Fausses ICO mais vrais crimes. La police israélienne vient de clôturer deux ans d’enquête et de transmettre au bureau du procureur l’ensemble du dossier d’accusation de Moshe Hogeg. Malgré les gesticulations de ses avocats, les faits sont têtus et les preuves accablantes contre l’homme d’affaires aux multiples facettes qui côtoyait à l’époque le gratin de la jet-set mondiale et dont le nom est même sorti dans l’affaire Celsius. La longue liste des chefs d’accusations qui pèsent contre lui annonce un procès compliqué pour l’ancien propriétaire du club de foot du Beitar Jérusalem qui devra, entre autres, s’expliquer sur les fausses ICO des années 2017 et 2018 ainsi que sur d’autres faits beaucoup plus graves. Sexe, foot, millions de dollars, scandale politique et crypto, plongée dans les coulisses d’une affaire résolument hors normes.
Un homme sulfureux au centre d’une affaire aux multiples facettes
Sur la page Wikipédia de Moshe Hogeg, il est surtout question d’arrestations, de délits, de création de sociétés frauduleuses et même de prostitution, voire carrément de traite d’êtres humains. Voilà pour le pédigrée du monsieur. Et si l’on en croit les premiers éléments du dossier que la police a remis au bureau du procureur, il semble que l’ensemble des accusations soit documenté. Bien sûr, la présomption d’innocence doit prévaloir dans l’attente d’une décision de justice, mais l’affaire est mal embarquée pour l’ancien propriétaire d’un club de foot de Jérusalem.
Essayons d’y voir plus clair grâce aux deux ans d’enquêtes, aux 180 témoignages, aux dizaines de perquisitions et aux 900 éléments de preuve pour la plupart à charge. Pour cela, retour en 2017 où le boom des ICO fait tourner la tête du tout jeune écosystème crypto. Des projets pas toujours sérieux lèvent des millions de dollars en un claquement de doigts et notre héros du jour se serait laissé griser par l’ambiance. Avec d’autres associés non identifiés, il aurait collecté des millions de dollars auprès d’investisseurs israéliens et internationaux pour soi-disant financer quatre projets crypto, mais il les aurait finalement utilisés à des fins personnelles. La police cite le chiffre de 290 millions de dollars.
Fraude, vol, blanchiment d’argent, arnaque à la crypto, crimes sexuels : Moshe Hogeg a (presque) tout fait
Les noms du milliardaire mexicain Carlos Slim et de l’acteur Leonardo DiCaprio apparaissent dans le dossier comme des victimes de Moshe Hogeg qui auraient financé les fameux projets cryptos. Mais il ne s’est pas limité à la crypto et des start-ups liées aux nouvelles technologies auraient aussi servi à amasser des fonds qui n’ont jamais été utilisés comme prévu. La police le soupçonne par exemple d’avoir acheté le club de foot du Beitar Jérusalem avec cet argent. Mais beaucoup plus grave, le dossier évoque également des faits d’agressions sexuelles contre plusieurs femmes.
Finalement, la liste des accusations est impressionnante puisque l’homme d’affaires pourrait être inculpé de fraude, de vol, de blanchiment d’argent, de faux, de délits fiscaux et les procureurs devront se positionner sur les accusations de crimes sexuels. La défense du mis en cause a immédiatement réagi à la publication de ces éléments et souhaite relativiser l’importance des faits évoqués :
« Nous sommes convaincus qu’après examen du dossier par le parquet, il apparaîtra clairement que les choses sont complètement différentes de tout ce qu’on peut lire depuis des années et qui ont causé beaucoup de tort à Moshe Hogeg. »
Évidemment, nous devons faire confiance à la justice israélienne pour démêler le vrai du faux, mais la presse nationale fait déjà ses choux gras d’une affaire qui éclabousse au plus haut niveau de l’appareil politique de l’État hébreu. L’ancien maire de la capitale, Nir Barkat, aurait ainsi participé à la finalisation de l’accord de vente du club de foot pour 7 millions de dollars. Celui qui est depuis devenu ministre de l’Économie du gouvernement actuel, aurait hébergé une réunion chez lui avec Moshe Hogeg et d’autres protagonistes du dossier. On vous l’avait dit, cette histoire au parfum de scandale à tous les ingrédients d’une série à succès qui finit sur Netflix… ou dans une valise en petits morceaux.
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