Tout n’est pas rose pour The Merge – Le réseau Ethereum va effectuer sa transition du Proof of Work au Proof of Stake dans les jours à venir. Évidemment, ces deux modes de consensus ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients. De récentes recherches ont permis d’identifier certains points faibles du Proof of Stake qu’il faudra mitiger à l’avenir.
The Merge : Ethereum en passe d’abandonner le Proof of Work
Depuis son lancement en 2015, le consensus du réseau Ethereum est assuré par le Proof of Work. Cependant, les développeurs ont depuis le début pour objectif d’effectuer un jour une transition vers le Proof of Stake.
Ce jour devrait arriver le 15 septembre prochain. Cette date marquera l’abandon définitif du Proof of Work au profit du Proof of Stake. Cette transition s’effectuera via une mise à jour appelée The Merge.
En pratique, The Merge vise à raccorder la couche de consensus en Proof of Stake à la couche d’exécution d’Ethereum.
Le problème des blocs consécutifs dans le Proof of Stake
Évidemment, l’imminence de l’événement a ravivé le débat opposant les deux systèmes de consensus les plus répandus dans l’écosystème.
Ainsi, le chercheur Alvaro Revuelta a publié un papier dans lequel il décrit un problème inhérent au Proof of Stake.
Pour bien le comprendre, il convient de revenir sur certaines différences entre Proof of Work et Proof of Stake. En Proof of Work, un bloc est validé par le premier mineur à avoir calculé la solution du bloc. Dans le cas du Proof of Stake, le validateur en charge de valider le prochain bloc est sélectionné de manière aléatoire parmi l’ensemble des validateurs.
Cependant, il existe une probabilité non nulle qu’un validateur soit sélectionné deux fois d’affilée pour produire un bloc. Évidemment, cette probabilité est en fonction de la part que représente le validateur sur le réseau.
Ainsi, une pool de validateur qui dispose de 50% des ETH stakés a 99,9% de chances de proposer deux blocs d’affilée.
En pratique, une pool telle que Coinbase, qui détient actuellement 13% des validateurs, aurait environ 30 à 40% de chances de produire deux blocs d’affilés.
Les risques d’une production consécutive
Comme souligné par nos confrères de Coin Telegraph, cette probabilité engendre des problèmes de sécurité.
En effet, en Proof of Stake, le validateur en charge du prochain bloc est averti en amont par le protocole.
Prenons une nouvelle fois l’exemple de Coinbase. Du fait du Proof of Stake utilisé sur Ethereum, le validateur sera averti avant de produire le prochain bloc. Avec ses 13% de parts de marchés, la pool sait qu’elle aura en moyenne 30 à 40% de chance de valider deux blocs d’affilée.
Par conséquent, Coinbase pourrait tenter de mener une attaque sur deux blocs. Une situation expliquée par un développeur anonyme interviewé par nos confrères.
« Si vous contrôlez deux blocs consécutifs, vous pouvez commencer une attaque sur le bloc N et le terminer sur le bloc N+1. Et ce, sans qu’aucun bot d’arbitrage ne vienne fixer le prix que vous avez manipulé entre les deux. »
Bien que peu probable, cette situation ne doit pas être prise à la légère. Ainsi, les développeurs d’Ethereum ont d’ores et déjà prévu de faire évoluer le protocole pour corriger ce vecteur potentiel d’attaque.
En parallèle, le passage au Proof of Stake va engendrer une guerre fratricide sur Ethereum. En effet, de nombreux mineurs se sont réunis pour créer un fork d’Ethereum qui conserverait le Proof of Work. Une potentielle aubaine pour les utilisateurs d’Ethereum qui obtiendront les jetons du fork.
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