Titre financier ou non ? Alors que le marché des cryptomonnaies entame une pause pas nécessairement généralisée, le sujet délicat des ETF Ethereum au comptant refait surface. Un chemin semé d’embuches réglementaires, dont la dernière en date est l’enquête ouverte par la SEC des États-Unis à l’encontre de la Fondation Ethereum. Les analystes s’accordent pour y voir une tentative de justifier un refus, dans le cadre de leur procédure d’approbation en cours. Mais tout le monde ne s’avoue pas vaincu face aux tentatives d’intimidation de Gary Gensler. C’est le cas du chef juridique de Coinbase qui affirme que la SEC n’a « aucune bonne raison » de continuer à bloquer dans ce dossier.
Coinbase n’en peut plus de Gary Gensler
Le dossier des ETF Ethereum au comptant s’enlise dans les méandres obscurs de la réglementation des États-Unis. Cela au point de faire drastiquement chuter les chances d’une probabilité d’approbation au terme de la période légale définie.
Une situation qui agace dans les rangs des acteurs crypto made in US, exposés en permanence à l’agressivité de la SEC. D’autant plus depuis que son patron, Gary Gensler, est en quête de financements pour lui permettre de réguler le «Far West des cryptomonnaies » dont il essaie de s’imposer comme le shérif autoproclamé… dont plus personne ne veut !
De quoi échauder une nouvelle fois les responsables de la plateforme Coinbase, bien décidés à contourner ce rocher planté au centre du courant de l’innovation crypto. Comme par exemple avec l’annonce du lancement d’un contrat à terme sur la tête du Dogecoin (DOGE), bien plus stratégique qu’il n’y parait.
C’est pas la voix de Paul Grewal, chef juridique de Coinbase, que cette colère vient de s’exprimer. En cause : les multiples pirouettes de Gary Gensler à propos du statut réglementaire de la cryptomonnaie ETH.
« Encore une fois face à la désinformation sur l’ETH alors que nous attendons une décision sur les ETF Ethereum. Ok, parlons de quelques faits de base sur Ethereum. Des millions d’Américains en détiennent ; il est vital pour le secteur des cryptomonnaies depuis son lancement en 2015 ; Et l’ETH est une marchandise, pas un titre financier. »
Paul Grewal
Selon la SEC, Ethereum n’est pas un titre financier… depuis 2018
Le principal reproche fait à Gary Gensler est assez simple. En effet, selon Paul Grewal, la SEC avait déjà pris position avant sa nomination sur le caractère de marchandise (commodity) de la cryptomonnaie ETH. Un statut notamment défini par son prédécesseur, Bill Hinman, dès 2018.
En effet, c’est dans le cadre du procès Ripple (XRP) qu’un mail de ce dernier a récemment refait surface. Un document dans lequel le fameux Bill Hinman explique qu’il n’y a « nul besoin de réguler Ethereum comme un titre financier. » Oups…
Mais ce n’est pas tout. Car Paul Grewal explique également que Gary Gensler a lui-même témoigné devant le Congrès des États-Unis sur ce sujet délicat en juillet 2018. Une intervention au cours de laquelle il a déclaré sans équivoque que la cryptomonnaie ETH n’est pas un titre financier.
« Actuellement, près de 70 % de la capitalisation totale de 250 milliards de dollars du marché des cryptomonnaies est représentée par les cinq cryptomonnaies qui ont été désignées par la SEC comme n’étant pas des titres financiers (Bitcoin et Ethereum) ou qui étaient des forks de Bitcoin ou d’Ether (Bitcoin Cash en 2017, Litecoin en 2011, Ethereum Classic en 2016). »
Gary Gensler
À en croire cette démonstration convaincante, la cryptomonnaie ETH peut revendiquer le même traitement réglementaire que le Bitcoin. Et, selon Paul Grewal, ce simple constat implique de facto que « la SEC n’a aucune bonne raison de refuser les demandes d’ETF Ethereum au comptant. » Toutefois, le chef juridique de Coinbase n’est pas dupe. Car il affirme espérer que l’instance de régulation n’essaiera pas « d’inventer une raison pour remettre en question ce statut réglementaire établi de longue date. » Mais le passage de la blockchain Ethereum au Proof of Stake pourrait bien lui servir ce genre d’argument sur un plateau…
