2022 : une année aux couleurs de Bitcoin pour le Salvador
El Salvador, l’aventure Bitcoin – L’année 2022 fut mouvementée entre Bitcoin et les États. Certains souhaitant l’interdire, d’autres militant pour son adoption. Si quelques annonces avaient un temps fait présager d’une adoption légale par la Centrafrique ou plus récemment par le Nigéria, il n’en est rien pour l’instant. Toutefois, s’il y en a bien un qui continue sa route vers la démocratisation, contre vents et marées, c’est le Salvador. Incursion dans une année 2022 mouvementée pour le petit pays du Bitcoin.
Table des matières
Le Salvador, pro Bitcoin, envers et contre tout
2022, une démocratisation compliquée et des Volcano Bonds retardés
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’année 2022 n’a pas débuté sous les meilleurs auspices pour le Salvador, d’abord empêtré dans un conflit ouvert avec le FMI (Fonds monétaire International). En effet, l’instance internationale ne voit pas d’un très bon œil l’adoption par un pays jusqu’à présent dollarisé, d’un concurrent potentiel à l’effigie de Bitcoin. Et encore, un concurrent, que dis-je comme absurdité. En cette période de bear market, Bitcoin est mort et ne mérite même pas que l’on y prête attention. Cependant, cette soi-disant « pseudo » monnaie semble assez pertinente pour que la BCE (Banque Centrale Européenne) prenne le temps de la critiquer avec la vigueur qu’on lui connait.
Toujours est-il que le Salvador, imperturbable, continue de travailler sur ses projets centrés sur Bitcoin. Notamment, un qui lui tient particulièrement à cœur. Et, sur lequel d’ailleurs repose désormais une partie non négligeable de la réputation du pays et de l’écosystème crypto de manière plus globale. Les Volcano Bonds. Rien de moins qu’un système inédit d’obligations d’État sur 10 ans. Inédit, car celui-ci serait basé sur les réserves en bitcoins du pays et devrait rapporter 6,5 % par an aux détenteurs. Néanmoins, ce programme, d’abord annoncé en mars 2022, prend du retard et n’est toujours pas en application. Peut-être le sera-t-il en 2023 ? En effet, en novembre 2022, la ministre de l’Économie du Salvador, Maria Luisa Hayem Brevé, a soumis un projet de loi concernant l’émission d’actifs numériques. Si celui-ci est adopté, il pourrait permettre de bâtir les fondations nécessaires à l’introduction de ces fameux Volcano Bonds.
Bitcoin City, le rêve d’une cité idéale pour « buy the dips» ?
En attendant, loin de se décourager, Nayib Bukele, le président du Salvador, continue d’acheter régulièrement les ‘dips’. Et ce, de manière insatiable lors de chaque baisse du cours du Bitcoin. Ce fut le cas en mai 2022 lors du krach de Terra Luna, ou un peu plus tard en juillet. Il a même annoncé, en novembre 2022, commencer à acheter 1 BTC par jour. Un modèle exemplaire de DCA (Dollar Cost Averaging) donc, si cela est bien mis en application.
D’autre part, Nayib Bukele a également dévoilé en mai 2022 la première maquette de son projet Bitcoin City. Une ville entièrement bâtie autour de Bitcoin. Un projet probablement en grande partie marketing, certes. Mais, qui pourrait provoquer un véritable cataclysme dans les prochaines années si elle voyait le jour avec la véritable volonté d’embrasser les idéaux de Bitcoin. Par ailleurs, cette cité futuriste ultramoderne devrait s’intégrer fortement à la végétation environnante. De quoi ravir les amoureux de Bitcoin et de la nature.
L’adoption Bitcoin, une lutte contre la pression internationale
Une réunion au sommet pour le Salvador malgré les critiques
C’est également au cours de ce mois de mai bien chargé qu’à l’initiative du Salvador, les représentants de 44 pays, 32 banques centrales et 12 autorités financières, se sont rassemblés autour de Nayib Bukele. L’objectif était clair, discuter de Bitcoin et des opportunités qu’il peut offrir à de nombreuses économies et gouvernements. Nigéria, Égypte, Népal, Pakistan, Bangladesh, Kenya… Reconnaissons que s’intéresser à Bitcoin pour un pays quel qu’il soit représente un véritable acte de courage. Dans un monde régit par la puissance du dollar, les organisations internationales telles que le FMI et plus généralement les institutions de Bretton Woods… Car ce type d’initiative implique de se priver de potentielles aides internationales en cas de difficultés financières.
Il faut dire que le Salvador n’a finalement pas eu la vie facile depuis son choix d’adopter Bitcoin comme monnaie nationale en septembre 2021. En effet, depuis lors, ce nouvel or numérique n’a connu presque que la baisse. Et ce, depuis son All Time High (ATH) à 69 000 dollars en novembre 2021. Aujourd’hui, avec un cours en dessous des 20 000 dollars, le pays engrange les pertes. Un peu comme tous les investisseurs crypto d’ailleurs. Ce sont les aléas des marchés, mais bien sûr, cela n’aide pas à faire taire les détracteurs.
La Salvador sur la longue route de l’adoption
Septembre 2022. Malgré les difficultés et les critiques, le Salvador a fêté les 1 an de la légalisation du Bitcoin comme monnaie nationale. Tel le courageux pionnier de l’adoption de cet or numérique. Le Salvador reste très concrètement un exemple à ciel ouvert du développement d’une économie autour de Bitcoin. Et, ce modèle est scruté par toutes les instances internationales se questionnant sur la pertinence d’un tel système. En 1904, moins de 1 % de la population avait une voiture. Considérait-on alors pour autant l’industrie de la voiture comme un échec ? Il faut tout simplement donner du temps au temps comme on dit. Et laisser la proposition de valeur de Bitcoin faire son chemin dans l’esprit des gens, gagnant bataille après bataille dans sa lutte contre les préjugés et la désinformation.
Et s’il y a une qualité que l’on peut reconnaitre au Salvador, c’est la force de ses convictions. Malgré une baisse de 60 % de ses avoirs en Bitcoin, un seul mot d’ordre. HODL (Hold On for Dear Life). Malgré les cataclysmes successifs dont le dernier en date est ni plus ni moins que la chute de la plateforme FTX, le Salvador n’a pas vendu le moindre bitcoin.
L’adoption Bitcoin au Salvador, un problème de méthode ?
Une adoption forcée et trop rapide ?
Malgré l’enthousiasme inégalé de ce petit pays pour Bitcoin, il faut néanmoins reconnaitre que la méthode adoptée n’était sans doute pas la plus efficace. Cette adoption du Bitcoin à marche forcée par le Salvador peut soulever une question. La volonté de Nayib Bukele était-elle réellement de s’échapper de l’étau du dollar ? Ou s’il s’agissait-il plutôt d’un gigantesque coup marketing ? Peut-être le combo des deux ? Car évidemment, ce petit pays d’Amérique Centrale n’a jamais autant attiré les regards que depuis qu’il a décidé d’adopter Bitcoin comme monnaie légale.
Et cette décision a peut-être été prise un peu trop à la hâte. Sans réelle formation et travail de prévention auprès de la population. C’est en tout cas l’avis émis par Vitalik Buterin, le co-fondateur d’Ethereum, en novembre 2022. Le constat après plus d’un an d’adoption est, en effet, plus que mitigé. Les Salvadoriens ont téléchargé le wallet Bitcoin Chivo du Salvador, attirés en premier lieu par les 30 $ de cadeau en bitcoin à la clé. On ne peut pas leur en vouloir bien sûr. Toutefois, ceux ayant fait l’effort de les conserver ont finalement vu ce montant divisé par 3 au gré des baisses successives du cours du Bitcoin cette année. Et même si cette descente aux enfers est momentanée, la confiance peut être mise à mal.
Par ailleurs, l’absence de développement du wallet Chivo et le manque de moyen mis en place pour former la population salvadorienne ne plaide pas en faveur d’une démocratisation rapide. Or, comme le dit Vitalik Buterin, la première étape consiste justement à éduquer la population sur les enjeux derrière Bitcoin. C’est seulement à cette condition que la démocratisation pourra réellement trouver son chemin. La route est donc encore longue.
Rome ne s’est pas construite en un jour : les avancées salvadoriennes sur Bitcoin
Néanmoins, on ne peut nier la progression du Salvador dans cette direction. Fin novembre, nous apprenions la création d’une administration entièrement consacrée à Bitcoin. Cette organisation gouvernementale aura pour mission de coordonner les démarches d’adoption naissantes dans le pays. Cette « oficina nacional del Bitcoin » (ONBTC) sera chargée de piloter l’inclusion financière de la population du Salvador, notamment à travers Bitcoin.
Signe de plus que le Bitcoin répond à un besoin bien réel des populations, l’équivalent de 52 millions de dollars ont transité sur les 5 premiers mois de l’année entre la diaspora salvadorienne et leur famille restée au pays. Au travers du réseau Bitcoin, les transferts d’argent peuvent, en effet, s’effectuer de manière quasi instantanée et à moindres frais. Par ailleurs, cela évite aussi de passer par des intermédiaires comme Western Union. D’autant plus que ces derniers se servent généreusement avec des frais de commission qui atteignent parfois 20 % de la somme envoyée. Un avantage concurrentiel non négligeable pour le réseau Bitcoin.
2022 aura été une année où le Salvador a autant accumulé les critiques que les bitcoins. Fier de son cheval de bataille, Nayib Bukele a su résister à la pression internationale et poursuivre ses efforts pour démocratiser ce nouvel or numérique. Alors ? Géant coup marketing, pari risqué, réelles convictions ? Un peu de tout cela à la fois ? Difficile de déterminer les véritables raisons derrière l’adoption de Bitcoin par le Salvador. Néanmoins, une chose est sûre, si le Salvador gagne son pari, nul doute que cela pourrait déclencher à l’échelle mondiale un élan d’adoption pour ce nouvel or numérique.
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