MimbleWimble : le point de vue d’Antonopoulos sur Grin et Beam

Collectionnez les articles du JDC en NFT

Collecter cet article

Début janvier, nous vous avions présenté MimbleWimble au cours de 3 épisodes d’une chronique (#1, #2 et #3). Force est de constater qu’il y a un certain buzz en ce début d’année sur cette solution, qui vise à la fois à augmenter la scalabilité et la confidentialité du protocole Bitcoin. Andreas Antonopoulos vient nous apporter son avis sur la question.

Qui est Andreas Antonopoulos ?

Andreas Antonopoulos est un expert de premier plan sur le Bitcoin et les blockchains publiques. Il est également l’auteur à succès de plusieurs livres sur le sujet : Mastering Bitcoin” en 2014, puis “The Internet of Money” en 2016. Vous trouverez la traduction Française de ce dernier en suivant ce lien.

Il confie régulièrement ses analyses sur sa chaîne Youtube, sous forme de questions-réponses. Dans sa dernière vidéo, Antonopoulos nous parle de MimbleWimble, et plus particulièrement des différentes propriétés de GRIN et BEAM.

Différences entre GRIN et BEAM

L’équipe

  • Les développeurs de GRIN cultivent les pseudonymes (inspirés d’Harry Potter) et restent assez hétéroclites (façon cypherpunk).
  • BEAM est soutenu par une société et une équipe clairement identifiées (dont le CEO est Alexander Zaidelson).

Le consensus et le mining

  • GRIN s’est orienté vers un système assez original, alliant deux algorithmes de preuves de travail (PoW) différents, un orienté mineur ASIC, et l’autre résistant aux ASIC. Cela permet de laisser leur chance aux mineurs particuliers utilisant des GPU (carte graphique).
  • BEAM reste sur du classique, puisque son mining repose l’algorithme Equihash. Sa particularité est d’avoir mis en place une taxe de 20% sur les récompenses de blocs, pour financer la société derrière BEAM  durant les 5 premières années suivant sa création.

Le choix de l’ordre monétaire

  • GRIN n’a pas défini d’offre maximum, c’est-à-dire que l’émission de GRIN n’a pas de limite maximum. Le nombre d’unités ne cessera jamais de croître au fil du temps.
  • BEAM a fait un choix plus traditionnel, en définissant un nombre maximum de 262 millions d’unités, avec un système de halving qui réduira les récompenses par bloc au fil du temps.

L’avis d’Andreas Antonopoulos sur BEAM & GRIN

À tout cela, Antonopoulos apporte son point de vue personnel. Il commence par rappeler la philosophie du projet GRIN.

« Le premier effort, qui a commencé il y a deux ans, est un projet communautaire open source appelé Grin. Il s’agit avant tout d’une recherche visant à donner vie à MimbleWimble, en créant une implémentation ».

Il rappelle également que cette nouvelle crypto n’a pas été préminée, n’a pas fait l’objet d’une ICO, et que son modèle de financement repose sur des moyens extérieurs et non sur la crypto et sa valeur en elles-mêmes.

Antonopoulos en vient aux différences qu’il voit entre les projets GRIN ET BEAM :

« Elles ont deux approches différentes : l’une [GRIN] est un modèle de développement communautaire très populaire, qui est surtout axé sur la recherche. L’autre [BEAM] est davantage axé commercial et vise à créer un produit commercial viable. GRIN a une interface en ligne de commande, ce qui n’est pas très facile à utiliser. BEAM a une interface utilisateur graphique complète et un wallet mobile, plus facile à utiliser ».

Sur ces deux dernières phrases, Antonopoulos insiste sur un autre point de différence : GRIN tend à s’adresser aux développeurs et chercheurs spécialisés dans la blockchain, alors que BEAM se veut clairement plus facile d’accès au grand public.

Antonopoulos termine sur le point qui est finalement le plus important à retenir : ces projets ne sont pas en opposition, mais complémentaires.

« (…) GRIN est destiné à être un moyen d’échange, et BEAM est destiné à être une réserve de valeur (…) Au début, BEAM n’était pas open source, mais ils sont maintenant tous les deux open sources et s’échangent du code, apprenant les uns des autres. »

En termes de comparaison, cela revient à dire que BEAM est plus proche de Bitcoin (BTC) – dans son utilisation actuelle en tout cas -, alors que GRIN se voudrait comme Litecoin (LTC) ou Stellar (XLM).

S’ils travaillent ensemble, ces deux projets promettent un bel avenir au protocole MimbleWimble, et plus généralement, à l’évolution des cryptomonnaies.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

Commentaires

Votre email ne sera pas publié. En publiant un commentaire, vous acceptez notre politique de confidentialité.


Recevez un condensé d'information chaque jour