Binance a-t-il contourné les sanctions US ? – Les États-Unis changent parfois d’adversaire, mais l’extraterritorialité (unique au monde) de leurs lois et décisions demeure toujours. Il y a un peu moins d’un an Binance était accusé d’avoir eu des clients iraniens (la démonstration de cette incrimination n’a d’ailleurs toujours pas été produite). Cette fois, c’est pour des clients russes que la justice US tente de harceler la crypto-bourse de Changpeng « CZ » Zhao.
Encore de nouvelles accusations contre Binance
Il est rare qu’une semaine se passe sans qu’une institution ou un média des États-Unis accuse Binance de quelque chose. Même si ce genre d’accusations n’a jamais mené à quoi que ce soit de concret, elles salissent l’image de la crypto-bourse, et tentent à chaque fois de créer une panique mortelle (un peu comme celle qui a marqué la fin de FTX).
Cette fois, c’est le ministère américain de la Justice qui attaquerait la plateforme d’échange de cryptomonnaies. En tout cas, selon des « personnes familières avec le dossier » (mais anonymes) citées par Bloomberg.
Le Department of Justice (DoJ) aurait ainsi « ouvert une enquête » pour déterminer si Binance Holdings Ltd (la société mère de la crypto-bourse éponyme) avait permis à des Russes d’utiliser leurs comptes cryptos pour « contourner les sanctions étasuniennes ». La publication précise toutefois que « ni Binance ni ses dirigeants n’ont été accusés d’actes répréhensibles ».
La crypto-bourse a dû monter une équipe « conformité » en béton armé
Face aux accusations récurrentes des régulateurs de la planète (du moins, de ceux hostiles à Bitcoin et aux cryptomonnaies), le groupe de Changpeng Zhao s’est vu contraint de se constituer une véritable armée de juristes et d’autres professionnels de la conformité réglementaire. Face à ces dernières accusations en date, un porte-parole de Binance a répondu :
« En 2021, Binance a lancé une initiative visant à remanier complètement sa structure de gouvernance d’entreprise. Notamment en faisant appel à un groupe de cadres chevronnés de classe mondiale pour changer fondamentalement la façon dont Binance fonctionne à l’échelle mondiale. »
Et autant dire que c’est du lourd côté juridique, vu le grand flou artistique de la plupart des réglementations sur les crypto-actifs (souvent dans les pays qui leur sont hostiles, d’ailleurs). Il y a à peine une dizaine de jours justement, Tigran Gambaryan – le responsable de la conformité de Binance contre la criminalité financière – a précisé l’ampleur de ses équipes (et de leur tâche herculéenne, similaire au nettoyage des écuries d’Augias) :
« (…) 700 membres qui traitent 1300 demandes d’application de la loi sur une base hebdomadaire. »
Heureusement que la numérisation épargne désormais l’impression de toute cette paperasse réglementaire (1300 dossiers par semaine, ça en ferait des forêts ravagées à la fin de l’année). On comprend mieux également pourquoi Binance n’a pas hésité à embaucher Tigran Gambaryan en 2021. Cet ancien agent spécial de l’Internal Revenue Service (ou IRS, le fisc américain) est probablement l’une des personnes les mieux placées au monde pour savoir ce que les institutions US pourraient tenter de reprocher à Binance.
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