarah sort son portable.

— Cela fera 127 e-euros, madame.

Paiement refusé. Sarah rouspète. Une notification s’affiche sur son portable. ‘Paiement limité à 120 e-euros aujourd’hui’. Le gouvernement a désormais un contrôle total sur les dépenses des gens avec ces fichus MNBC, songe Sarah. Si seulement les citoyens avaient su ce qui les attendaient, jamais cette loi aurait pu passer en 2026. Dépitée, Sarah rend ses tomates à la caissière.

11h30 – Après ses 4h de travail au salon de coiffure Hair Mind, Sarah rentre chez elle. Elle transpire à grosses gouttes par 40° au soleil. Entre 11h30 et 16h, la chaleur est telle que la France entière s’arrête de travailler. Les gens se cloitrent chez eux en attendant que la température redevienne supportable.

Face aux pénuries d’énergie, l’émergence du concept de ville des 15 minutes

La climatisation est un luxe de l’ancien monde, tout comme les voitures. Aujourd’hui l’énergie et les matières premières sont rares et chères. Or, sans énergie et sans matières premières, pas de construction, pas d’entretien, pas de rénovations, pas d’innovation.

A pied ou à vélo, c’est le mot d’ordre. Le concept de la ville des 15 minutes n’a jamais été aussi ancré dans la réalité. Les quartiers se sont progressivement scindés en petites bourgades indépendantes, reliées entre elle par un réseau ferré redéployé à grande échelle. Marchés, soins, lieux associatifs, travail. L’humanité a évoluée vers une société de proximité aux possibilités de déplacement limités. Elle tente désormais vainement de s’adapter à cette nouvel ère dictée des forces climatiques qui la dépasse.

Bitcoin, une monnaie disparue…ou peut-être pas

Le jeu pour échapper à la dure réalité

14h20 – Après manger, Sarah lance avec Nicolas, son mari, leur jeu favori, Farmofus. Un jeu en ligne dans lequel les joueurs se regroupent en guildes, discutent, cultivent des terres, échangent des denrées, conquièrent des territoires, se livrent bataille. Mais il s’agit surtout d’une échappatoire pour une population lassée de vivre dans un monde qui se meurt. Les gens se réfugient dans leur propre univers, parallèle et numérique. Un monde dans lequel ils peuvent également collecter de précieux coins virtuels, les Sats. De l’argent interdit qui circule secrètement dans la société, dans l’ombre des MNBC de l’Etat.

Les gens s’échangent services et denrées contre des Sats. Cette monnaie du marché noir est synonyme d’espoir pour une population asservie par un gouvernement totalitaire.

Le minage de Bitcoin, résurgence d’une technologie disparue

19h30 – Après une journée de boulot harassante, Sarah passe chez le marchand de journaux. Nicolas lui a prêté son portable pour qu’elle puisse acheter le journal. Il lui reste encore 15 e-euros à dépenser sur son compteur aujourd’hui.

— Tiens, la commune voisine, Ouse, vient d’achever sa centrale solaire, s’exclame-t-elle à haute voie.

— Selon la rumeur, ils prévoient de miner des Sats avec, lui souffle le marchand.

— Miner ? C’est-à-dire ?

— Ba, ils les produisent quoi.

— Ah bon ? On peut créer des Sats ?

— En effet, ma ptite dame. Mais, il faut une machine de minage. Fut un temps où tout le monde savait ça et où ces machines étaient nombreuses. Hélas, la propagande de l’État a fait son œuvre. Plus personne n’ose en parler, du coup plus personne ne le sait.

— Savez-vous comment se procurer un tel appareil ? demande Sarah, piquée par une curiosité dévorante.

— Ah, j’en dis des choses intéressantes, hein ? lui murmure le vendeur en lui faisant signe d’approcher. Je connais bien un gars, rue de Mirepoix, une petite maisonnette qui ne paie pas de mine. Allez le voir de ma part.

19h45 – Sarah rentre à la maison.

— Nico, il faut qu’on passe voir quelqu’un demain. J’ai appris un truc incroyable…

Propagande et pouvoir monétaire, péchés d’une humanité en perdition

En 2055, l’humanité a perdu foi en l’avenir. Les naissances, moins fréquentes, sont le reflet de la confiance émiettée d’une espèce qui s’apprête à disparaitre. Pensant avoir tout conquis, l’Homme s’est perdu en chemin, piégé par sa vanité.

Toutefois, toute dictature, aussi puissante soit celle de la monnaie, finit un jour ou l’autre par être renversée. Et ce mot perdu, ‘Bitcoin’, père des précieux ‘Sats’, pourrait bien tout changer…

Dans l’un des pires scénarios, il est aisé d’imaginer l’Humanité impuissante à lutter contre ses démons et sa quête de toute puissance. Des gouvernements incapables de reconnaitre leurs tords, piégés par les lobbys d’un système consumériste et financier qu’ils ont eux-mêmes créé. L’Homme sera alors rappelé à l’ordre par la seule force qui lui soit encore supérieure, la nature qu’il a lui-même déréglée. Même si dans leur conquête de pouvoir, les politiques balayent les droits des citoyens, un tel système sera un jour ou l’autre renversé par un être humain irrépressiblement attiré vers la liberté. Et Bitcoin, par son idéologie, représente l’un de ces vecteurs. Une technologie inarrêtable avec laquelle les gouvernements n’auront d’autre choix que de composer.

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