Méta-Hebdo : le metaverse et les NFT à l’épreuve du bear market

Sur le fil – Nous voici réunis, une fois de plus, pour un nouvel opus de votre Méta-Hebdo, chronique du web3. Cette semaine, la fraicheur est de mise face au sombre marché des cryptomonnaies. Au fil des graphiques et des analyses, Bitcoin et les altcoins s’enfoncent dans les cryptos limbes entrainant avec eux le prix des NFT. Cette tendance franchement baissière a été probablement aggravée par le crash du LUNA et de l’UST. Ces évènements mis bout à bout rendent l’écosystème, et parfois même la cryptosphère, malade. Paradoxalement, le web3 dans sa globalité semble lui, bien portant. Levées de fonds, développement d’un metaverse et de NFT portés par la blockchain, sont autant d’indices démontrant qu’il ne faut pas céder au défaitisme, ou bien encore à la panique qui envahit de temps à autres les réseaux sociaux. Comme à notre habitude maintenant, prenons donc un peu de hauteur.

Les NFT sont-ils en plein bear market ?

La semaine a été rude pour les cryptomonnaies. Les tokens non fongibles ont également vu leur valeur chuter. Les deux NFT phare de Yuga Labs n’ont pas évité ce désastre, soulignant la difficulté des marchés pour les secteurs de la blockchain cette semaine.

Une baisse des marchés sans pitié pour les NFT BAYC et leur metaverse

Ce début de semaine, le prix plancher des NFT Bored Ape Yatch a donc chuté sous la barre des 200 000 dollars ( 94,53 ETH ). Début mai ce prix s’élevait encore à 420 000 dollars. Les BAYC perdent donc 50 % de leur valeur en quelques jours.

Les NFT Otherdeeds suivent cette chute. En effet, ces parcelles de métavers des singes ennuyeux ont perdu 57% de leur valeur, celle-ci passant de 7,44 ETH à 3,2 ETH.

Chute du prix plancher du NFT Bored Ape Yacht Club

Cette baisse n’est pas isolée, elle illustre un phénomène qui touche plusieurs écosystèmes, comme en témoigne l’actualité de cette fin de semaine. En effet, nous avons pu observer également des difficultés du côté de l’écosystème du jeu move to earn StepN.

Les NFT sont-ils un sujet de discorde ?

Il n y a pas que pour Christine Lagarde et son fils que Bitcoin et les cryptomonnaies sont un sujet de discorde. En Chine, cette semaine c’est StepN qui a pu semer un vent de tempête. Pour rappel, les utilisateurs et détenteurs de NFT baskets StepN gagnent un revenu passif en échange d’une course, ou d’une marche.

La Chine a en effet exprimé son mécontentement envers cette application symbole à elle seule du concept move to earn. Depuis le 26 mai les chinois sont donc prévenus. Ils seront privés de StepN à partir du 15 juillet.

« Annonce sur la vérification des comptes en Chine continentale.
Chers utilisateurs de STEPN :
Afin de répondre activement aux politiques réglementaires en vigueur, StepN va effectuer un recensement des utilisateurs de l’application. Si des utilisateurs en Chine continentale sont trouvés, StepN arrêtera de fournir le service de localisation par GPS à leurs comptes à 24:00 le 15 juillet 2022 (UTC+8), conformément aux conditions d’utilisation, il en sera de même pour le service de localisation par IP. »

Compte Twitter @Stepnofficial

S’ensuivent alors des conséquences qui font, à la manière des NFT de Yuga Labs souffrir l’écosystème StepN. Aussi avons-nous pu observer par exemple la dégringolade du GMT qui le 27 mai passait de 1,40 dollar à 0,85 dollar quelques heures après l’annonce. Le token utilitaire du move to earn a également tremblé, passant de 2,10 dollars à environ 1,50 dollar.

Une semaine sombre pour les tokens non fongibles

Cette semaine ce sont également les hacks et autres attaques dites de phishing qui ont sévi. Tout d’abord l’artiste mondialement connu Beeple a vu son compte twitter se faire pirater. L’escroc a alors publié un lien dit de phishing pour hameçonner les informations de portefeuilles des personnes cliquant dessus. Les dégâts de l’attaque sont estimés à 438 000 $.

Un membre de Proof of Collectif s’est également vu délesté de 29 NFT Moonbirds. Le lanceur d’alerte sur Twitter, Cirrus a ainsi estimé la valeur de la collection volée à 1,5 millions de dollars. Le mode opératoire ? Un lien malveillant utilisé par le pirate. Il lui permet alors de piéger le membre de la crypto association, pourtant pas novice.

NFT MoonBirds de The Sandbox

La semaine du côté des NFT semble donc maussade à l’image de celle des cryptomonnaies. A contrario certains secteurs de la blockchain semblent comme presque épargnés par la morosité. C’est le cas du métavers. Ce monde virtuel espace social en 3 dimensions, continue d’être l’objet de toutes les convoitises malgré la grise mine du secteur cryptographique.

Tous bullish sur le metaverse

Un espace virtuel pour les petits

L’évidence du développement d’un métavers accessible à tous se dessine de plus en plus. LEGO par exemple, la célèbre marque de briques de construction avait déjà annoncé en 2021 réfléchir au NFT et au métavers. L’objectif était alors de proposer un espace virtuel sécurisé à nos petites têtes blondes.

Non contente de cette épopée vers le web 3, l’entreprise The LEGO Group a confirmé en avril dernier une collaboration avec Sony Group Corporation. En lien avec Epic Games, les mastodontes du divertissement déboursent 2 milliards de dollars pour le métavers.

Lors de la 5e édition du World Economic Forum (WEF), qui s’est tenue cette semaine, LEGO a expliqué de nouveau ses ambitions. Dès lors, les discussions organisées autour des possibilités du métavers ont confirmé le désir d’un monde virtuel sécurisé et adapté aux enfants.

Lego et Sony investissent 2 milliards dans epic games pour le développement d'un métavers
Sony, LEGO et Epic Games ont réalisé une levée de fonds de 2 milliards de dollars pour le métaverse en avril 2022

L’usage de l’intelligence artificielle est également souligné par l’entreprise. L’IA permettrait alors de changer les méthodes d’apprentissage des enfants. Encore jeune, le métavers de LEGO n’en reste pas moins à l’image de cet engouement pour le web3.

Le metaverse, un espace de divertissement

Dans cet engouement, The Sandbox reste le plus enthousiaste. Fort de nombreuses collaborations, le géant du métavers pixélisé a annoncé un nouveau partenariat avec le célèbre groupe de funk Jamiroquai.

The Sandbox n’est toutefois pas le seul à confirmer l’intérêt économique du métavers cette semaine. En Chine, ce concept en train de changer complètement les modes de consommation. Les stratégies, en Orient, comme en Occident, changent donc et s’adaptent aux nouveaux besoins crées par le web3.

Un rapport publié cette semaine développe cette idée. «Into the Chinaverse» explique les nouveaux modes de consommation générés par cette technologie et l’intérêt qu’ils peuvent susciter. Dans un pays où le poids de l’industrie du métavers est évalué à 8 000 milliards de dollars en 2021, les statistiques du rapport expliquent que d’ici 2025 37 millions de Chinois auront une identité virtuelle dans le métavers.

Cette croissance est encouragée par le gouvernement chinois et par son ministère de l’industrie et des technologies de l’information. Ils souhaitent soutenir 3 000 start-ups engagées dans le métavers et la blockchain. Animoca Brands fait partie des entreprises accueillis pour construire ce métavers.

Into the Chinaverse, avec Animoca Brands
Publication d’Animoca Brands – Source : Twitter

Le metaverse, l’espace de travail du futur

Espace de divertissement pour les uns, terrain de jeux pour les autres le métavers s’est même invité dans le monde du travail cette semaine. En effet, Microsoft, lors de sa conférence Microsoft Build 2022 a confirmé ses rêve de web 3 autour de 3 points essentiels :

  • Le nouveau partenariat avec Kawasaki permet d’utiliser la technologie de la réalité augmentée et du métavers pour travailler à distance. Il s’agira alors d’intervenir dans des industries de technologie de pointe pour assister, réparer les robots de production.
  • Le service décentralisé Azure sur la blockchain offre aux entreprises un hébergement sécurisé des données et des transactions.
  • Continuer de conquérir la blockchain : le projet Microsoft for start-ups encourage des sociétés telles que AstridDAO, développeur d’un protocole de marché monétaire décentralisé.

Mesh le métaverse de Microsoft semble alors proposer l’espace de travail du futur.

Le métavers industriel de Microsoft dans ses usines pour assister les robots de production
Microsoft ne cache plus son intérêt pour le métavers et les cryptomonnaies

Les NFT vivent peut-être une période sombre. Celle-ci semble toutefois être éclaircie par les initiatives des grandes entreprises telles que Microsoft, Meta ou encore Sony. Tous à grands coups de millions de dollars tentent alors de contribuer l’adoption du web3. Ils démontrent ainsi que les cryptomonnaies et les NFT n’ont pas dit leur dernier mot.

Trouver de nouvelles initiatives pour contribuer à l’adoption des NFT, du métavers et des cryptomonnaies

Nombreuses sont les initiatives qui nous rappellent que le milieu de la blockchain n’en est qu’à ses débuts et que tout reste à faire. La percée des NFT dans le monde du sport et du divertissement en est l’exemple. Ils sont presque devenus une évidence marketing.

Les NFT : stars du petit écran aux dieux du stade

La Ligue Nationale de Rugby confirme cet essai. Elle annonce cette semaine proposer une offre de 3 collections de NFT pour la saison 2022/2023. Les collections sont associées aux 30 clubs professionnels de TOP 14 et de la catégorie PRO D2.

L’intérêt de cette mêlée est double. La LNR sensibilise ses membres aux technologies des NFT et attire également des crypto investisseurs dans ses filets. La dimension économique de ce projet n’est pas mise de côté par les dirigeants de la Ligue. Il semble toutefois prématuré de parler de chiffre ou de réelles retombées économiques pour le moment.

Dans cette course folle au NFT cette semaine, eBay a également décidé de sortir sa propre gamme de tokens non fongibles sur la blockchain Tezos (XTZ). La collection de NFT représente des athlètes de renommée internationale offrant de la visibilité et de la popularité à cette démarche.

NFT eBay

Netflix lui aussi se lance dans les NFT. Le géant du streaming propose une chasse aux NFT à ses utilisateurs. La série «Love,Death+Robotos» proposant ainsi de chercher des QR code cachés dans sa communication ( réseaux sociaux, panneaux publicitaires ). Ces QR donnent accès à un des 9 NFT offerts sur Opensea. Gratuits, les heureux détenteurs de ces NFT devront juste payer les frais de réseau pour récupérer le précieux trésor.

Des milliards de dollars pour le web3 et la blockchain

Les différentes levées de fonds réalisées cette semaine sont également l’exemple d’un secteur qui, malgré un coup de blues, semble se porter plutôt bien. Dans ce sens Fireblocks a clôturé un tour de table de 310 millions de dollars pour le web 3. Pour rappel, Fireblocks est un fournisseur d’infrastructure de blockchain. Fort ne nombreux partenariats tels qu’Animoca Brands, Celsius Griffin Gaming ou encore MoonPay le géant se développe inlassablement.

Avec ces fonds, l’entreprise proposera une plateforme web 3. Avec cet outil les développeurs et les entreprises auront accès à des services DeFi, GameFi, et NFT. Ce faisant, cette suite d’outils permettra donc de :

  • développer des produits proposés par des studios de jeux ;
  • créer des plateformes NFT ;
  • proposer un accompagnement pour les institutions financières qui ont vocation à créer des produits du web 3.

De son côté le capital risqueur Sequoia capital lève 35 millions de dollars pour le gaming et le métavers. Le métavers qui touche le jackpot est BUD, une plateforme de partage d’expériences interactives. BUD est construit par ses utilisateurs. Il propose des outils pour créer et partager ces expériences. Nul besoin de savoir coder, ces millions de dollars visent un métavers accessible à tous !

Même si les temps sont durs, les NFT, le métavers et par ramification les cryptomonnaies ne semblent pas être face à une fatalité qui les mèneraient inéluctablement vers le bas. Bien au contraire les levées de fonds et l’engouement qui continue de croître autour des technologies de la blockchain restent la preuve de l’intérêt de la blockchain et du potentiel florissant de son avenir.

Magali

De simple lectrice en 2017 à rédactrice en chef depuis septembre 2023, j'allie maintenant l'écriture à mes connaissances à travers mes articles pour Le Journal du Coin. Mon seul but est celui de vous informer sur l'univers de demain : celui de la blockchain, des cryptomonnaies, des NFT et du metaverse. Persuadée que Bitcoin est une révolution, j'entends participer à la vulgarisation de notre écosystème.