Fintech et regtech vont de pair comme le café et les croissants. Et cela même si les entreprises françaises et multinationales ont été un peu lentes à se lancer dans ce dernier domaine. Ainsi, l’an passé, un certain nombre d’amendes importantes ont été infligées à des organisations de toutes tailles et de tous secteurs qui ne suivaient pas l’évolution de la réglementation.
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Fintech, un secteur à haut risque réglementaire
En France, la CNIL a annoncé qu’elle avait infligé une amende de 105 000 euros à NS Cards France en décembre pour non-respect de la réglementation sur les cookies et les logiciels de suivi, ainsi que pour des infractions au RGPD.
En octobre, elle a également infligé une amende colossale de 600 000 euros à l’entreprise de médias Groupe Canal+. Cette dernière n’avait pas demandé le consentement des contacts dans le cadre de démarches commerciales. Mais tout cela n’est rien en comparaison de la fameuse amende de 150 millions d’euros infligée à Google en 2021. Il n’était pas aussi facile de refuser ses cookies de traçage que de les accepter, et ça leur a couté cher.
Ces amendes salées soulignent à quel point une conformité solide est essentielle. La fintech est d’ailleurs particulièrement vulnérable aux sanctions légales. En effet, elle est soumise à une réglementation étendue en raison des risques associés à l’innovation dans les systèmes financiers.
Un besoin systémique
Faciliter la finance à l’ère du numérique signifie que la protection des consommateurs est essentielle. En effet, les violations du RGPD sont souvent citées lorsque les entreprises se voient infliger des amendes. Les mesures visant à prévenir la fraude, à garantir des pratiques de prêt équitables et à protéger les informations sensibles, sont cruciales.
Et ce n’est que l’aspect le moins contraignant. Il existe également des réglementations strictes en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cela signifie que les fintechs doivent aussi surveiller et signaler les transactions suspectes au sein de leur propre réseau. Il s’agit d’une activité aux enjeux considérables.
Pour que la fintech continue à se développer, la confiance des consommateurs est nécessaire. Des pratiques réglementaires solides renforcent la confiance. Les clients sont donc plus enclins à s’engager dans des services fintech lorsqu’ils sont sûrs qu’ils opèrent dans des cadres juridiques établis, et qu’ils se tiennent au courant des changements. C’est bénéfique pour les fintechs individuelles comme pour le secteur dans son ensemble.
Le rôle de la Regtech
La technologie réglementaire peut aider en rationalisant et en améliorant les processus de conformité réglementaire dans divers secteurs. Mais elle a une pertinence particulière pour le secteur financier. Elle aide les fintechs à respecter efficacement leurs obligations réglementaires, à gérer les risques et à garantir la conformité avec les normes juridiques et sectorielles en constante évolution.
La regtech s’appuie sur des technologies avancées, telles que l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique, l’analyse de données et l’automatisation. Elle s’est imposée comme un acteur crucial pour les institutions financières. Une garantie qu’elles naviguent efficacement dans des réglementations en constante évolution.
La fintech, la regtech, et la relation symbiotique qui les unit, remodèlent l’industrie financière. L’une prospère avec l’autre.
Perspectives regtech 2024 en France
À la mi-décembre, France Fintech, l’association professionnelle des fintech, insurtech et regtech françaises, a publié son rapport annuel. Il souligne que les fintechs françaises ont levé 939 millions d’euros en 2023 et confirme que la France reste le plus grand marché fintech de l’Union européenne. Dans son discours de clôture, son coprésident, Alain Clot, a déclaré que les tensions sur le marché se maintiendrait en 2024 et que l’activité devrait rester soutenue.
Il a également laissé entendre qu’une accélération des recrutements était probable et que les fusions-acquisitions intersectorielles devraient se poursuivre. M Clot a également prévenu que la veille des grandes décisions réglementaires serait essentielle. En effet, celles-ci auront un “impact majeur sur la structuration du secteur”.
Au milieu de cette structuration, la regtech offre aux acteurs du secteur technologique l’opportunité de développer des solutions de pointe qui s’attaquent aux problèmes de conformité et de réglementation du monde réel.
La finance, la fintech, la healthtech et la cybersécurité sont toutes des industries fortement affectées par des environnements réglementaires stricts. Non seulement les talents de ce secteur seront des profils courtisés, mais il y aura de plus un large éventail d’opportunités d’embauches dans des industries variées.
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