Des prévisions long terme – Dans un rapport prévisionnel intitulé « perspectives pour les enfants en 2022 », publié ce lundi 31 janvier, l’UNICEF consacre une partie importante à la popularisation exponentielle des cryptomonnaies. Ayant déjà fait connaître son enthousiasme pour les technologies sous-jacentes aux cryptomonnaies, notamment en acceptant les dons en bitcoins et en ethers, l’agence humanitaire aborde ici le sujet de la réglementation et de l’inclusion financière. Si la viabilité de la tendance de la popularisation des cryptomonnaies dans les prochaines années ne fait pas l’ombre d’un doute, la manière dont le cas sera traité par les autorités interroge.
L’adoption crypto, un phénomène durable
Dans sa planification des événements influents sur le monde, l’UNICEF estime que l’horizon de temps du développement de l’adoption des cryptomonnaies dans les sphères économiques et sociales s’étalera bien au-delà de 2025. Une projection qui va de pair avec celle de la croissance de l’économie numérique et qui surpasse même les conséquences de la crise COVID.
« Cette révolution est vouée à prendre de l’ampleur en 2022. »
UNICEF
Comme le relève l’UNICEF, l’année 2021 a suscité un intérêt généralisé pour les cryptomonnaies dans près de 80 pays représentant plus de 90 % de l’économie mondiale. Le rôle de la crise COVID a été important dans l’adoption en raison d’un besoin généralisé de transfert d’argent pour faire face aux besoins sociaux et humanitaires.
Mentionnées dans le rapport, les applications blockchains, telles que celles de la finance décentralisée, vont gagner en maturité et fournir une véritable alternative aux marchés financiers traditionnels. Les récentes initiatives de Mastercard et de VISA font preuve, selon l’association, de la vitesse étonnante à laquelle les cryptomonnaies pourraient bientôt être massivement adoptées.
L’UNICEF met en avant le chiffre des 40 % de clients bancaires à travers le monde déclarant être prêts à utiliser des cryptomonnaies en 2022 pour argent comptant et à raison. Le constat de ces chiffres mène à une conclusion positive quant à une poussée de l’inclusion financière ainsi facilitée et une efficacité grandissante des services financiers.
Ceci étant dit, si l’intérêt pour les cryptomonnaies s’est généralisé, c’est aussi le cas de l’hostilité envers nos précieux actifs numériques. Le bouleversement du système actuel entraîne inévitablement une réaction des gouvernements.
« Une alliance potentielle entre les gouvernements, les banques et les compagnies d’investissement contre leurs concurrents bancaires et financiers de la blockchain pourrait apparaître dans plusieurs pays”
UNICEF
Comme cela à pu être le cas avec la Chine qui a rendu tout négoce de cryptomonnaie illégal, l’organisation pour la protection des enfants envisage une généralisation de la censure du monde de la blockchain. Ainsi relevé dans le rapport, l’Inde qui songe de près à de multiples interdictions concernant le secteur. D’autres envisagent une inclusion stricte à l’industrie financière classique, à la manière de la proposition des États-Unis d’interdire la vente de certains types de cryptomonnaies aux structures non bancaires.
Cependant, le projet de l’Union européenne de réglementation des fournisseurs de cryptomonnaies et de services associés est perçu comme une alternative.
La place de la protection des enfants dans l’ère des actifs numériques
Pour l’UNICEF, la promesse d’une inclusion financière pour tous offre des opportunités sans précédents pour les familles du monde entier. Les bénéfices de transferts d’argent instantanés et (presque) sans frais d’un pays à l’autre ou encore des programmes d’aides sociales transparents et efficaces représentent un enjeu majeur.
Pour autant, le fonds des Nations Unies pour l’enfance met en garde contre le danger que représente l’absence de régularisation des cryptomonnaies pour les enfants. Le point de vue étant que l’organisation qualifie le domaine comme une menace pour les systèmes financiers, menace qui impacterait les fonds des gouvernements dédiés aux services de l’enfance. De plus, l’absence de régulation faciliterait les transactions liées à l’exploitation des enfants.
Le point de vue de l’UNICEF à propos des cryptomonnaies est clair. Les apports économiques et sociaux que représentent ces technologies sont si conséquents qu’ils ne peuvent pas être mis de côté. L’organisme ne cache pas son enthousiasme quant à l’adoption globale des cryptomonnaies dans les années à venir, mais émet une réserve quant au manque de régulation du secteur. Dans la vision de l’intérêt de la condition, le groupe espère un contrôle sérieux par les autorités financières et gouvernementales. L’inquiétude des transactions en cryptos facilitant la traite des enfants pour en faire par exemple des soldats est fondée. Toutefois, il est aussi important de s’interroger sur le lien entre la provenance des armes en question et les acteurs sollicités pour la régulation de l’écosystème.
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