La nouvelle guerre monétaire couve – L’ancien président des États-Unis, Donald Trump, campe sur sa position hostile à Bitcoin et aux cryptomonnaies. Ces dernières semblent d’ailleurs être devenues l’ennemi commun, un rare terrain d’entente entre son Administration et celle de son successeur.
Le Dollar d’abord : slogan toujours d’actualité
Le 31 août dernier, Donald Trump s’est exprimé sur l’Afghanistan, le sujet chaut du moment, et l’économie américaine dans une interview sur Fox Business. L’ancien président américain a également saisi l’occasion pour attaquer une énième fois Bitcoin et les cryptomonnaies. Alors que l’intervieweur lui demandait s’il en avait acquis, sa réponse fut un mélange de propos acides sur ces dernières, en parallèle d’un éloge du dollar US :
« Je ne le fais pas. J’aime la monnaie des États-Unis. Les autres sont potentiellement une catastrophe à venir. Je pense que cela nuit à la monnaie américaine. Nous devrions être investis dans notre monnaie, mais pas dans d’autres qui sont peut-être fausses. Qui sait ce qu’elles sont ? C’est certainement quelque chose que les gens ne connaissent pas très bien. Je n’en suis pas un grand fan. »
Trump avait déjà exprimé son hostilité envers les cryptomonnaies dans un tweet de juillet 2019, alors qu’il était encore à la Maison-Blanche. Il reprochait alors aux cryptomonnaies leur caractère volatile et l’absence de réglementation pouvant faciliter leur utilisation dans les activités illégales. Trump n’a pas changé de discours au fil des ans et ressort les « bonnes vieilles recettes » en juin 2021, déclarant que Bitcoin était une arnaque et qu’il affaiblissait le dollar US.
Bitcoin nuit peut-être au billet vert, mais l’adepte du « l’Amérique d’abord » croit en un dollar éternellement dominant, indiquant que :
« Le dollar américain est plus fort que jamais et il est de loin la monnaie la plus dominante dans le monde, et il le restera toujours. »
D’hiver en hiver pour les cryptomonnaies
Dans ses derniers actes de gouvernance, Trump a voulu faire adopter un projet de loi, sans succès, faute de temps, qui visait à lever l’anonymat des portefeuilles de cryptomonnaies. L’arrivée de Joe Biden au pouvoir n’a pour autant mis fin à l’hiver des cryptomonnaies à la sauce yankee. Le Sénat a récemment approuvé l’« infrastructure bill » qui porte un sacré coup, non seulement à la confidentialité des transactions en cryptos, mais aussi au durcissement de leur taxation.
Le cauchemar règlementaire ne s’arrête pas là. En effet, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, qui veut réglementer le secteur afin d’y apporter plus de clarté, de protéger les investisseurs qui devraient exercer suivant des règles précises, est loin de porter les cryptomonnaies dans son cœur.
Dans cet hiver crypto qui se prolonge sous le mandat de Biden, Bitcoin n’est peut-être pas la cible principale des autorités. Les stablecoins semblent attirer beaucoup plus l’attention des autorités américaines. L’avancée de Diem (ex-Libra) ou de l’USDT de Tether, qui a dépassé les 60 milliards de capitalisation boursière, font peser une menace sérieuse sur le dollar et éventuellement le futur dollar numérique.
L’hiver s’éternise et pourrait devenir plus rude pour les cryptomonnaies avec une éventuelle répression réglementaire. Certains acteurs de la cryptosphère s’y prépare, comme Coinbase qui a pris les devants, en se constituant une réserve de cash pour affronter les mauvais jours.
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