CQFD, elle dirait – Lors de son allocution du 26 octobre dernier au Forum crypto de l’Association internationale des swaps et des produits dérivés (ISDA), la commissaire de la CFTC, Christy Goldsmith Romero, a évoqué les risques que les cryptomonnaies feraient peser sur la stabilité financière. Les solutions en matière de règlementation ont alors été abordées.
De la naissance du Bitcoin aux risques sur la stabilité financière
Christy Goldsmith Romero a commencé son discours en soulignant qu’elle a enseigné les cryptomonnaies à des étudiants en droit à la Georgetown Law School et à l’University of Virginia Law School.
Elle se serait donc intéressée naturellement aux cryptomonnaies. En effet, la fonction qu’elle exerçait en tant qu’inspecteur général spécial du Programme de sauvetage des actifs douteux (TARP) durant une décennie, lui a permis de découvrir Bitcoin.
Par la suite, la commissaire de la CFTC a rappelé les origines du Bitcoin (BTC). Il serait « né de la crise financière de 2008 et du sauvetage des banques ». Du moins, il aurait au moins été influencé par cet évènement.
Dans son allocution, Christy Goldsmith Romero se sert des éléments de la partie introductive, pour indiquer que le gouvernement fédéral devrait adopter une approche centrée sur le « risque ». L’objectif ? Réglementer les cryptomonnaies.
Tokens Terra : le mauvais élève crypto préféré des régulateurs
Pour démontrer que les cryptomonnaies présentent des risques pour la stabilité financière, « avec des thèmes similaires à ceux de 2008 », la commissaire de la CFTC s’est étalée sur l’impact de l’effondrement des tokens de l’écosystème Terra.
Le TerraUSD, qui était le troisième stablecoin en termes de capitalisation boursière, avait vu sa valeur chuter à zéro. Les conséquences ont alors été néfastes sur d’autres cryptomonnaies comme le Bitcoin. Les dirigeants de la Fondation Terra ayant liquidé « peut-être » jusqu’à 3,5 milliards de dollars de BTC.
Christy Goldsmith Romero a continué sa démonstration, en citant les autres victimes de cet effondrement du TerraUSD. La liste inclue les difficultés financières qui en ont résulté pour Three Arrows Capital, ou encore Voyager Digital.
Au vu de ces évènements récents qui ont touché le secteur, le risque de contagion, qui a causé en partie la crise financière de 2008, concerne donc aussi les cryptomonnaies.
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Un mariage (présumé) dangereux entre les cryptomonnaies et la finance traditionnelle
Christy Goldsmith Romero a insisté sur le fait que, le risque que les cryptomonnaies font peser sur la stabilité financière augmentera et pourrait devenir « systémique ». En cause ? L’accroissement des interconnexions entre l’industrie crypto et les acteurs de la finance traditionnelle, « qui remplissent des fonctions de marché essentielles ».
Pour illustrer ce rapprochement entre les actifs numériques et la finance traditionnelle, Christy Goldsmith Romero a cité le cas de la BNY Mellon. La banque new-yorkaise a annoncé le lancement d’un service de garde de cryptomonnaies. Elle a également indiqué que des entreprises publiques détiennent des cryptomonnaies. Ce faisant, elles exposent ainsi indirectement leurs actionnaires et leurs créanciers.
Concernant ce rapprochement entre la finance classique et la nouvelle finance, la commissaire de la CFTC a exprimé des inquiétudes particulières quant aux investissements que les fonds de retraite et de pension, pourraient réaliser dans les cryptomonnaies dans le futur.
Réglementation de Bitcoin : toujours plus de pouvoir et un traitement égalitaire
À l’issue de ces démonstrations qui pointent le risque que les cryptomonnaies représenteraient pour la stabilité financière, Christy Goldsmith Romero souhaite que le Congrès accorde des pouvoirs supplémentaires à la CFTC.
La commissaire de la CFTC souligne la nécessité de mettre en œuvre ces mesures réglementaires le plus tôt possible. Elle déclare que le gouvernement ne devrait pas attendre que les risques qu’elle a évoqués, deviennent systémiques, pour agir.
Christy Goldsmith Romero recommande également l’application de l’approche « même risque, même résultat réglementaire ». En d’autres termes, les produits cryptos qui relèvent actuellement de ses compétences, doivent être soumis au même cadre règlementaire que les produits financiers traditionnels.
Les fonctionnaires de la CFTC continuent ainsi de demander des pouvoirs accrus pour pouvoir réglementer les cryptomonnaies. La règlementation en elle-même n’est point néfaste au développement du secteur. En effet, l’usage même de ce pouvoir supplémentaire sur les cryptos peut inquiéter les entreprises du secteur. Cette inquiétude est d’autant plus justifiée, si la CFTC refuse de reconnaître la nécessité d’un cadre spécifique pour les cryptomonnaies, au lieu d’appliquer aux produits cryptos, les dispositions qui encadrent la finance traditionnelle, sans faire preuve de discernement.
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