Meta-Hebdo, quand le monde s’envole vers le Web 3
Vol au-dessus d’un nid de coucou – Nous voici de nouveau réunis autour du Méta-Hébdo. Cette semaine, les cryptos et les technologies qui les accompagnent étaient à l’assaut du monde. Phénomène migratoire ou bien construction pérenne d’un nid douillet ? Il est certain que le Web 3 intéresse. Entre course folle au développement des géants cryptographiques, chasse au métavers pour les monstres du Web 2, ce secteur est en pleine croissance. Seule la régulation reste un obstacle à son développement. Elle a d’ailleurs fait trembler la communauté crypto européenne cette semaine. Le secteur des cryptomonnaies s’est alors révélé fragile et menacé. Ne nous laissons pas voler dans les plumes pour autant. Voyons ensemble l’actualité de cette méta semaine.
Pour ne pas vous perdre dans le Meta-Hebdo :
Le Web 3 pour tout l’or du monde
Les exchanges crypto à la conquête du monde
Les géants cryptographiques ont su cette semaine montrer encore une fois leur volonté de conquête du monde. Prenons Binance par exemple. En pleine migration, cette grande plateforme internationale de cryptomonnaies a su s’adapter aux 4 coins du globe.
Accepté au Bahreïn, puis à Dubaï, Binance suit les vents du désert et part à la conquête du Moyen-Orient. Doté d’une licence lui permettant maintenant d’exercer en tant que plateforme cryptographique en toute légalité en Arabie Saoudite. En parallèle, Binance annonce son intérêt pour le marché brésilien. À ce propos, le géant de la crypto déclare dans un communiqué :
« Chez Binance, notre objectif est de faire croître l’adoption des cryptos partout dans le monde afin de générer un impact positif pour nos utilisateurs, la cryptosphère, et la société en général. »
Changpeng « CZ » Zhao, co-fondateur et CEO de Binance
À la manière de Binance, FTX suit lui aussi cette stratégie globale de développement. Tout d’abord, la plateforme américaine installe des bureaux en Europe et construit son nid en Suisse. À la conquête d’un nouveau continent, FTX fait tout de même escale à Dubaï. Enfin, la semaine s’est terminée avec l’annonce d’un partenariat avec le festival belge Tomorrowland. Les exchanges ont donc su cette semaine affirmer leur envie de développement. À croire que le Web 3 leur donne des ailes.
Les banques ne louperaient le Web 3 pour rien au monde
Cette semaine, le secteur bancaire traditionnel a manifesté encore une fois son intérêt pour les technologies de la blockchain. American Express, grande banque internationale s’envole vers le métavers. HSBC suit le mouvement. Partenaire avec The Sandbox, jeu métavers sur la blockchain, la banque internationale annonce le 16 mars avoir investi dans un land, territoire et propriété virtuel. Paypal, Master Cards, Visa, tous font désormais le grand saut et participent à cette crypto conquête du monde.
« Le métavers est la façon dont les gens expérimenteront le Web3, la prochaine génération d’Internet, en utilisant des technologies immersives comme la réalité augmentée, la réalité virtuelle et la réalité étendue. Chez HSBC, nous voyons un grand potentiel pour créer de nouvelles expériences grâce à des plateformes émergentes, ouvrant un monde d’opportunités pour nos clients actuels et futurs et pour les communautés que nous servons. Grâce à notre partenariat avec The Sandbox, nous faisons notre incursion dans le métaverse, nous permettant de créer des expériences de marque innovantes pour les clients nouveaux et existants. »
Suresh Balaji, directeur marketing, Asie-Pacifique, HSBC
Tout le monde ne jure que par eux : les NFT
Les NFT eux continuent d’attirer toujours plus de monde. Alors que Coinbase développe timidement sa market place NFT, Pixar, grand studio d’animation, est mis à l’honneur sur la plateforme de NFT VeVe. Bob Iger, ancien PDG de Disney, suit le mouvement et décide de se mettre au NFT en travaillant pour Genies. L’entreprise métavers se félicite de cette nouvelle recrue.
Mark Zuckerberg a également annoncé de son côté travailler « à apporter les NFT sur Instagram à court terme ». Après Twitter, ce serait donc un nouveau géant populaire qui partirait à l’assaut d’un réseau social développé dans le Web 3.
Les géants de l’ancien et du nouvel Internet ne se laissent donc pas voler dans les plumes cette semaine, malgré la menace d’une régulation parfois sévère.
Une crypto politique de l’autruche ?
L’Europe, l’oiseau de mauvais augure qui fait trembler le méta-monde
D’un côté les géants cryptographiques se développent à tout va en s’adaptant aux contraintes que leurs imposent la régulation. De l’autre, la loi MiCa a remué la communauté Européenne cette semaine. Les cancanements de Twitter parlaient même de la fin des cryptos en Europe.
Pour rappel, cette loi traite de la régulation des blockchain dites Proof-of-Work considérées comme énergivore par certains de ses détracteurs. L’amendement de la loi MiCa sur ce point a été voté, débattu puis retiré du texte initial. Il a été de nouveau ajouté, in extremis, 72 h avant le vote. Mais après un crypto suspens sans nom le lundi 14 mars, la loi MiCa n’a finalement pas été votée. De justesse toutefois puisque le texte a été rejeté de 8 voix seulement.
Toutefois l’Europe ne fait pas que tirer dans les plumes du Web 3. En effet, Emmanuel Macron, actuel président de la France et de l’Europe, parle lui lors d’un discours cette semaine de la création d’un métavers européen. Drôle de nom d’oiseau pour qualifier la nécessité d’une adoption des technologies du futur.
« [Il faut] se battre pour créer un métavers européen. Il le faut (…) pour ne pas dépendre d’agrégateurs américains ou chinois. C’est très important pour défendre le droit à créer. »
Mais, l’hirondelle ne fait pas le printemps. Alors même que l’Europe a toujours été crypto-sceptique certaines politiques vont dans le sens de la blockchain et du Web 3.
Des politiques qui promulguent Bitcoin, les cryptomonnaies et le Web 3
L’Ukraine par exemple. Le pays a, malgré l’invasion de la Russie, continué de mener une politique pro crypto. Comme l’explique cette annonce du Ministère de la transformation numérique de l’Ukraine :
« L’Ukraine a légalisé le secteur des cryptos après que le président Zelensky ait signé la loi [sur les Actifs Virtuels]. Désormais, les exchanges de cryptomonnaies étrangères et ukrainiennes opèreront légalement, et les banques devront accepter d’ouvrir des comptes aux crypto-sociétés. C’est une étape importante vers le développement du marché des actifs numériques en Ukraine. »
Joseph Lubin, co-fondateur d’Ethereum va également dans ce sens. D’après lui l’adoption de Bitcoin, malgré certains oiseaux de mauvais augures tels que l’Europe, est désormais inarrêtable. Dans une phase d’évidence, Lubin développe ainsi lors de la conférence Camp Ethereal 2022 :
« (…) c’est un nouveau chapitre pour notre secteur (…) [Cette guerre] représente le franchissement du gouffre vers une adoption de masse [des cryptos]. Maintenant, nous sommes sur des questions de sécurité nationale. Cela va être si profond, que ça crée un point de non-retour pour notre secteur, car il est clair que notre technologie est très puissante et inarrêtable. »
Apprendre le Web 3
Politique et crypto – éducation
La nécessité d’une éducation à la crypto devient alors un élément important pour une adoption et un développement de masse. Connaître la blockchain, savoir effectuer une transaction, avoir un accès éclairé à la DeFi (finance décentralisée), sont autant d’obstacles qui peuvent encore freiner le développement des crypto monnaies et du Web 3. Beaucoup en ont conscience.
Dans ce sens, la plateforme d’investissement Dacxi, a rendu public cette semaine un rapport : «L’Etat de la crypto éducation en 2022». Les données récoltées par se rapport soulignent un grave manque d’éducation crypto auprès des populations. Alors même que l’impact de l’éducation sur les citoyens créerait un climat de confiance propice l’adoption de l’Internet décentralisé et du Web 3.
La désinformation sur le Web 3 et le manque de connaissance engendrent la méfiance. Aussi, 43,3% des personnes interrogées pensent qu’elles manquent d’informations et de connaissances pour s’engager dans le Web 3. On retiendra également que 28,5 % des gens pensent que le manque d’éducation est le facteur numéro 1 qui les empêche d’investir dans les crypto. Pour 29,3% du panel c’est le facteur numéro 2.
Cependant le paradoxe est là. En effet, 33% des votants sont insatisfaits ou très insatisfaits des services bancaires actuels, et 34 % des interrogés se disent intéressés par le fait de savoir se créer des richesses dans le Web 3 ( cryptomonnaies, NFT, play to earn … ).
Mais alors, comment s’éduquer au Web 3 ?
Il devient alors intéressant de savoir quels médias sont le plus utilisés pour apprendre et se familiariser avec le Web 3 ? Comment ne pas être un oiseau perdu dans la blockchain ? Les réponses sont dispatchées entre plusieurs formats éducatifs. Les webinaires (29 %) les vidéos (24%) et l’engagement communautaire (16%) sont en tête. Les styles d’apprentissages sont cependant parfois peu structurés et font appel à l’initiative de l’utilisateur. Il devra, alors, de lui-même, faire ses propres recherches pour s’assurer de la fiabilité de ce qu’il fait sur le Web 3.
Le Maire de Miami, pro crypto par excellence l’a ainsi compris. L’éducation de masse est peut-être la clé de la pérennité de son Miami Coin. Le 15 mars 2022, il annonce (en partenariat avec Paxful, plateforme de crypto numérique), 500 billets gratuits pour les résidents et les étudiants de sa ville à une conférence sur les crypto. L’objectif ? Sensibiliser et éduquer les populations. L’agenda de la conférence est dans la foulée dévoilé : Nayib Bukele (président pro-crypto d’El Salvador) et la sénatrice américaine Cynthia Lummis seront, entre autres, présents.
Bitcoin pour tous
Le meilleur diffuseur du Web 3 et des cryptomonnaies reste cependant sa communauté elle même. Avec elle aucun poussin n’est laissé sur le côté de la route. Nombreux sont les bienfaiteurs de Bitcoin et des cryptomonnaies qui portent sa parole. Nous en retenons deux cette semaine.
Pour les petits tout d’abord nous retenons cette semaine la démarche de Chris et Firda Bobay. Ils ont écrit un livre Bitcoin for Kiddos, conscients de la nécessité d’éduquer et de familiariser nos bambins à l’univers de la finance et du Web 3. Ils ont déclaré :
« Nous voulions entamer un dialogue amusant et engageant avec nos enfants sur le sujet de l’argent et sur la place du Bitcoin. Le monde change constamment autour de nous et l’argent change aussi. (…) Nous pensons que Bitcoin est un système monétaire qui offre des conditions de jeu équitables et donnera à nos enfants les meilleures chances d’avoir un avenir radieux. »
Pour les plus grands, plusieurs sommets blockchain, crypto, Web 3 ou encore NFT se préparent. Nous en retiendrons un seul : PICS, le Polynesian Islands Crypto Summit. Cypto voyage au cœur de la blockchain et des opportunités qu’elle peut apporter, le PICS est un crypto projet français au rayonnement international. Il propose dans un cadre paradisiaque 3 jours d’apprentissage et de méta rencontre (du 5 au 7 juin 2022) autour de la technologie blockchain et du Web 3.
Porté par les ailes du Journal du Coin, vous croiserez des oiseaux rares tels que Benoit et Sami, membres fondateurs de votre journal préfèré, Mathieu Vincent, fondateur de Summit Mining. D’autres partenaires prestigieux seront annoncés. Au delà de montrer la pertinence d’un espace comme la Polynésie française pour le développement d’un entrepreneuriat autour des cryptos, PICS propose tout un éventail d’articles et de futures conférences qui permettront à ses visiteurs numériques ou réels d’approfondir leurs connaissances en matière de blockchain et de Web 3.
Les semaines se suivent et s’accélèrent sur la planète Web 3. Petit à petit l’oiseau fait son nid, le Web 3 s’installe et se structure. Reste à savoir quelles seront les initiatives mises en place par les Institutions et les États pour aller dans le sens d’une adoption positive. L’Europe prépare d’autres textes qui iront parfois dans le sens des cryptos, parfois contre. La Chine, elle pro blockchain couve son Yuan numérique chéri. Les États-Unis, face à l’évidence, se lancent dans la course aux monnaies virtuelles. En bref, la vie dans le Web 3 suit son cours et les semaines qui arrivent risquent de nous rendre de nouveau bavards comme des pies.