Bitcoin, crimes et châtiments : le Ponzi OneCoin fait de nouveau parler de lui

L’interminable affaire OneCoin. Dans l’univers de la blockchain, l’affaire OneCoin est marquée par une fraude massive qui a secoué l’industrie crypto. Présenté à l’époque comme un concurrent sérieux de Bitcoin (BTC), OneCoin a attiré l’attention de milliers d’investisseurs avides de profiter de rendement juteux. 4 milliards de dollars à l’époque (soit environ 230 000 BTC) ont été dérobés.

Cette fraude a été dirigée par Ruja Ignatova, membre de la mafia bulgare au réseau tentaculaire. Cette dernière, activement recherchée par Interpol depuis 7 ans, aurait été tuée en Bulgarie, d’après les médias locaux.

Usée par le temps et par le manque de preuves, l’enquête a alors patiné. C’est sans compter la nomination d’un nouveau procureur en Bulgarie, qui a ravivé l’espoir pour les victimes de l’arnaque et pour leur avocat de rouvrir l’enquête.

Affaire OneCoin : l’enquête reprendrait-elle du service ?

L’avocat Jonathan Levy, établi aux États-Unis et à Londres, a donc récemment fait appel au nouveau procureur, Borislav Sarafov, pour ouvrir une nouvelle enquête sur OneCoin, un Ponzi créé en 2014 par Ruja Ignatova et ses complices.

L’objectif de l’avocat est clair : retrouver les 4 milliards de dollars appartenant aux victimes. Porté par les propos d’au moins un « témoin majeur » dans l’affaire et par la nomination d’un nouveau procureur, l’avocat souhaite que la police enquête et trouve les preuves de la potentielle existence de 2 milliards de dollars cachés en Bulgarie :

« Ce dont nous avons besoin, bien sûr, ce sont des adresses de portefeuille, des numéros de comptes bancaires et des choses de ce genre. Cela nous mènerait à des actifs réels. »

Qu’en est-il du reste de l’argent volé, nous demanderiez-vous ? Il a été dispatché dans des sociétés fictives, des banques ou encore de luxueuses propriétés londoniennes. Cependant, de nombreuses zones d’ombre persistent. Et, l’avocat souligne qu’il s’agit d’« une procédure complexe ».

The Crypto Queen is dead …

Dans les derniers faits troublants en date, la mystérieuse mort de la CryptoQueen reste le plus insolite. Des preuves récentes ont émergé suite au décès de Lyubomir Ivanov, ancien chef de la police criminelle bulgare, révélant des informations sur le sort d’Ignatova. Des documents découverts dans sa résidence suggèrent que Ruja Ignatova aurait été assassinée en novembre 2018 sur ordre de Christophoros Amanatidis – surnommé Taki -, un mafieux bulgare. Ce dernier entretenait des liens étroits avec de hauts fonctionnaires de la police bulgare, qui lui auraient accordé une protection.

Malheureusement, malgré la découverte de ces documents dans le cadre de l’enquête sur la mort de Lyubomir Ivanov, cela n’a pas conduit à la réouverture de l’enquête sur OneCoin. Les informations trouvées n’ont pas correspondu aux critères de procédure pénale en vigueur en Bulgarie, empêchant ainsi une nouvelle investigation approfondie. L’affaire est tombée à l’eau.

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… mais Igna Rujatova serait-elle vivante ?

Cependant, les documents découverts dans le domicile du policier assassiné révèlent des détails troublants sur le sort de Ruja Ignatova. Selon un rapport retrouvé, il aurait été allégué que Taki, depuis son yacht, aurait procédé à la découpe du corps de Ruja Ignatova en morceaux avant de les jeter en mer Ionienne, comme le rapporte le média BIRD.

Des indices supplémentaires suggèrent que Taki occupait un rôle clé en tant que chef de la sécurité de Ruja Ignatova. Le numéro de téléphone de Taki aurait été par ailleurs retrouvé dans les contacts du frère de Ruja, son bras droit, actuellement détenu aux États-Unis.

Trop gros pour être vrai ? Certains le pensent. Au cœur de cette affaire digne des plus grands films policiers, l’avocat des victimes de OneCoin souligne toutefois que les États-Unis ne croient pas en la mort de Ruja Ignatova, faute de preuves tangibles et neutres. En effet, les différents témoignages recueillis mettent en lumière une police corrompue et infiltrée par le réseau de Ruja, remettant en question l’intégrité de l’ancien procureur en charge de l’affaire, Geshev.

Dans cette affaire qui continue de défrayer la chronique à travers le monde, l’utilisation du conditionnel est de rigueur. Alors que Ruja Ignatova reste en fuite et que l’enquête s’apprête peut-être, à être rouverte, l’affaire OneCoin suscite toujours l’intérêt et alimente les discussions. Récemment, un des proches collaborateurs de la CryptoQueen, placé sous surveillance électronique en France, a disparu. Il s’agit d’un ancien agent des renseignements luxembourgeois. Un nouveau rebondissement digne des plus grands James Bond.

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