Problèmes de centralisation sur Ethereum. Ethereum est la deuxième blockchain en termes de capitalisation. Cependant, celle-ci continue de lutter pour une plus grande décentralisation. Invité à l’occasion de la conférence Korea Blockchain Week, Vitalik Buterin a d’ailleurs abordé le sujet de la centralisation des nœuds.
Amazon Web Service : le talon d’Achille d’Ethereum
Comme toute blockchain, Ethereum est avant tout un réseau de nœuds. Ces nœuds sont le cœur d’Ethereum. Ils assurent entre autres :
- La disponibilité de l’historique de la chaîne ;
- La vérification et validation des transactions ;
- L’exécution des smart contracts.
Au total, le réseau est actuellement composé de 5870 nœuds. Cependant, comme l’a souligné Vitalik Buterin lors de la conférence, la majorité de ces nœuds sont hébergés auprès de fournisseurs centralisés. En pratique, cela représente 3362 nœuds.
Sans grande surprise, le service AWS du géant Amazon arrive en tête et capte 60% du marché des nœuds hébergé sur ces fournisseurs centralisés. L’entreprise de Jeff Bezos est suivie par Google Cloud, Hetzner Online et enfin le français OVH.
Cela pose un problème de taille. En effet, en cas de bug sur AWS ou de la mise en place d’une régulation entraînant l’interdiction des nœuds sur le service, 30% des nœuds du réseau viendraient à disparaître.
Selon Buterin, l’une des raisons de cette centralisation réside dans les ressources nécessaires à l’opération d’un nœud. En effet, ces derniers doivent stocker des centaines de gigaoctets de données.
Pour pallier ce problème, Vitalik Buterin compte en autre sur les clients stateless, ou sans état, qui ont l’avantage de fonctionner sans avoir les données historiques de la chaîne.
Ainsi, ce type de wallet pourrait être exécuté sur du matériel plus modeste, par exemple des téléphones mobiles.
Néanmoins, ces derniers ne feront leur apparition que lors des phases « The Verge » et « The Purge » de la roadmap, à savoir dans plusieurs années.
Même centralisation pour les clients Ethereum
Du côté des clients utilisés, la situation n’est guère différente. Pour rappel, le client n’est autre que le logiciel utilisé pour opérer le nœud.
Contrairement à d’autres blockchains, Ethereum évolue dans un écosystème multi-client. Par conséquent, il est possible d’utiliser plusieurs logiciels différents, une fois de plus par souci de décentralisation.
Malheureusement, en pratique le client geth est utilisé par 84% des nœuds de l’exécution layer. Ainsi, en cas de bug sur geth, plus de ¾ des nœuds du réseau pourraient se retrouver hors-ligne.
Une situation qui est loin d’être récente. En effet, depuis le début de l’année 2022, la Fondation Ethereum communique à ce sujet et incite les utilisateurs à utiliser d’autres clients.
Du côté des protocoles de Liquid Staking, la décentralisation est également au cœur des débats. En effet, plusieurs fournisseurs se sont engagés à s’autolimiter afin de ne pas mettre en péril la décentralisation. Malheureusement, le plus gros acteur, à savoir Lido manque à l’appel.
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