Procès Craig Wright : Faketoshi « n’est ni Satoshi, ni le créateur de Bitcoin » pour le juge
Faketoshi enfin mis à terre ? Le tristement célèbre Craig Wright tentait depuis 2016 de s’auto-proclamer comme étant Satoshi Nakamoto, le créateur de Bitcoin (BTC). Étant donné qu’il n’a apporté aucune preuve de ses affabulations, il a rapidement été surnommé « Faketoshi » (faux Satoshi). Après un long procès, la justice britannique reconnait qu’il ne s’agit bien là que qu’un triste usurpateur et menteur, ascendant falsificateur.
Craig Wright s’est fait casser par le juge de la Haute Cour britannique
Depuis sa tentative (complètement ratée) d’impressionner des journalistes en 2016 pour se faire passer pour Satoshi Nakamoto, le Dr. Craig S. Wright (CSW) n’a cessé d’enchaîner les mensonges et les preuves falsifiées pour tenter de faire croire aux plus crédules qu’il était le créateur de Bitcoin.
Si ce n’était que ça encore, il aurait toujours été possible de le laisser délirer dans son coin. Sauf que, ses revendications fantasmées entraînaient un nombre incalculable de procès de sa part contre les membres de la communauté BTC, et particulièrement contre les développeurs du fameux réseau blockchain. Et surtout : il voulait que ces même développeurs trafiquent le code de Bitcoin pour lui permettre de récupérer 111 000 BTC qui seraient prétendument à lui, mais dont il aurait perdu les clés privées. Rien que ça !
C’est dans ce contexte que CSW est tombé sur un os (et de taille) avec la COPA, la Crypto Open Patent Alliance qui défend de pied ferme les intérêts open-source de l’écosystème BTC. Dans un procès-fleuve entre ces deux parties, qui s’est ouvert le 5 février 2024, Craig Wright a eu de nombreuses occasions de se ridiculiser, et ce jeudi 14 mars le juge James Mellor de la Haute Cour de justice britannique a rendu sa conclusion (extrêmement salée) :
« (…) Je suis arrivé à la conclusion que les preuves sont accablantes.
CSW n’est pas l’auteur du white paper [de Bitcoin].
CSW n’est pas Satoshi Nakamoto.
CSW n’est pas le créateur de Bitcoin.
CSW n’est pas l’auteur du logiciel Bitcoin. »
CSW est une fraude, et doit cesser ses attaques contre la communauté Bitcoin
Pour détailler les dires du juge, voilà la version intégrale de la déclaration du juge Mellor, telle que rapportée par CoinDesk :
« Je vais faire certaines déclarations, dont je suis convaincu qu’elles sont utiles et nécessaires pour rendre la justice entre les parties. Premièrement, M. Wright n’est pas l’auteur du livre blanc sur Bitcoin. Deuxièmement, le Dr Wright n’est pas la personne qui a adopté ou opéré sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto entre 2008 et 2011. Troisièmement, M. Wright n’est pas la personne qui a créé le système Bitcoin. Et, quatrièmement, il n’est pas l’auteur des versions initiales du logiciel Bitcoin. (…) »
Juge James Mellor, de la Haute Cour de justice britannique
La COPA, qui a intenté ce procès contre Craig Wright fin 2021, souhaitait ainsi mettre un terme aux prétentions (et autres demandes farfelues de brevets exclusifs) de ce triste Faketoshi contre Bitcoin et ses développeurs. Les représentants de la Crypto Open Patent Alliance se sont donc félicités de la bonne compréhension de l’affaire par le juge Mellor :
« Cette décision est une victoire pour les développeurs, pour l’ensemble de la communauté open source, et pour la vérité. Pendant plus de huit longues années, M. Wright et ses bailleurs de fonds ont menti sur son identité en tant que Satoshi Nakamoto. Et ils ont utilisé ce mensonge pour intimider les développeurs de la communauté BTC. Cela prend fin aujourd’hui avec la décision du tribunal selon laquelle Craig Wright n’est pas Satoshi Nakamoto. »
Porte-parole de la COPA cité par CoinDesk
Est-ce cela calmera enfin les ardeurs procédurières (et surtout, totalement abusives) de Craig Wright contre Bitcoin et sa communauté ? Espérons-le, sincèrement, y compris pour le bien de CSW lui-même, dont la mythomanie maladive devrait être soignée. Au moins, ce procès aura eu l’immense mérite de faire ressortir de précieuses histoires (voire, des préhistoires) de Bitcoin datant d’avant même la publication du white paper de Bitcoin, le 31 octobre 2008.
Rémy R.
Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.
