Un tournant numérique se profile. Depuis l’émergence des cryptomonnaies, celles-ci ont souvent été méprisées par les institutions bancaires. Néanmoins, leurs penchants centralisés que sont les Monnaies Numériques de Banque Centrales (MNBC) sont bien plus acceptés par ces institutions. Ainsi, la Banque de France poursuit ses projets pour la création d’un euro numérique.
L’euro numérique sera l’avenir pour la BCF
Le 22 juin, lors de la Global Official Institutions Conference organisée par BNPP, François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, a révélé sa vision pour l’euro numérique.
Ainsi, nous apprenons que l’Eurosystème a lancé une phase d’investigation sur une monnaie numérique de banque centrale (MNBC).
Cette MNBC, surnommée « Cash+ », devrait être déployée progressivement à partir de 2027 ou 2028. Selon le Gouverneur, « Cash+ » ne se contente pas de numériser les espèces existantes. Cette monnaie offre des avantages supplémentaires tels que l’utilisation dans le commerce électronique, les paiements entre pairs à distance et les paiements conditionnels.
En pratique, ce futur numérique sera intégré au système par les fournisseurs de services de paiement. Évidemment, cela sera systématiquement accompagné d’une vérification de l’identité de leurs clients (KYC).
L’euro numérique annonce des bouleversements dans le paysage bancaire
Toujours selon le Gouverneur, l’euro numérique ne sera pas seulement un billet de banque numérique. Villeroy de Galhau a souligné que la monnaie est et restera un partenariat public-privé. Toutefois, la MNBC ne remplacera pas, du moins à court terme, les espèces physiques ou d’autres formes de monnaie.
Selon le Gouverneur de la Banque de France, les banques devront mettre en place des mesures de gestion des risques adéquates. Par ailleurs, les réglementations et la supervision des banques devront être renforcées pour prévenir les turbulences bancaires.
Que vont changer les MNBC pour les utilisateurs ?
Avec l’euro numérique, la Banque centrale promet une transformation profonde du paysage financier. Toutefois, en comparaison avec les cryptomonnaies décentralisées, ces innovations monétaires centralisées suscitent des interrogations.
Certes, les MNBC, contrôlées par les autorités, promettent sécurité et stabilité. Cependant, elles se privent d’un atout essentiel qui fait le charme des cryptomonnaies : la liberté.
Les cryptomonnaies décentralisées opèrent sans la supervision d’une autorité centrale, octroyant une indépendance financière à leurs utilisateurs. De plus, elles garantissent un certain anonymat et préservent la confidentialité, des aspects qui pourraient être érodés avec l’application des MNBC. Notamment, en raison des exigences de vérification d’identité via l’application de KYC.
Ainsi, les MNBC récupèrent les caractéristiques programmables des cryptomonnaies. Cependant, celles-ci sont entièrement dénuées de l’ensemble des valeurs fondamentales de l’industrie, comme la décentralisation et la souveraineté monétaire.
Le 28 juin, ce sera au tour des députés européens de se réunir autour de la question des MNBC. Parmi les sujets abordés, la protection de la vie privée sera au cœur des débats.
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