La crypto c’est bien, mais quand elle est stable, c’est encore mieux ! Le Brésil est un pays qui compte de plus en plus sur la scène internationale et dont le rôle au sein des BRICS est de plus en plus important. Les BRICS, ce sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud qui se réunissent en sommets annuels depuis 2011 et qui ont décidé cette année de s’élargir à de nouveaux membres pour essayer de gagner en puissance économique et diplomatique. Il se trouve que tous ces pays figurent également dans le top 15 mondial du crypto index de Chainalysis, ce qui montre un intérêt croissant pour la cryptomonnaie dans les populations concernées.
Et justement, le pays du président Lula ne compte plus les annonces favorables à Bitcoin, à Ethereum et aux différents stablecoins disponibles, dont l’utilisation ne cesse d’ailleurs de prendre de l’ampleur mois après mois. Les services fiscaux locaux ont fait le point sur l’année 2022 et on a lu le rapport pour vous.
L’USDT est la cryptomonnaie préférée au Brésil devant Bitcoin
L’administration fiscale brésilienne réalise mensuellement et annuellement des enquêtes pour comprendre le comportement de ses administrés et anticiper les tendances marquantes. A l’occasion de celle du mois d’octobre 2023, les autorités ont noté une explosion de l’utilisation des stablecoins dans le pays depuis le début de l’année. Ces cryptomonnaies, dont la valeur est indexée sur une devise (dollar ou réal), représentent désormais 80 % du total du volume crypto après une année de hausse continue, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous.
Le volume d’USDT s’élevait ainsi à 271 milliards de réal brésilien (soit 55 milliards de dollars américains) contre 151 milliards (30 milliards de dollars) pour Bitcoin. Il est intéressant d’observer que le moment où l’USDT surpasse le BTC correspond à l’apogée de la crise sectorielle des cryptos, alors que Three Arows Capital et Voyager Capital se sont effondrés. Comme si les Brésiliens étaient venus chercher de la stabilité au beau milieu d’une tempête dont l’issue semblait alors plus qu’incertaine.
A Brasilia, le fisc met des moyens importants pour taxer efficacement les détenteurs de crypto
L’hiver crypto a d’ailleurs affecté l’ensemble du marché crypto puisque les volumes ont chuté de 24,3% sur une année, passant de 204 milliards de real à 154,4. Mais il est intéressant de noter que comparé à 2020, on est toujours sur une augmentation de 40%. Cela tendrait à montrer un intérêt croissant et constant pour la cryptomonnaie dans le plus grand état d’Amérique du sud que Chainalysis classe comme la 7ème région mondiale en terme d’adoption.
Et justement, cette utilisation en hausse de la crypto au Brésil a amené les autorités fiscales à mettre au point des solutions technologiques pour traquer et recenser l’ensemble des mouvements financiers du secteur. Voici ce qu’on peut lire à ce sujet dans l’article de blog en question :
« Le système fédéral des impôts utilise des techniques modernes de traitement des données, d’intelligence artificielle et une analyse complexe du réseau. Mais cet outil vient de se doter de nouvelles fonctionnalités destinées à représenter les relations entre opérateurs, ce qui devrait faciliter l’analyse dans la recherche d’irrégularités fiscales. »
Rapport du ministère des finances sur les cryptomonnaies publié au mois d’octobre 2023
L’administration fiscale est même désormais capable d’éditer une carte thermique de l’utilisation de la cryptomonnaie sur son gigantesque territoire. La voici :
Au delà de la prouesse technique, le fisc envoie un message fort à tous ceux qui seraient tenté d’utiliser la crypto pour contourner les taxes : on sait où vous êtes et ce que vous faîtes ! Avis aux fraudeurs en puissance, big brother is watching you !
En guise de conclusion, il est amusant de noter qu’au milieu des discours sur la soi-disant dédollarisation du monde et sur la perte d’influence des Etats-Unis, les brésiliens préfèrent utiliser des stablecoins indexés sur le dollar plutôt que celui indexé sur le réal brésilien. Il faut croire que l’ancien monde a de la ressource et qu’il vendra chèrement sa peau.
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