Changement de discours. Voir arriver le géant BlackRock dans le secteur des cryptomonnaies restera comme un évènement majeur de l’année 2024, et pas seulement parce que cela aura déclenché une phase haussière qui réjouit toute la cryptosphère. Larry Fink est en effet devenu en quelques mois le meilleur VRP de Bitcoin dans les médias grand public et auprès des institutions financières traditionnelles qui voyaient plutôt les cryptos comme un gigantesque casino malsain, jusqu’à ce BlackRock vienne expliquer le contraire. Le boss du 50 Hudson Yards n’a pas l’air décidé à s’arrêter là et s’apprête peu ou prou à faire la même chose avec Ethereum, réseau qu’il a décidé d’utiliser pour lancer son nouveau stablecoin maison : le BUIDL. BlackRock donnerait-il une forme de légitimité aux crypto ? Pour Bernstein, c’est un grand oui.
Le BlackRock USD InstitutioNnal Digital Liquidity (BUIDL) adoube la blockchain publique Ethereum…
Alliance Bernstein Holding LP est une société américaine fondée, il y a un peu moins de 60 ans et qui s’est spécialisée dans la gestion d’actifs pour de riches clients particuliers et institutionnels. L’entreprise possède également une branche recherche qui fournit régulièrement des données et des analyses sur les marchés financiers, nous avons d’ailleurs souvent relayé leurs résultats concernant le secteur crypto par le passé. Cette fois-ci, les spécialistes basés à Nashville se sont demandés quels pourraient être les effets du lancement des différents produits lancés par BlackRock et plus particulièrement le BUIDL annoncé la semaine dernière.
Gautam Chhugani et Mahika Sapra, deux chercheurs de la maison, ont résumé leurs propos de la façon suivante :
« Le lancement prévu du fonds tokenisé par BlackRock apporte de la légitimité aux chaînes publiques de contrats intelligents comme Ethereum. »
Gautam Chhugani et Mahika Sapra, analystes chez Bernstein – Source : The Block
Cette légitimité qui manquait au secteur crypto dans son ensemble est donc apportée par BlackRock qui donne du crédit à une technologie souvent mal vue par le passé :
« Le choix du plus grand gestionnaire d’actifs au monde d’utiliser la blockchain publique Ethereum au lieu de chaînes privées, comme Onyx de JPMorgan, élargit l’interopérabilité et la programmabilité dans un espace jusqu’à présent uniquement considéré comme un casino pour les particuliers. »
Gautam Chhugani et Mahika Sapra, analystes chez Bernstein – Source : The Block
Le changement est en marche, pour reprendre un slogan célèbre, et Larry Fink et ses équipes y sont clairement pour quelque chose.
… Selon les experts de Bernstein qui y voient un signe très positif pour l’écosystème
Pour mener son opération, le géant mondial des investissements s’est entouré d’acteurs du Web3 comme Securitize qui agit en tant que plateforme de tokenisation, mais aussi de Anchorage, Coinbase, BitGo et Fireblocks qui facilitent la conservation et le règlement des actifs numériques, mais ils ont aussi fédéré autour d’eux d’autres structures moins habituées aux cryptos comme BNY Mellon. Cette passerelle entre la finance traditionnelle et les technologies novatrices de la blockchain est exactement la valeur ajoutée apportée par le BUIDL selon nos deux experts du jour :
« Il s’agirait du premier cas de test majeur permettant aux détenteurs institutionnels de bénéficier des avantages de règlement instantané 24h/24 et 7j/7 de la blockchain avec une transparence accrue et une efficacité du capital améliorée, avec des coûts d’exploitation réduits. Pour un détenteur institutionnel utilisant des fonds liquides, les contreparties présentent des avantages significatifs avec une transparence et une efficacité du capital accrues grâce au règlement instantané. »
Gautam Chhugani et Mahika Sapra, analystes chez Bernstein – Source : The Block
Gautam Chhugani et Mahika Sapra ajoutent enfin que ce fonds tokenisé pourrait rapidement donner des idées aux autres acteurs historiques de la finance américaine qui pourraient rapidement vouloir lancer, eux aussi, leur produit maison sur la même base que BlackRock. Bernstein conclut en évoquant l’idée que la tokenisation est probablement la prochaine évolution majeure sur les marchés financiers, tout comme les ETF le furent en leur temps.
