Que penser de QTUM ?

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Qtum – à prononcer Quantum – est une blockchain à destination des entreprises qui permet d’utiliser à la fois des dApps  – applications décentralisées – et des smart contracts – contrats auto-exécutants. Ce projet emprunte tant à Bitcoin qu’à Ethereum afin d’améliorer l’interopérabilité entre les blockchains. Voici notre avis sur Qtum.

Qtum en bref

 Définition

La blockchain Qtum est développée par la fondation Qtum basée à Singapour. L’ICO réalisée par la fondation en mars 2017 a permis de lever plus de 15 millions de dollars en une semaine. Cette levée de fonds rapide a abouti au lancement du mainnet dès septembre 2017.

L’équipe est notamment composée de Jordan Earls, Neil Mahi et Patrick Dai, qui ont fait leurs armes chez Alibaba le géant du net chinois. La jeune équipe de la fondation Qtum est soutenue par Anthony Di Lorio, l’un des cofondateurs d’Ethereum. La création de Qtum résulte d’un fork de Bitcoin Core nommé AALAccount Abstraction Layer – qui permet d’effectuer une liaison entre la blockchain Bitcoin et les smart contrats d’Ethereum. Qtum est donc une blockchain hybride qui a vocation à établir un pont entre les blockchains, et qui par conséquent bénéficie des améliorations apportées aux deux.

Objectif

Tout d’abord, la fondation entend démocratiser l’utilisation des smart contracts en facilitant leur création, ainsi que leur modification. En effet, en l’état actuel des choses, certains smart contracts sont trop rigides et assez complexes à adapter lorsque la situation des parties évolue. Qtum est un projet qui cible les grosses entreprises. Preuve en est, le nom de la fondation a déjà été associé par exemple avec Starbucks par le passé, ainsi qu’avec Qihoo 360, une entreprise de sécurité informatique chinoise. L’un des objectifs auxiliaires de Qtum est de permettre l’utilisation des smart contracts sur des appareils mobiles sans avoir à télécharger une copie de la blockchain.

Enfin, pour mener à bien ce projet, Qtum a décidé d’avoir recours aux AWSAmazon Web Services – afin de fournir un outil de développement de smart contracts sur AWS. Ainsi, il est désormais possible de développer des contrats auto-exécutants depuis une machine virtuelle AWS, puis de les implémenter sur Qtum. Le but affirmé de Patrick Dai est de faciliter la transition depuis les systèmes vieillissants des entreprises vers des solutions basées sur la blockchain afin d’augmenter la productivité et de diminuer les coûts.

L’interopérabilité entre les blockchains de Bitcoin et d’Ethereum est au cœur du projet. L’AAL permet la communication entre les deux blockchains : c’est une sorte de liaison qui remédie à l’incompatibilité inhérente à la manière dont se stockent les données sur ces deux blockchains.

 Produit

Le principe de la blockchain Qtum est le suivant : elle reprend la technologie des EVM – Ethereum Virtual Machine ou machines virtuelles Ethereum – et les UTXO – Unspent Transaction Ouput – de Bitcoin. Encore une fois, c’est l’AAL qui permet d’allier l’infrastructure de Bitcoin Core aux machines virtuelles d’Ethereum. Cette union autorise l’utilisation des fonctionnalités d’Ethereum – dApps et smart contracts – tout en bénéficiant de la sécurité de Bitcoin. La couche d’abstraction de compte – AAL – est une prouesse technologique en elle-même : elle permet sur le principe de convertir toutes les sorties de la blockchain Bitcoin au format du ledger Ethereum – grand livre Ethreum – afin qu’elles puissent être lues par les EVM.

Par ailleurs, les smart contracts de Qtum permettent l’utilisation d’oracles. Les oracles sont des tierces parties qui peuvent influer sur les contrats en les nourrissant de données extérieures à la blockchain. Ces tiers de confiance sont nécessaires à la mise en place de nombreuses utilisations pratiques des contrats auto-exécutants. Dans un contrat d’assurance agricole, le rôle de l’oracle serait de renseigner le smart contracts sur les conditions météorologiques actuelles afin que le contrat déclenche lui-même les indemnisations en cas d’intempéries ou de sécheresse prolongées. Les oracles permettent aussi d’alléger la charge sur le réseau et d’éviter que les machines virtuelles soient sur-utilisées.

Protocole de consensus

La fondation Qtum a choisi d’avoir recours au système de PoS – Proof-of-stake ou preuve d’enjeu. L’utilisation du PoS fait sens au vu des objectifs de la fondation Qtum. En effet, l’utilisation de la preuve de travail peut rebuter les investisseurs institutionnels en ce que ce système nécessite l’allocation de ressources qui peuvent paraître importantes. L’allocation de ces ressources peut ainsi sembler tellement importante aux décideurs qu’elle remettrait en cause les gains supposés liés à l’utilisation de la blockchain dans un cadre professionnel.

L’algorithme de consensus de Qtum nécessite donc la mise en jeu de sommes afin de valider les transactions et les contrats. La difficulté est ajustée pour que l’intervalle entre les blocs se maintienne aux alentours de 144 secondes. La valeur mise en jeu détermine donc la probabilité de récompense pour chaque participant lors du processus de création de chaque création de blocs.

Ce système gouvernance permet, d’une part, de s’assurer que les acteurs du système ne sont pas malicieux dès lors qu’ils doivent mettre en jeu leurs fonds. D’autre part, l’absence de minage à proprement parler limite l’impact énergétique de ce type de cryptos. Qtum utilise la version 3 de l’algorithme de Proof-of-stake, autrement appelé PoSv3. Cette version est spécialement conçue pour les blockchains utilisant le système des UTXO, comme le fait Qtum.

En ce qui concerne la désignation des supernodes, la fondation Qtum a développé ce qu’elle appelle le DGPDecentralized Governance Protocol. Ce système de gouvernance décentralisée est construit à partir d’un smart contracts. Le DGP se base sur des administrateurs et des gouverneurs qui votent pour des supernodes et les nouvelles implémentations. Avant de voter, les administrateurs et les gouverneurs doivent récolter l’avis de la communauté.

Le DGP permet aussi de modifier rapidement les paramètres de la blockchain, et ce sans perturber l’écosystème. De plus, ce protocole inclut des smart contracts, qui surveillent le statut de la blockchain et proposent automatiquement des améliorations pour résoudre les problèmes détectés. Cela permet à la blockchain Qtum de s’autoréguler dès que des problèmes apparaissent et sans qu’il soit nécessaire de faire des mises à jour logiciel.

Enfin, Qtum est un système inflationniste avec un total de 100 millions de tokens. Parmi eux, 51 millions ont été vendus durant l’ICO et un peu plus de 30 millions ont été distribués entre les équipes (12M), les dépenses marketing (5M) et les dépenses d’exploitation (13M). Le reste sera distribué par l’algorithme de preuve d’enjeux ajustant le niveau de difficulté afin d’atteindre une inflation annuelle de 1 %.

 Avantages et inconvénients de Qtum

Les avantages de Qtum

  • Blockchain hybride (Bitcoin & Ethereum). Cela lui permet théoriquement de bénéficier des nouvelles implémentations des deux blockchains.
  • La quasi-totalité des langages de programmation sont disponibles. Ce qui contraste fortement avec certaines autres blockchains où les développeurs sont contraints d’utiliser des sets plus réduits de langages utilisables.
  • Permet d’accéder a la blockchain depuis un appareil mobiletablette, smartphone.
  • Le projet s’est annoncé comme reconnu par d’importants acteurs économiques, comme Starbuck ou AWS. Mais aussi, par de grands noms de la cryptophère comme Anthony Di Lorio.

Les inconvénients de Qtum

  • Une forte concurrence sur le créneau des smart contracts. Ethereum est déjà bien implanté et devrait conserver une large part de marché malgré les critiques qui peuvent lui être adressées. De plus, EOS et NEO tentent aussi de se placer sur ce marché, pour ne citer qu’eux.
  • La compatibilité entre les UXTO et les smart contracts n’est pas encore optimale.
  • Un projet de plus visant les grandes entreprises.

 Notre avis sur Qtum

Qtum est donc un projet de blockchain scalable à l’intention des grandes entreprises. Un de plus me direz-vous ! Pas vraiment, puisque Qtum est une blockchain hybride utilisant une approche innovante de l‘AAL de Bitcoin. Et, c’est cette approche qui permet de gérer des smarts contracts depuis un appareil mobile, car il n’est pas nécessaire de télécharger l’intégralité de la blockchain avant de pouvoir interagir avec le contrat. La fondation Qtum porte donc un projet prometteur qui cherche à faire parler de lui. L’avenir nous dira si ce projet blockchain atteindra ses objectifs à terme !

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Thomas G.

Financier et juriste, je suis passionné par les cryptomonnaies depuis leur apparition sur le Deepweb. Fervent supporter du Bitcoin, je suis convaincu que les devises numériques joueront un rôle déterminant dans l'avenir de nos sociétés. Je m'intéresse tout particulièrement aux aspects financiers et législatifs des cryptomonnaies.

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