Qu’est-ce que MimbleWimble ?
Analyse de MimbleWimble, un protocole mis au point par un développeur anonyme, se focalisant sur la confidentialité des transactions. C’est notamment le protocole utilisé par les cryptomonnaies prometteuses BEAM et GRIN.
Cet article est le quatrième d’une série d’articles consacrée aux protocoles assurant l’anonymat des cryptomonnaies.
Les origines de MimbleWimble
MimbleWimble est un protocole qui fut proposé en 2016 par un développeur anonyme, qui signa le whitepaper du nom de Tom Elvis Jedusor. C’est une référence au héros maléfique de Harry Potter, et cet anonymat n’est pas sans nous rappeler Satoshi Nakamoto & Bitcoin.
MimbleWimble n’a pas comme vocation de réinventer la roue, son protocole cherchant à garantir l’anonymat en associant deux techniques : Coinjoin et les Confidential Transactions.
Coinjoin et Confidential Transactions
Comme nous vous l’avons expliqué dans un article précédent, Coinjoin permet d’offusquer le lien entre l’émetteur et le récepteur d’une transaction en combinant un nombre important de transferts en une seule transaction. Cependant, il ne permet pas de cacher les montants des transactions.
C’est là que les Confidential Transactions entrent en jeu. Ce type de transaction permet de révéler le montant de la transaction concernée uniquement aux participants de ladite transaction. Ceci est réalisé en utilisant la mise en gage de Pedersen – Pedersen commitment – qui permet à un utilisateur de créer un message m qui sera chiffré en utilisant un secret r en appliquant un algorithme de commitment c = C(m,r). C’est le paramètre c qui est révélé de manière publique, mais dont le contenu ne peut être déchiffré que si l’on possède le secret r.
Ces transactions peuvent tout de même être validées grâce à une vérification à somme zéro – zero sum verification – où la somme des inputs moins la somme des outputs est toujours égale à zéro, permettant que l’ensemble des transferts contenus dans la transaction sont cryptographiquement validés.
En plus de cela, là où Bitcoin utilise des adresses publiques pour les transferts, MimbleWimble fonctionne sans adresses. Les transactions sont construites de manière interactive par deux wallets – ou plus – s’échangeant les données nécessaires à la transaction de manière privée.
Notons que le protocole MimbleWimble a pour l’heure fait l’objet d’implémentations par des équipes différents, notamment BEAM et GRIN.
Les Confidential Assets de BEAM
BEAM est l’une des cryptomonnaies basées sur le protocole MimbleWimble. En plus des éléments assurant la confidentialité vus précédemment, l’équipe de développement a intégré une nouvelle fonctionnalité : les confidential assets.
Ce procédé permet de marquer des coins BEAM pour créer des tokens différents juxtaposés évoluant sur la blockchain BEAM, et profitant des fonctionnalités privatives du protocole MimbleWimble.
Pour marquer les coins, l’émetteur pourra spécifier des paramètres de métadonnées supplémentaires, y compris le nom du token, la total supply et le planning d’émission, le certificat de l’émetteur et plus.
Ces tokens peuvent ensuite être tradés de manière visible, mais profitent également de l’ensemble des fonctionnalités de confidentialité du protocole. Ainsi, le type du token peut aussi être caché, ne dévoilant aucune information sur le type token ou le montant des transactions.
Ils sont décrits par l’équipe comme des tokens pouvant représenter à terme virtuellement n’importe quel actif (pour par exemple être utilisés dans le cadre des STO).
Conclusion sur MimbleWimble
Ce protocole est très prometteur en terme d’anonymat, car il regroupe de nombreuses caractéristiques au sein d’un même projet avec l’utilisation d’adresses uniques, l’intraçabilité des transactions et l’offuscation des montants.
Deux cryptomonnaies utilisent à ce jour le protocole : BEAM et GRIN. Pour plus de détails sur ces projets et leurs différences n’hésitez pas à consultez notre analyse à ce sujet: Grim et Beam, les apprentis sorciers de MimbleWimble (3/3).
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