Faut en faire plus – Sur le papier, la Maison-Blanche veut renvoyer l’image d’une administration qui se veut plus agressive en matière de réglementation des cryptomonnaies, après les catastrophes se sont enchaînées dans l’industrie, l’année dernière.
Quand Terra, FTX, et les piratages permettent de justifier une réglementation crypto plus stricte
Dans un billet du 27 janvier dernier, l’administration Biden a appelé à un renforcement de la réglementation de l’industrie crypto aux États-Unis, bien qu’elle reconnaisse que les cryptomonnaies puissent rendre « les services financiers moins chers, plus rapides, plus sûrs et plus accessibles ».
Pour défendre sa position, l’exécutif a pointé les risques que les cryptomonnaies font peser sur les investisseurs, sur la stabilité financière, et sur la sécurité nationale. Sur ces points, le billet revient sur les débâcles qui ont marqué l’industrie crypto récemment.
Dans cet exercice, l’effondrement de Terra au mois de mai reste un incontournable, tout comme la faillite de FTX, même si le nom de la bourse crypto n’y est pas mentionnée explicitement. Les hackers du groupe nord-coréen Lazarus ont également leur place sur ce triste podium.
En effet, le billet évoque les lacunes en termes de cybersécurité, et illustre les conséquences de ces failles, en indiquant que les piratages ont permis à la Corée du Nord, de voler plus d’un milliard de dollars, afin de « financer son programme agressif de missiles ».
Le renforcement des liens entre la finance traditionnelle et les cryptomonnaies : une « erreur grave », selon la Maison-Blanche
Après avoir dressé un tableau relativement sombre de l’industrie crypto, avec une petite tâche blanche pour un brin de contraste, l’article cite les différentes réalisations en matière de réglementation des cryptomonnaies, et avance des recommandations.
Il revient ainsi sur le premier cadre que « les experts de l’administration » auraient conçus avec un double objectif : soutenir le développement des actifs numériques, tout en considérant les risques inhérents – non respect de la réglementation financière par des acteurs de l’industrie, manque de transparence ou pratiques frauduleuses de la part des plateformes cryptos, etc.
En restant toujours sur ce listing des réalisations concrètes en matière d’encadrement des cryptomonnaies, le billet consacre quelques lignes aux agences de régulation, qui se serviraient de leur pouvoir, pour « renforcer l’application de la loi », dès lors que cela s’avère nécessaire.
A titre de transition, l’article utilise les catastrophes qui se sont produites durant l’hiver crypto l’année dernière, pour justifier de la nécessité d’en « faire plus », en termes de réglementation du secteur.
C’est dans ce cadre que la Maison Blanche prévoirait ainsi de révéler ses priorités concernant la recherche et développement sur les actifs numériques, dans les prochains mois. Ce programme est censé aider les technologies alimentant les cryptomonnaies, à protéger les consommateurs.
Les recommandations en matière de renforcement de cette réglementation prônent également une intensification des efforts de la part du Congrès dans ce domaine : extension des pouvoirs des régulateurs, accroissement des exigences en matière de transparence, renforcement des sanctions en cas de violation des normes sur le financement illicite, etc.
Bien qu’un Congrès plus offensif sur le terrain de la réglementation des cryptomonnaies soit donc le bienvenu, l’article évoque tout de même un paradoxe à éviter. En menant de telles actions, le Congrès ne doit pas renvoyer une image rassurante de l’industrie crypto, qui inciterait alors les institutions financières traditionnelles « à plonger tête baissée » dans les cryptomonnaies.
Le billet souligne que le fait de renforcer les liens entre la finance traditionnelle et les cryptomonnaies, serait « une grave erreur ».
La Maison-Blanche sait tirer profit des cryptomonnaies à sa manière. Lorsque l’industrie traverse une période noire, elle tient des propos qui ne vont pas forcément dans le sens des intérêts des acteurs cryptos. Mais en période de campagne électorale, le futur locataire de la White House n’a pas dit pas non aux dons de plus de 5 millions de dollars venant de FTX et de Sam Bankman-Fried.
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