Déclaration d’amour de la TradFi. Lorsque Michael Saylor parle de Bitcoin, on lui répond que son discours est biaisé parce qu’il est juge et parti et qu’il en possède trop pour être honnête. Lorsque la presse crypto parle de Bitcoin, on lui répond qu’elle prêche pour sa propre paroisse et qu’elle n’est pas crédible. D’accord. Mais du coup, quand les boomers de la finance traditionnelle en parlent, eux, c’est quoi leur intérêt ? Parce que de plus en plus de ces spécialistes de l’investissement reconnaissent que la première crypto du marché a de sacrés arguments à faire valoir et qu’elle mérite qu’on s’y intéresse, voire même qu’on y mette une petite (ou une grosse) pièce. C’est le cas du boss de BlackRock comme de celui de VanEck, spécialiste des ETF de tous types, qui a fait une déclaration d’amour à Bitcoin en direct à la télévision américaine.
Jan Van Eck déroule les arguments pro Bitcoin à la télévision américaine
Samedi dernier, l’invité de l’émission The Exchange sur CNBC était Jan Van Eck, le PDG de la société éponyme et Kelly Evans, la présentatrice, lui a demandé ce qu’il pensait de Bitcoin en général, mais aussi de l’idée qu’il pourrait être cette fameuse réserve de valeur dont on parle tant. Cette partie du show dure un peu plus de deux minutes, mais elle a déjà été partagée des dizaines de milliers de fois tant la réponse du dirigeant fut limpide, claire et pertinente.
Il a tout d’abord rappelé qu’historiquement, l’entreprise fondée par son père dans les années 50 a été une des premières à proposer un ETF sur l’or car « ce genre de produits fait partie de l’ADN de la société ». Il parle ici de l’or en tant que réserve de valeur et fait un parallèle évident avec Bitcoin, puisqu’il explique ensuite qu’il s’est renseigné, qu’il a lu, qu’il a écouté et qu’il en est venu à la conclusion que la première cryptomonnaie du marché pourrait être un bon complément au métal jaune. Aux sceptiques qui n’y croiraient pas, il répond que les choses changent et que la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain.
Il cite en exemple la Chine qui était, il y a encore 30 ans, majoritairement sous-développée industriellement et qui est maintenant incontournable dans le paysage international. Pour lui, « Bitcoin est l’actif évident qui grandit sous nos yeux » !
Réserve de valeur et actif du futur, Bitcoin plait beaucoup à ce gestionnaire
Kelly Evans acquiesce et reconnait effectivement que dernièrement, cet actif s’est comporté comme l’or et donc comme une réserve de valeur, mais elle voudrait savoir si Bitcoin ne pourrait pas tout à coup être remplacé, détrôné par une autre crypto du même genre ? Ou si la régulation ne pourrait pas le mettre à terre ?
Jan Van Eck lui répond alors qu’environ 50 millions de personnes utilisent déjà Bitcoin et que cela crée « un effet réseau indéniable qui joue en sa faveur ». Le PDG ne peut de toute façon pas vraiment imaginer qu’une autre technologie le « remplace en tant que réserve de valeur sur Internet ». Quant à la régulation et aux accusations criminelles autour de l’utilisation de Bitcoin, sa réponse est plutôt honnête et elle va plaire aux fans de crypto ! Dans un demi sourire, il déconseillerait à la TradFi de jeter la première pierre sur la crypto dans la mesure où il paraît présomptueux d’affirmer qu’« aucune banque ou institution financière n’a jamais trempé dans quoi que ce soit d’illégal ».
Enfin, il termine en expliquant que la situation macroéconomique fait actuellement la part belle à l’or et à Bitcoin, car les investisseurs seraient à la recherche d’actifs qui ne performent pas forcément, mais qui vont plutôt protéger l’épargne face à l’inflation et à la dévaluation des devises nationales. On ne vous cache pas que cela fait plaisir d’entendre ce genre de discours venant de personnalités reconnues dans la finance traditionnelle et qu’on ne peut donc pas accuser de prosélytisme intéressé. Ceci dit, VanEck pourrait bientôt proposer un ETF Bitcoin au comptant et rejoindre ainsi la bande des hommes d’affaires aux yeux lasers !
