La tokenisation de l’économie, oui, mais pas tout de suite – On ne présente plus BlackRock tant le gestionnaire d’actif américain est célèbre dans le monde entier.
Symbole de la finance toute-puissante, la multinationale a posé sa main sur quasiment tous les pans de l’économie mondiale et s’intéresse de plus en plus à la cryptomonnaie et au Web3 dans son ensemble. Elle a commencé par investir discrètement dans des entreprises qui gravitent autour de Bitcoin avant de finalement déposer il y a quelques jours une demande d’ETF sur ce même cryptoactif auprès de la SEC, déclenchant carrément une vague haussière a elle toute seule !
Il faut dire qu’avec plus de 8 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, quand BlackRock fait quelque chose ou dit quelque chose, tout le monde écoute. Et justement, un responsable de la maison a déclaré récemment que l’impact de la tokenisation sur l’économie sera « monumental ». Décryptage à suivre.
Ce responsable de chez BlackRock est très optimiste sur l’avènement de la tokenisation dans l’économie du futur
Plusieurs fois par mois, des personnalités influentes et des responsables de grandes entreprises participent à des panels organisés par la division événementiel du groupe Financial Times.
Hier, le 22 juin, une rencontre était axée sur L’avenir des services financiers et elle a rassemblé autour de la table des responsables de chez Fidelity, Franklin Templeton, Coinbase et donc BlackRock. Les thèmes abordés étaient l’utilisation des stablecoins, les paiements instantanés, l’intégration de la blockchain dans l’entreprise et de façon plus générale la tokenisation en marche des actifs financiers.
A ce propos, l’intervention de Joseph Chalom, responsable des partenariats stratégiques chez BlackRock, a fait réagir la cryptosphère. Le monsieur travaille chez le géant de la finance depuis 2005, connait bien la maison et s’occupe désormais de la stratégie mondiale concernant l’intégration des cryptomonnaies dans l’entreprise.
Inutile de vous dire qu’à chaque fois qu’il ouvre la bouche pour parler crypto, le cours de Bitcoin frétille ! Lors de son intervention, il a fait la déclaration suivante qui a été largement relayée par les milieux avisés :
« L’adoption institutionnelle de la tokenisation contribuera de façon monumentale à façonner notre écosystème. »
A court terme, il existe cependant des freins règlementaires importants à l’adoption massive
Il a cependant tenu à mesurer l’impact immédiat de la technologie qui mettra, selon lui, « plus de temps que prévu » à être réellement efficiente. BlackRock ne semble pas pressée de se jeter à corps perdu dans la crypto et préfère prendre son temps pour bien baliser son cheminement :
« Nous devons travailler avec de bons acteurs et avec de bonnes infrastructures qui deviendront de plus en plus solides, puis l’argent et l’adoption viendront. BlackRock a de nombreuses conversations avec des clients traditionnels et du secteur crypto […] mais se concentre actuellement sur la tokenisation et sur son partenariat avec Circle. L’industrie doit se regrouper autour de certains actifs et donner la priorité aux cas d’utilisation réels. »
Concernant la finance décentralisée, Joseph Chalom s’est montré plus mesuré, reconnaissant le potentiel à long terme de ces outils, mais soulignant des freins puissants à l’adoption institutionnelle. Il a notamment mis en avant le problème de l’identification numérique et du KYC qui posent un énorme souci juridique.
En effet, il apparaît aujourd’hui impossible d’imaginer BlackRock participer à des pools de liquidités sur un protocole décentralisé sans avoir d’idées précises de qui sont les autres participants. Or, actuellement, il n’y a pas de moyens légal de le savoir, d’où la réflexion du dirigeant :
« Nous allons en prison si nous ne savons pas avec qui nous commerçons ! Nous ne pouvons participer qu’à des écosystèmes bien réglementés et bien compris. »
La question n’est apparemment plus de savoir si la tokenisation de l’économie se fera mais plutôt quand elle sera effective quand on écoute ce dirigeant du plus grand gestionnaire d’actif de la planète.
Mois après mois, on observe d’ailleurs un intérêt grandissant de la finance traditionnelle pour cette technologie aux multiples avantages pour les petits investisseurs, mais aussi et surtout pour les banques et autres fonds d’investissement.
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