Blanchiment et activités illégales. Voici en substance ce que veut empêcher le régulateur coréen en arrêtant les achats de cryptomonnaie par carte de paiement sur les plateformes étrangères. La Corée du Sud est plutôt crypto friendly dans l’ensemble, mais elle impose tout de même des règles strictes à ses administrés, car le pays souhaite clairement profiter de l’innovation technologique et financière liée au Web3 mais sans pour autant laisser la porte ouverte aux pratiques illégales. Il faut dire que l’affaire Terra (LUNA) a profondément marqué les institutions et qu’il flotte comme un air de « plus jamais ça » dans les couloirs de la Maison Bleue. Direction Séoul pour faire un point sur la situation.
Le régulateur Coréen veut mettre le holà aux achats de crypto par CB…
Actuellement, pour un Sud-coréen qui voudrait légalement acheter de la cryptomonnaie, il n’existe qu’un seul moyen légal qui consiste à ouvrir un compte sur une plateforme enregistrée, y déposer des wons et les convertir par la suite dans la crypto de son choix. Bien sûr, la création de son compte sera liée à une identité réelle contrôlée par un KYC strict. Mais il est également possible de créer un profil sur une plateforme étrangère et d’acheter n’importe quel jeton en utilisant sa carte de paiement. Or, dans ce cas-là, le régulateur n’a aucun moyen de contrôler les montants et les flux.
Or, cette situation est manifestement devenue problématique pour les autorités de Séoul qui voudraient y mettre un terme. C’est dans cette optique que la Commission des services financiers de Corée du Sud, le principal organe de régulation financière du pays, a proposé un amendement qui vise à interdire purement et simplement l’achat de cryptomonnaie par carte de paiement sur toutes les plateformes étrangères.
…et cible particulièrement les plateformes étrangères de cryptomonnaie
Par communiqué de presse, un représentant de l’institution a expliqué ce choix :
« Des inquiétudes ont été soulevées concernant les sorties illégales de fonds nationaux à l’étranger par l’intermédiaire de paiements par carte sur les échanges d’actifs virtuels à l’étranger (…) qui sont susceptibles de dissimuler du blanchiment d’argent ou d’encourager des activités spéculatives. En conséquence, les actifs virtuels (…) sont désignés comme interdits au paiement. »
Porte-parole du Financial Services Commission – Source : Cointelegraph
Cette recommandation du régulateur va maintenant être soumise aux commentaires de la population qui est invitée à s’exprimer avant le 13 février via le Centre pour la législation participative, qui est, soit dit en passant, un bon exemple de démocratie participative. Les citoyens sont en effet invités à s’exprimer sur un sujet et peuvent laisser leurs avis et commentaires après s’être identifiés. A l’issue de ce processus populaire, et si le texte est satisfaisant, il sera alors soumis au pouvoir législatif qui devra l’examiner et qui pourrait proposer une résolution officielle au cours du premier semestre de cette année.
La Corée du Sud fait montre d’une politique équilibrée en matière de Web3 avec une règlementation qui favorise l’innovation technologique tout en protégeant la population de certains excès malheureusement inhérents à notre écosystème. Monnaie numérique de banque centrale, identification avec la blockchain, Séoul embrasse le futur de la monnaie avec enthousiasme et la génération Z semble aussi être de la partie avec des choix bien affirmés.
