L’Orb de Sauron vous observe. Vos données en échange d’un peu d’argent. C’est l’astuce qu’a trouvée Wordlcoin afin de lancer son opération centrée sur l’identité numérique. Partout dans le monde, leurs Orb scannent les iris des individus afin d’alimenter les data centers de la nouvelle société de Sam Altman, le créateur derrière ChatGPT. L’Argentine comme tant d’autres pays a décidé de réagir. Décryptage.
L’intelligence artificielle, une étape nécessaire pour des ambitions démesurées ?
En début d’année 2023, ChatGPT était lancé en grande pompe. Le public prenait soudain conscience des potentialités extraordinaires de l’IA. Tout à coup, tout devenait possible avec une intelligence artificielle transformée en professeur et partenaire de dialogue. Celle-ci pouvait vous apprendre à coder un site internet, renseigner vos démarches administratives, lacer vos chaussures et compter deux par deux.
Derrière cette révolution, un homme du nom de Sam Altman, patron de la société OpenAI. Toutefois, nous étions loin de nous douter que ce projet d’intelligence artificielle était en réalité un premier jalon vers une ambition beaucoup plus grande, Worldcoin. En mettant en lumière le potentiel de l’ia, en rappelant aux hommes que leurs capacités n’étaient finalement pas si extraordinaires, pas si uniques, la phase 2 du plan pouvait démarrer.
C’est ainsi que quelques mois plus tard, Sam Altman lance Worldcoin. Dotée d’un arsenal d’Orbs, l’idée consiste à créer pour chaque individu une identité numérique. Celle-ci permet de certifier leur humanité au sein de l’univers gigantesque et fourmillant qu’est devenu Internet. Le public est incité via une rémunération en WLD, le token de Wordlcoin, à venir fournir ses données à la société. Ce qui pose évidemment des questions d’atteinte à la vie privée. Partout dans le monde, les gouvernements commencent à être préoccupés par les méthodes quelque peu précipitées de l’entreprise.
L’Argentine mène son enquête sur les actions de Worldcoin
Au Kenya, nous apprenions que les activités de Worldcoin avaient été purement et simplement stoppées. Et les locaux de l’entreprise perquisitionnés par les autorités. En France, en Angleterre, en Allemagne, l’entreprise est également sous le coup d’enquêtes approfondies. Et l’Argentine n’est pas en reste.
L’Argentine Agency for Access to Public Information (AAIP) a débuté son investigation sur les activités de Wordlcoin. Son objectif est de s’assurer de la légalité des actions de l’entreprises. Et bien évidemment de protéger la vie privée de ses citoyens. Pour cela, le corps réglementaire demande des informations poussées sur les processus de contrôle et de sécurité présents au sein de la société. Il s’agit de vérifie que ceux-ci permettent bien d’assurer la protection des données récoltées.
« Les citoyens ont le droit, à chaque fois que des données personnelles sont requises, d’obtenir des informations claires et accessibles sur l’utilisation et le but de cette récolte de données et des processus associés, d’autant plus lorsqu’il s’agit de données sensibles, telles que les données biométriques. »
AAIP, lors d’une de leurs déclarations le 8 août dernier
L’action est d’autant plus nécessaire que les activités de Worldcoin ont déjà débuté depuis de nombreux mois dans les villes de Buenos Aires, Cordoba, Mendoza ou encore Rio Negro.
Dans un email envoyé à nos confrères de Coindesk, l’entreprise Worldcoin se défend :
« Le projet est conforme à toutes les lois et réglementations en vigueur concernant le processus de récolte de données personnelles sur les marchés où Worldcoin est disponible, incluant (..) le Personal Data Protection Act 25.326 établit en Argentine. »
Bien que Worldcoin assure être en accord avec toutes les régulations, la vitesse avec laquelle ses Orbs se sont répandus à travers le monde a de quoi surprendre. C’est pourquoi les autorités gouvernementales sont de plus en plus nombreuses à enquêter sur ces actions. Derrière le vœu pieux d’assurer l’identité numérique pour tous sur Internet, l’entreprise dissimulerait-elle d’autres ambitions ?
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