Point de basculement détecté. Alors que le modèle économique traditionnel bat de l’aile, nombreux sont ceux qui cherchent l’opportunité de demain. Une quête bien souvent complexe compte tenu du caractère quelque peu visionnaire de cette démarche. C’est aussi une sorte de fonds de commerce pour les investisseurs d’un secteur des cryptomonnaies définitivement tourné vers l’avenir. Cela n’empêche pas des structures, comme Moody’s Investors Service, de se pencher sur cette question passionnante. Résultat : l’avenir sera bouleversé par l’émergence de l’intelligence artificielle (IA) et une adoption de la technologie blockchain.
Moody’s parie sur l’IA et la blockchain
Le fait est notable, mais il mérite d’être répété pour les plus sceptiques. Comme le rappelle très sérieusement le Pôle Emploi sur son site Internet, « 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore ». C’est la raison pour laquelle l’activité incompréhensible de certains ados ne doit pas être balayée trop rapidement d’un réprobateur (et boomer) : « va plutôt faire quelque chose de constructif ».
Une tendance visiblement intégrée par les analystes de la célèbre agence de notation new-yorkaise Moody’s, membre du club très fermé des « Big Three » dans le domaine, avec Standard & Poor’s et Fitch Group. Et de toute évidence, son intérêt pour le secteur des cryptomonnaies n’a rien d’une première. En effet, il était déjà question de proposer une notation des stablecoins en janvier dernier.
Néanmoins, sa nouvelle incursion dans le domaine prend cette fois une orientation différente. En effet, le but de la manœuvre s’inscrit dans une série de rapports de « recherche sur l’évolution du crédit ». Et dans la dernière version de ce travail d’étude, il est question du caractère hautement transformateur des secteurs de la blockchain – identifié en tant que « technologie des registres distribués » (DLT) – et de l’intelligence artificielle.
« L’histoire a montré que les technologies transformatrices peuvent entraver des secteurs établis, voire les anéantir complètement. […] l’IA favorisera l’émergence de nouveaux secteurs, éventuellement dans les domaines de la génération de contenu, de la mobilité, de l’éducation ou de la santé. Le DLT a déjà conduit à l’émergence des cryptomonnaies et de la finance décentralisée, même si le bilan de ces segments a été inégal au cours des 18 derniers mois. »
Moody’s Investors Service
Réduire à néant et repartir de zéro ?
Une tendance que Moody’s n’hésite pas à identifier comme un point de basculement. Il faut toutefois rappeler que la même agence de notation avait annoncé en 2019 que la blockchain s’imposerait comme standard… en 2021. En effet, à l’exercice de la boule de cristal s’oppose bien souvent la difficile nécessité d’assumer ses prédictions.
Quoi qu’il en soit, l’impact combiné de l’intelligence artificielle et de la blockchain devrait avoir des répercussions « bien au-delà des bilans des entreprises ». Effectivement, il serait question de remodeler certains domaines, au point d’effacer parfois purement et simplement la copie existante.
Cette dynamique est présentée comme capable d’amener certaines industries actuelles à « rétrécir ou totalement disparaître, tout en créant de nouveaux marchés à partir de zéro ». Et autant dire que de nombreux domaines tremblent déjà face à l’arrivée massive et soutenue d’une intelligence artificielle en mesure de redessiner les contours de leurs activités, avec les humains en moins.
« Les effets économiques et financiers globaux des changements technologiques, y compris les changements politiques et stratégiques qu’ils entraînent, seront probablement positifs. Cependant, il y aura des différences considérables dans la manière dont les coûts et les bénéfices du progrès seront répartis entre les individus, les entreprises et les pays. »
Moody’s Investors Service
Moody’s envisage donc un avenir en pleine mutation, portée par la technologie blockchain et une intelligence artificielle actuellement cuisinée à toutes les sauces. Une vision dont les conséquences pourraient s’avérer annihilatrices à l’égard de certains secteurs. Car comme l’explique l’agence de notation dans son rapport, « la transformation à venir apportera l’efficacité des processus et de nouveaux produits, mais amplifiera également les risques existants et en fera naître de nouveaux ».
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