Double langage – Vauld est-il proche d’un rachat par Nexo ? Après six mois de discussions, Vauld a annoncé que les deux parties ont finalement mis fin aux échanges. Pourtant, Nexo ne l’entend pas de cette oreille.
Prémisses d’un conflit : clap de fin annoncé pour les discussions entre Nexo et Vauld
Selon un article du 26 décembre dernier de The Block, Nexo et son concurrent Vauld ne seraient plus en pourparlers. Le fondateur de Vauld, Darshan Bathija, aurait envoyé un e-mail, qui indique que les « discussions avec Nexo n’ont malheureusement pas abouti ».
Nexo n’achèterait donc pas Vauld, après six mois d’échanges. Les deux parties ont entamé les discussions début juillet, alors que Vauld avait dû suspendre les retraits de sa plateforme, à cause d’une crise de liquidités. Nexo a alors exprimé son intérêt pour Vauld, et a signé un accord de diligence raisonnable de soixante jours, qui a été prolongé par deux fois.
L’e-mail de Darshan Bathija évoque « un accord mutuel avec Nexo », qui aurait mis fin aux « accords d’exclusivité existants ».
Un accord supposé tombé à l’eau : les responsabilités des deux parties
Citant une source au fait de l’affaire, le média The Block cite les pertes importantes de Vauld lors de l’effondrement de Terra, comme l’une des principales raisons qui expliquerait cet échec annoncé des négociations. Vauld fait également face à plusieurs autres difficultés majeures comme la saisie de ses actifs par les autorités indiennes, ou encore ses fonds bloqués dans FTX.
Mais Vauld n’est pas l’unique responsable d’un tel échec, s’il était confirmé. En effet, une autre hypothèse alors évoquée est que l’intérêt de Nexo pour cette acquisition pourrait avoir diminué, car Vauld dispose d’une clientèle importante aux Etats-Unis. Or, Nexo a annoncé son intention de quitter le pays.
En outre, l’e-mail de Darshan Bathija souligne que les conditions de l’accord potentiel, que Nexo avait présenté à deux reprises, ne seraient pas « dans le meilleur intérêt de tous les créanciers ». Cet accord ne permettait pas aux créanciers de bénéficier d’ « une option de sortie anticipée » via une « offre de rachat de la dette par le biais d’une enchère hollandaise inversée ».
Le fondateur de Vauld mentionne également le manque de transparence de Nexo, qui n’aurait notamment pas répondu à une évaluation de sa solvabilité.
Restructuration des finances : un agenda serré pour Vauld
Après cette fin des discussions annoncée avec Nexo, pour son plan de restructuration, Vauld s’est tourné vers six gestionnaires de fonds. L’un d’entre eux se chargera potentiellement de la gestion des actifs de ses clients. Quatre gestionnaires de fonds auraient envoyé une proposition, et Vauld en aurait présélectionné deux.
Vauld aurait donc perdu du temps avec Nexo, et la société doit maintenant proposer assez rapidement une solution crédible pour la restructuration de ses finances. En termes d’agenda, après que l’entreprise ait reçu une extension de la protection du crédit en novembre, Vauld a maintenant jusqu’au 20 janvier prochain pour trouver un moyen de combler son trou financier, qui s’élèverait actuellement à 98 millions de dollars.
Néanmoins, anticipant probablement des difficultés à venir ou cherchant à mettre en place un filet de sécurité, l’entreprise aurait déjà demandé une audience pour une extension du moratoire, le 17 janvier.
Nexo renvoie sa proposition et remet en cause le communiqué de Vauld
La situation serait claire, si Nexo n’avait pas réagi à l’e-mail du fondateur de Vauld qui a annoncé la fin des pourparlers entre les deux entreprises. En effet, le 26 décembre, Nexo a envoyé une lettre ouverte aux créanciers de Vaud, pour leur signaler que les discussions ne seraient pas encore finies.
Cette lettre contient la proposition finale de Nexo à Vaud, qui comprendrait quelques modifications par rapport à la précédente proposition, que l’entreprise avait soumise au début mois. Nexo y accuse Kroll, d’avoir déformé et manipulé sa proposition précédente, lorsqu’il l’avait présentée aux créanciers de Vauld le 10 octobre. Kroll est le conseiller financier de Vauld.
Les conditions que Kroll a présentées, ne viendraient pas de Nexo, mais auraient été « assemblées » par le conseiller financier, sans qu’il n’ait informé l’autre partie « au préalable ». Avec les changements qui ont été apportés à sa dernière proposition, Nexo estime que les créanciers accepteront sa proposition finale.
Dans sa lettre, Nexo critique également le choix des dirigeants de Vauld, de se tourner vers un gestionnaire de fonds pour sa restructuration. Une telle option ne serait pas dans l’intérêt des créanciers. Les propositions de rachat pour les entreprises cryptos fébriles face aux marchés baissiers ont aussi marqué cette année 2022. Certaines propositions ont abouti à un accord, alors que d’autres ont malheureusement débouché sur un échec. Pour le cas de Nexo et Vaud, les prochains jours apporteront probablement plus d’éclaircissements à cet amas confus ?
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