Pénuries d’énergies ? La faute à Bitcoin ! – Cette rengaine n’est pas nouvelle et revient à nouveau sur le devant de la scène. Cette fois-ci, c’est au tour du ministre des finances norvégien de faire état de son mécontentement. Les datacenters et mineurs de bitcoins payent leur électricité à prix réduit. Un rabais insupportable pour Trygve Slagsvold Vedum en ces temps de crise énergétique. Entrons dans les détails.
Bitcoin et énergie, cela ne fait pas bon minage ?
La loi date de 2016. En ces temps lointains d’insouciance énergétique, le gouvernement norvégien avait promulgué une loi donnant droit à certains avantages sur les prix de l’énergie pour les data centers et entreprises de minage crypto. Ces entreprises ont obtenu grâce à cela une énergie à un prix très attractif par rapport au consommateur moyen.
Il est vrai toutefois que depuis lors et surtout ces dernières années, la situation a drastiquement évolué. En cette période de guerre et d’attentats sur les gazoducs sous-marins, Nord Stream 1 & 2, l’étau se resserre sur l’Europe. Cette dernière n’a jamais connu une pression telle dans le domaine de l’énergie et l’hiver se rapproche.
Tout comme le ministre de l’énergie suédois, le ministre des finances norvégien Vedum veut mettre fin au minage :
« Nous sommes dans une situation complètement différente sur le marché de l’énergie par rapport à 2016 et la mise en place de cette réduction tarifaire pour les datacenters. Dans de nombreux pays, la quantité d’énergie disponible est sous pression, ce qui fait grimper les prix.
Dans le même temps, nous observons une augmentation du nombre d’entreprises de minage crypto en Norvège. Or, nous avons besoin de cette énergie pour la communauté. Le gouvernement doit mettre un terme à cela. »
Le ministre appuie que la suppression de ce programme d’avantages permettrait à la Norvège de récolter 14 millions de dollars supplémentaires.
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Minage de Bitcoin, la solution et non la cause
La Norvège, le pays de l’énergie verte
Il faut dire que la Norvège est un pays attrayant pour le minage de Bitcoin. Le pays détient désormais 0,7% du hashrate mondial, un chiffre de plus en plus significatif. Sa politique de production énergétique est durablement orientée sur le renouvelable. Elle se base sur un important parc de barrages hydroélectriques produisant 88% de ses besoins en énergie. Les entreprises de minage situées en Norvège fonctionnent donc pour la plupart grâce aux énergies vertes et ne sont donc pas polluantes.
Le minage de Bitcoin, c’est d’abord la rentabilisation des surplus d’énergie
Que ce soit l’éolien, l’hydroélectrique ou le solaire, ces énergies renouvelables, et intermittentes par essence, attirent les mineurs de bitcoin. C’est pour cette raison que l’industrie du minage est l’une des plus vertes à l’heure actuelle. Pourquoi me direz-vous ? Parce que ces énergies dépendent notamment de conditions climatiques. Pour qu’une éolienne fonctionne, il faut du vent. Pour le solaire, du soleil, l’hydroélectrique, de la pluie. Il est donc nécessaire de créer des surcapacités afin d’être en mesure de répondre aux pics de consommation via ce type d’énergie. Mais cela engendre une surproduction quasi permanente, perdue à jamais car produite pour ne pas être utilisée. Difficile dans ce cas de rentabiliser ces infrastructures. C’est là qu’interviennent les mineurs.
Cette énergie « en trop » est forcément très peu chère, faute de clients. Or, les mineurs de Bitcoin sont justement à la recherche de ces surplus. Une énergie peu chère améliore leur propre rentabilité et leur permet de soutenir dans le même temps l’industrie de l’énergie verte. Étant très mobiles, ils peuvent aisément se déplacer au plus près des barrages reculés au fin fond de l’Arctique ou au milieu de la jungle.
En cas de suppression de l’avantage tarifaire en Norvège, le gouvernement prend le risque de faire fuir ces entreprises de minage. Il priverait ce faisant les barrages hydroélectriques d’une manne financière capable d’absorber leurs surplus. Un financement qui pourrait justement permettre l’extension de ces moyens de production d’énergie renouvelable en cette période de crise. Une telle décision de la Norvège pourrait donc freiner le développement du renouvelable, soit l’exact opposé de la tendance recherchée. Plutôt que sa bête noire, le minage de Bitcoin pourrait être le chainon manquant d’une transition écologique massive, si les directives politiques étaient orientées dans ce sens.
Le minage de bitcoins comme moteur de la transition énergétique ? Un concept disruptif et à contre-courant en cette période de sobriété. Si malgré les discours éculés il vous reste quelques satoshis, mettez les en sécurité sur une clé Ledger. Coup de pouce pour votre pouvoir d’achat, les frais de port sont offerts (lien commercial).
