Vote to earn ? La création et l’utilisation des cryptomonnaies est en train de révolutionner de nombreux secteurs. Un changement de paradigme nommé Web 3, dont le but est de récompenser ses utilisateurs au lieu d’enrichir des GAFAM et autres multinationales nourries aux données personnelles. Des jetons aux utilités différentes, dont certains sont essentiellement associés à un protocole dont ils deviennent l’outil de monétisation dédié. Une idée qui semble avoir séduit le candidat à la mairie de Londres, Brian Rose. En effet, il propose de verser 100 £ à chaque londonien sous la forme d’un utility token soutenu par une taxe TradFi appliquée aux institutions financières de la ville. C’est-à-dire ?
LONDON Coin : l’utility token de la mairie de Londres ?
La politique et les cryptomonnaies sont en train d’opérer une sorte d’interconnexion inattendue, mais finalement assez naturelle. Et cela va bien au-delà d’un Donald Trump en train de faire la promotion de collection de NFT à son effigie ou de perdre des millions de dollars au cours de la correction actuelle du marché.
En effet, la véritable connexion entre ces deux univers se trouve bien plus au Salvador, dont la monnaie officielle est devenue le Bitcoin depuis septembre 2021. Une révolution toujours en cours, avec la récente émission d’une toute première dette (obligation) tokenisée via la plateforme Bitfinex.
Et que dire de ces « quasi-monnaies » créées en Argentine afin de s’opposer à la politique de son nouveau président, Xavier Milei ? Une nouvelle manière de contester – et de monétiser – une remise en cause du pouvoir en place qui pourrait bien tout changer.
Un mouvement de fond dans lequel on se demande s’il est possible d’inscrire l’apparition – pour le moment purement théorique – d’un prochain LONDON Coin. Le nom est encore présenté comme provisoire. Mais l’objectif de cette cryptomonnaie est quant à lui très clair dans l’esprit du candidat à la mairie londonienne, Brian Rose.
« Le LONDON Coin permettra aux Londoniens d’entretenir une véritable relation avec leur argent. Ils pourront le détenir, gagner des intérêts, le conserver, l’échanger, le mettre en jeu, tout cela à l’aide de protocoles financiers décentralisés directement depuis leur téléphone. »
Brian Rose
Un projet d’éducation financière
Véritable utopie numérique ou nouveau shitcoin à vocation électorale ? La question mérite d’être posée, alors que Brian Rose annonce sa volonté d’offrir ce LONDON Coin à chaque habitant de Londres, pour un montant estimé à 100 £.
Comment cela pourrait-il être possible ou viable ? Grâce à une taxe TradFi de 1 % appliquée sur les bénéfices des plus importantes institutions financières implantées à Londres. Le tout afin d’alimenter les pools de liquidité nécessaires – estimés à 1 milliards de livres sterlings – pour faire vivre cette aventure numérique d’un nouveau genre.
« Imaginez chacun de nos neuf millions de citoyens, des jeunes aux vieux, des riches aux pauvres, des instruits aux non-instruits, tous capables de comprendre l’argent pour la toute première fois de leur vie. »
Brian Rose
L’utilité de ce LONDON Coin serait principalement liée aux paiements des dépenses municipales, comme par exemple le réseau des transport de Londres ou les factures et frais de stationnement locaux. Mais l’objectif est également de palier au « manque total d’éducation financière » des londoniens. Un véritable handicap, selon Brian Rose, auquel les écoles ne répondent « bizarrement » pas.
Simple effet d’annonce de campagne ou véritable projet crypto ambitieux, ce LONDON Coin mérite encore d’être précisé. Quoi qu’il en soit, le sujet des cryptomonnaies semble désormais jouer un rôle électoral de premier plan. Les londoniens seront seuls à décider du sérieux qu’il est nécessaire de donner à cette initiative.
