Une nouvelle méthode pour accéder aux dApps – Les URLs Web3, rendues possibles grâce au lancement de l’ERC-4804, font leur apparition sur Ethereum. Désormais, les utilisateurs peuvent accéder aux applications d’Ethereum et aux NFT sans craindre la censure ou la centralisation.
Web3 URL : une révolution dans l’accès aux applications Ethereum
Le 14 février 2022, Qi Zhou, fondateur d’ETHStorage, Sam Wilson, chercheur Ethereum et Chao Pi ont présenté l’ERC-4804.
L’ERC-4804 est une nouvelle norme décrivant une URL de type HTTP qui permet d’accéder directement au contenu hébergé sur la blockchain. Par exemple, cette norme permet d’accéder directement aux interfaces des applications décentralisées et aux NFT.
Après plus d’un an de travail, l’ERC-4804 a finalement été approuvé puis finalisé sur le mainnet d’Ethereum le 1er mars.
« À l’heure actuelle, toutes les DApps comme Uniswap prétendent être des applications décentralisées, mais comment accédons-nous à la page web ? Vous devez passer par le DNS. Vous devez passer par GoDaddy. Tous ces éléments sont des serveurs centralisés. »
L’ERC-4804 : qu’est-ce que ça change ?
Aujourd’hui, la plupart des utilisateurs accèdent à Internet via le protocole de transfert hypertexte (HTTP). Lorsqu’un internaute clique sur un lien ou saisit une adresse de site web, l’ordinateur utilise le protocole HTTP pour demander à un serveur de récupérer les informations, telles qu’un site web ou des images.
Évidemment, les dApps ne dérogent pas à cette règle. Ainsi, la plupart des dApps reposent sur un hébergeur web classique pour héberger le site web de l’interface utilisateur qui permet d’interagir avec le protocole. Vous l’aurez compris, la dépendance à ces infrastructures centralisées crée un point de défaillance pour des applications qui se veulent décentralisées.
Web3 URL introduit une nouvelle manière de faire. En effet, les utilisateurs ont désormais la possibilité de taper « web3:// » à la place du traditionnel « http:// » dans leur navigateur afin d’accéder aux applications décentralisées.
En pratique, ce nouvel ERC permet aux utilisateurs d’interroger directement la machine virtuelle Ethereum (EVM).
Toutefois, ces informations seront uniquement accessibles si le contenu est intégralement stocké sur Ethereum ou un Layer 2. Néanmoins, face au coût important du stockage sur Ethereum, cette solution nécessitera probablement l’aide d’une solution de seconde couche pour réduire le coût de stockage. Problème qui a notamment été abordé par Qi Zhou, fondateur d’ETHStorage lors d’une présentation à l’occasion d’ETHDenver.
« Le problème critique ici est que le coût de stockage sur Ethereum est extrêmement élevé sur le mainnet. Par exemple, 1 gigaoctet de données sur la chaîne coûterait environ 10 millions de dollars. Une situation inacceptable pour de nombreuses applications Web2 et même pour de nombreux NFT. »
Ainsi, l’utilisation d’une solution de seconde couche permettrait de réduire drastiquement le coût de stockage des données.
À noter qu’il faudra également attendre une implémentation native du côté des navigateurs web pour reconnaître le préfixe « web3:// ».
Web 3 URL : Un allié de taille face à la censure
En août dernier, l’Office of Foreign Assets Control des États-Unis a pris le protocole Tornado Cash dans son viseur. En effet, l’institution a reproché au protocole d’avoir facilité le blanchiment de plus de 7 milliards de dollars.
L’OFAC a par la suite ajouté le protocole à une liste noire. Cette sanction a eu de nombreux effets négatifs pour Tornado Cash.
Rapidement, Tornado Cash devient la bête à abattre et de nombreux services tournent le dos au protocole. Si bien, que le site internet faisant office d’interface avec le protocole est mis hors ligne.
Grâce à une norme telle que celle de l’ERC-4804, Tornado Cash pourrait s’assurer que son site internet reste accessible en ne reposant pas sur un hébergeur web centralisé.
De son côté, Tornado Cash a opté pour une évolution de son protocole. Celle-ci permet aux utilisateurs légitimes de ne pas mélanger leurs fonds avec des dépôts potentiellement illicites, mettant en porte-à-faux les utilisateurs malveillants.
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