« L’androïde de la crypto » – C’est en ces mots que le jeune Vitalik Buterin décrit alors sa future invention à l’état d’ébauche, Ethereum. Il présente son projet dans un message posté sur le célèbre forum BitcoinTalk, le 23 janvier 2014. L’occasion d’un petit bond dans le temps à une époque où même Bitcoin fait encore office de rumeur du net.
Vitalik Buterin à l’aube d’une grande révolution
Vitalik Buterin, alors encore adolescent, s’est impliqué très tôt dans la communauté Bitcoin (BTC). Poussé à l’origine par son père, il s’est pris de passion pour ce nouvel ovni monétaire – comme nous vous le racontons dans son Crypto-Portrait – au point de parcourir la terre entière de forum en forum afin de rencontrer la communauté de développeurs et de curieux attirés, tout comme lui, par cet or numérique. Mettant au jour certaines limites du protocole Bitcoin, il va tout simplement présenter une nouvelle idée via un message au titre évocateur posté sur le site de discussion dédié à Bitcoin, BitcoinTalk : « Bienvenue dans un nouveau commencement ».
Attention ! Les limites intrinsèques à Bitcoin ont été mûrement choisies et sont intentionnelles. Elles sont liées à la fonction que souhaite incarner Bitcoin et à l’immuabilité qu’il prône. Cela n’empêche que la blockchain offre tout un pan d’autres possibilités, notamment via les contrats intelligents (smart contracts en anglais) et leur programmabilité. Une source de créativité totalement nouvelle que Vitalik Buterin n’a alors qu’une hâte : explorer.
Ethereum pour compléter l’idée de Satoshi ?
Selon lui, Satoshi Nakamoto, en créant Bitcoin, a voulu tester deux idées principales :
- Une base de données décentralisée, sécurisée, fonctionnant sans tiers de confiance ;
- Un système de transaction robuste capable de transférer de la valeur à travers le monde sans intermédiaire.
Mais, pour Vitalik, il manque une troisième fonctionnalité que Bitcoin a tenté sans succès de réaliser au cours de ses premières années : créer un langage de programmation Turing-complet puissant. En clair, Bitcoin n’est pas, selon Vitalik, une blockchain aisément programmable sur laquelle il est possible de construire simplement n’importe quel type d’applications. Or, ces applications amènent les cas d’usage. Et, les cas d’usage conduisent à la démocratisation. Noms de domaines, identités numériques, cryptomonnaies spécifiques… Toutes ces fonctionnalités qu’entrevoit alors Vitalik sont très laborieuses à implémenter sur le réseau Bitcoin.
Ethereum : un support dédié pour les applications blockchains
Si seulement il existait une autre blockchain avec un langage de programmation simple et adapté à la création de toutes ces applications et protocoles en devenir… Une plateforme pour applications décentralisées. En bref, un androïde du monde crypto : Ethereum.
Cet androïde se tient devant nos yeux aujourd’hui grâce à l’implication d’un nombre incalculable de développeurs. Ils étaient beaucoup moins nombreux à sa genèse. Vitalik Buterin, bien sûr. Gavin Wood en tant que développeur C++. Il fondera par la suite la blockchain Polkadot avant de démissionner en octobre 2022 du rôle de PDG. Jeffrey Wilcke en tant que développeur Go. Non ! Ce n’est pas un jeu similaire aux échecs, mais bien un langage de programmation développé par Google. Dans l’équipe initiale, nous retrouvons aussi :
- Anthony Di Iorio, fondateur de la Bitcoin Alliance au Canada ;
- Mihai Alisie, fondateur de Bitcoin Magazine ;
- Joseph Lubin, développeur et analyste Quant ;
- Stephan Tual, fondateur d’Ursium.
Une grande aventure : pour sûr, Ethereum l’a été et l’est toujours. Après avoir changé avec succès de consensus en septembre 2022, la blockchain avance d’un pas assuré vers sa prochaine transition, Shanghai, qui aura lieu selon toute vraisemblance en mars prochain. Accrochez-vous donc à vos ETH ! La création de Vitalik promet de nous en faire voir de toutes les couleurs dans les années à venir.
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