Condition sine qua none. Avouez qu’il y a de quoi sourire quand on voit ce genre de nouvelle traverser l’actualité ! La vénérable institution de la Security and Exchange Commission (SEC) reconnait avoir du mal à recruter de nouveaux collaborateurs, car les candidats ne devront plus posséder de cryptomonnaies au moment de leur intégration. Or les prétendants n’ont pas l’air prêt à se séparer de leurs précieux portefeuilles de crypto contre la seule promesse d’un poste au sein des équipes de Gary Gensler !
C’est du moins ce qui ressort d’un rapport de l’inspection générale de la SEC qui a été rendu public hier et qui, on vous le cache pas, a bien amusé la cryptosphère. Retour sur une petite information qui soulève quand même deux trois questions sur le fond.
La SEC a des problèmes pour embaucher du personnel…
L’inspection générale de la SEC a donc publié un rapport de 34 pages sur la gestion des ressources humaines et sur les objectifs du régulateur pour les mois à venir. En introduction, on peut lire que les quatre objectifs principaux visés sont :
- anticiper les tendances à venir ;
- protéger les données et le système ;
- assumer ses responsabilités de règlementation et de surveillance ;
- recruter et retenir une main d’œuvre qualifiée.
Et sur, c’est sur ce quatrième point que le bât blesse ! Voici comment l’inspecteur général résume le problème :
« De nombreux candidats qualifiés détiennent des cryptoactifs, ce qui, selon le Bureau du conseiller en éthique, leur interdisent de travailler sur des questions particulières affectant ou impliquant ces mêmes cryptoactifs. Cette interdiction a été préjudiciable au recrutement car les candidats sont souvent peu disposés à céder leurs cryptoactifs pour travailler pour la SEC. »
Rapport sur les ressources humaines et le management de la SEC – Source : bureau de l’inspecteur général
Au-delà de l’ironie de la situation, on peut légitimement se demander si posséder des cryptos empêcherait un expert d’être honnête et désintéressé au moment d’aborder professionnellement ces questions.
On pourrait éventuellement le comprendre d’un point de vue éthique, car il existe le même genre de restriction sur d’autres produits financiers. D’un autre côté, on pourrait se dire que pour développer une expertise sur un sujet, c’est peut-être mieux d’avoir déjà mis « les mains dans le cambouis » comme l’a rappelé un internaute averti à l’esprit cryptique développé.
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…alors même qu’il y a beaucoup de travail à faire pour réguler le secteur des cryptomonnaies
Mais laissons là les problèmes de recrutement de la SEC pour se pencher sur le reste du rapport qui pointe plusieurs « secteurs émergents présentant des défis majeurs pour le régulateur » et en tête desquels on trouve l’intelligence artificielle et la cryptomonnaie, of course ! Extrait :
« La capacité de la SEC à rester un régulateur efficace nécessite qu’elle surveille en permanence l’environnement du marché et, le cas échéant, ajuste et modernise son expertise, ses règles, ses réglementations ainsi que ses outils et activités de surveillance. La SEC reconnaît la croissance rapide des cryptoactifs comme l’un des nombreux risques évolutifs. »
Rapport sur les ressources humaines et le management de la SEC – Source : bureau de l’inspecteur général
L’inspecteur général complète son propos en rappelant qu’en l’absence de règlementation claire, « même des juges d’un même district peuvent prendre des décisions incohérentes sur des faits ou des questions similaires ». Et cette incertitude peut affecter les décisions et les priorités de l’institution, conclut-il.
Le poids des hésitations actuelles du régulateur est également souligné par Mark Uyeda, commissaire républicain au sein de l’institution, qui a réagit en marge d’une conférence de la SEC. Il dénonce lui aussi les atermoiements du gendarme financier et voudrait des décisions concernant la nature des cryptoactifs. Mais sans personnel compétent, pas facile de savoir vraiment de quoi on parle ! Le serpent qui se mord la queue ? Décidément tout le monde à les yeux rivés sur Washington qui se retrouve dans une position ô combien délicate et Gary Gensler est plus que jamais sur la sellette.
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