Redonner une bonne santé au dollar. Contre les apparences, le gouvernement US ne devrait pas se méfier des stablecoins, mais plutôt les adopter. C’est ce que pense l’ancien patron de Binance US, Brian Brooks. Désormais responsable au sein du fonds d’investissement Valor Capital, Brooks juge que le gouvernement Biden fait erreur en réprimant les stablecoins plutôt que de les adopter.
Un atout plutôt qu’une menace pour le dollar ?
L’aversion pour les cryptos pourrait avoir troublé la vision des dirigeants américains au sujet des stablecoins. En effet, si ces derniers utilisent en effet la blockchain pour fonctionner, ils restent néanmoins qu’une version numérique du dollar. Et celle-ci pourrait tout à fait venir en complément des usages actuels, voire renforcer la démocratisation du sacro-saint billet vert au moment où celui-ci commence à montrer des signes de faiblesse.
À une époque où les BRICS parlent de créer leur propre monnaie et où les pays du monde entier tendent à se dédollariser, les stablecoins pourraient faire figure de bouée de sauvetage. Cette nouvelle technologie tout droit sortie de la blockchain pourrait servir d’appui certain au gouvernement américain. Toutefois, celui-ci ne l’entend pas du tout de cette oreille.
Récemment, Brian Brooks s’est exprimé sur ce sujet pour le moins épineux sur la chaine de télé CNBC. Les stablecoins, ce sont des actifs cryptos dont le cours est indexé sur la valeur d’une monnaie fiat. En l’occurrence, la majorité d’entre eux sont basés sur le dollar américain.
Pour Brooks, le gouvernement US fait fausse route en réprimant aussi sévèrement l’émergence des stablecoins, cela par crainte que ces monnaies mettent en péril le système financier. Car après tout, derrière l’USDT de Tether ou l’USDC de Circle, le sous-jacent reste le dollar. Des dollars bien réels détenus dans les réserves de ces entités émettrices de ces monnaies.
« Si seulement le gouvernement créait le cadre [législatif] permettant au dollar de sécuriser les stablecoins de manière régulée, la demande fleurirait. »
Brian Brooks
Les stablecoins pour démocratiser le dollar à l’étranger
« La demande [pour les stablecoins] est une manière de mettre en avant le dollar et de le rendre à nouveau pertinent à une époque où les gouvernements du monde entier cherchent à se découpler du dollar. »
Brian Brooks
Pour Brooks, de nombreux pays en proie à une hyperinflation dévorante cherchent actuellement une issue de secours à leurs problèmes monétaires. Or, les moyens financiers traditionnels ne permettent pas toujours de répondre à leur besoin. Ouvrir un compte en banque en dollar est une manœuvre parfois complexe, voire impossible, ce qui engendre de nombreux freins à l’adoption.
Via un stablecoin en dollar, ces procédés complexes sont court-circuités et pourraient soudain le rendre accessible à des populations entières. Et c’est justement dans l’intérêt du gouvernement américain de permettre ces ponts à une époque où son hégémonie est plus que jamais menacée.
« Il s’agit d’un sujet politique très important. (…) Tout cela n’a rien à voir avec la crypto, mais plutôt avec le rôle des États-Unis au sein du système financier [mondial]. »
Brian Brooks
Les enjeux sont grands, car en ce monde, la monnaie régit tout. La puissance des USA repose sur son dollar et sa dominance à travers le monde. Une dominance qui est aujourd’hui remise en question par les BRICS, qui regroupent 40 % de la population mondiale. La Chine, elle-même, a engagé des actions depuis des années afin de se dédollariser.
Les stablecoins représentent dans ce contexte un outil que les États-Unis seraient bêtes de ne pas utiliser à leur profit. Mais visiblement, coincés dans leurs idéaux, les responsables politiques ne semblent par le voir de cet œil. La représentante du Parti démocrate Maxine Waters a encore récemment annoncé se sentir « profondément concerné » par le risque représenté par l’émergence de stablecoins, comme le PYUSDT de Paypal.
Les stablecoins et le dollar, c’est l’ennui mortel : préférez le trading de Bitcoin et de cryptos, décentralisé et à la sauce Web3, avec Vertex Protocol (lien affilié) >>
