Servir la Corée ! – Suite à son Voyage en Corée du Nord, l’ancien développeur d’Ethereum Virgil Griffith écope de plus de 5 ans de prison. Le développeur avait précédemment plaidé coupable à un chef d’accusation de complot avec le régime de Kim Jong Un. Le « complot » visait à violer les sanctions internationales. Virgil Griffith avait en effet donné une conférence sur la cryptographie à Pyongyang en 2019.
Griffith ou le complot du narcisse ? Une peine plutôt clémente.
L’ancien développeur d’Ethereum, Virgil Griffith, purgera 63 mois de prison et paiera une amende de 100 000 dollars. En effet, selon les tribunaux, il aurait aidé les Nord-Coréens à utiliser des cryptomonnaies pour échapper aux sanctions internationales. Le tribunal n’a pas semblé être ému par les affirmations du développeur d’avoir appris de ses erreurs. Virgil Griffith a également promis de ne pas récidiver, en vain. Ainsi, la peine prononcée mardi 12 avril 2022 est plutôt clémente.
Le crime pour lequel Griffith est reconnu coupable est passible d’une peine maximale de 20 ans. Cependant, l’accord entre la défense et les procureurs a ramené la peine à une fourchette de 63 à 78 mois. Bien que libéré sous caution pendant 14 mois, Griffith a déjà passé environ deux ans en détention. De ce fait, le tribunal comptera les 10 mois restants comme du temps purgé.
Le juge a exposé l’argument « selon lequel Virgil Griffith est un homme gentil et attentionné ». La défense a décrit une version des événements à la salle d’audience dans laquelle « au prix d’un grand sacrifice personnel pour lui-même », Griffith s’est rendu dans le pays de Kim Jong Un pour partager du matériel pédagogique sur la technologie blockchain et s’est retrouvé persécuté sur place.
Le juge Castel a lu une série de SMS et de courriels de Griffith. L’accusé admet avoir partagé des informations avec la Corée du Nord dans ces derniers. Son but ? Aider le régime répressif de Kim à échapper aux sanctions. Le juge a trouvé une photo accablante de Griffith faisant une présentation à la conférence. Il était vêtu d’un costume traditionnel nord-coréen. Tout cette mise en scène a eu lieu devant l’écrit « Pas de sanctions ! ».
Le juge et l’accusation ont tous deux fait référence à la guerre en cours en Ukraine. Ils ont aussi fait allusion à l’utilisation de sanctions par le gouvernement américain contre la Russie. Ils souhaitaient manifestement justifier la nécessité d’une peine sévère afin de dissuader Griffith et « d’autres personnes dans une situation similaire ».
Kim Jong Un ou la liberté
Avant que Griffith ne soit condamné, lui et ses avocats ont eu la possibilité de s’adresser au tribunal avec leurs dernières objections. Brian Klein, l’avocat de Griffith, a demandé au juge d’évaluer des facteurs négligés dans les directives de condamnation de l’accusation. Notamment des conditions de détention difficiles au Metropolitan Detention Center (MDC) de Brooklyn.
Klein a décrit « plusieurs conditions vraiment éprouvantes et inhumaines ». Il a déploré des quarantaines solitaires prolongées en raison d’épidémies de COVID19, aucune visite familiale, un accès limité à des couvertures et des vêtements chauds, et l’usage du lavabo comme toilette. Klein a également déclaré que Griffith n’avait que deux repas ou moins par jour, généralement de simples sandwichs. Selon lui, les gangs du MDC contrôlent les cuisines.
En raison des conditions difficiles, Klein a demandé au juge d’envisager de compter les 10 mois que Griffith a passés en prison comme double. Il a aussi demandé le transfert de son client à Allenwood Low, une prison fédérale à faible sécurité en Pennsylvanie. Ainsi Griffith pourrait être plus proche de sa famille. Klein a également informé le juge Castel d’une récente évaluation psychologique de Griffith effectuée en prison. D’après l’évaluation, Griffith souffre de trouble de la personnalité narcissique (NPD) et de trouble de la personnalité obsessionnelle compulsive (OCPD).
La défense de Virgil Griffith a déclaré que ces troubles expliquaient son obsession pour la Corée du Nord et le régime de Kim Jong Un. C’est aussi pour ça qu’il aurait décidé de ne pas tenir compte des avertissements de sa famille, de ses amis, de son employeur et du gouvernement. Lorsque Griffith a eu l’occasion de parler, il a déclaré au tribunal qu’il avait réfléchi en prison. Il « pensait sincèrement, avec arrogance et à tort (qu’il) savait mieux » que ses proches, qui l’avaient mis en garde contre le fait d’aller en Corée du Nord, ce qu’il devait faire. La sanction est clémente quand on pense que la Corée du Nord aurait financé des missiles nucléaires en crypto.
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