Curve fait de l’œil aux MNBC. Les institutions bancaires ne voient que peu d’intérêt dans les cryptomonnaies décentralisées comme le Bitcoin. Néanmoins, celles-ci ont un penchant pour la Monnaie Numérique de Banque Centrale (MNBC) plus centralisée. Un projet alliant plusieurs institutions étudie actuellement l’utilisation du protocole Curve pour les MNBC.
Mariana : une MNBC en approche
Mariana est un projet issu d’une collaboration entre la Banque des règlements internationaux (BIS) et les banques centrales de France, de Singapour et de Suisse. Il vise à explorer l’utilisation de la monnaie numérique de banque centrale de gros dans le trading de devises tokenisées.
Pour ce faire, les équipes du projet envisagent l’utilisation d’AMM (Automated Market Maker) pour assurer les échanges.
Pour rappel, un AMM est un type de protocole d’échange décentralisé, basé sur des pools de liquidités. Ce dernier réunit deux acteurs :
- Les fournisseurs de liquidités qui déposent les actifs dans les pools ;
- Les traders, qui échangent un actif de la pool contre un autre.
En pratique, une pool de liquidités remplace l’utilisation traditionnelle des carnets d’ordres pour faire correspondre les acheteurs et les vendeurs. Dans ce modèle, le pool de liquidités serait formé par des banques commerciales avec toutes les devises impliquées dans le projet.
Dans le système envisagé par le projet Mariana, les banques commerciales demandent la création ou la conversion en argent réel de la monnaie numérique, et elles fournissent aussi l’argent nécessaire pour faciliter les échanges. Les banques centrales, de leur côté, contrôlent la création et la conversion de cette monnaie numérique et gèrent son transfert d’un réseau à un autre.
Le protocole Curve au coeur des échanges de MNBC
Le 28 juin, l’internaute @evmknows a révélé via un thread Twitter les avancées du projet Mariana. Selon ses révélations, il semblerait que le projet Mariana explore actuellement la technologie du protocole Curve.
Ainsi, Mariana pourrait intégrer l’AMM hybride HFMM de Curve v2. Celui-ci permet de gérer efficacement le slippage, qui est un problème de taille dans les transactions à grande échelle sur les marchés des changes. Cela est notamment rendu possible par les mécanismes de concentration de la liquidité offerts par Curve v2.
Néanmoins, la BIS a précisé que la sélection de Curve V2 était uniquement à des fins expérimentales. Ainsi, celle-ci ne reflète pas une approbation du protocole ou de ses produits par les institutions impliquées.
De son côté, la Banque de France continue de travailler sur la création d’un euro numérique. Ainsi, le Gouverneur a déclaré que ce dernier serait déployé progressivement entre 2027 et 2028.
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