Oracles décentralisés : le talon d’Achille de la DeFi ?
Oracles vs DeFi ? L’une des principales démonstrations de la décentralisation appliquée au secteur des cryptomonnaies se trouve dans la DeFi. Une finance développée à l’aide de protocoles basés sur des smart contracts et une gestion communautaire. Toutefois, cette expérience menée en temps réel – et sans filet – se heurte à de nombreux obstacles, dont le plus important est sans aucun doute les attaques dont elle est victime à répétition. Une situation à l’origine d’un récent rapport publié par la Banque des règlements internationaux (BRI). Et si le principal problème de cette économie numérique résidait dans ses oracles ?
Le problème de l’oracle et l’avenir de DeFi
Le rapport publié par la Banque des règlements internationaux (BRI) a le mérite d’avoir un titre sans équivoque. En effet ce document de neuf pages publié hier s’intitule : « Le problème de l’oracle et l’avenir de la DeFi ». En cause, la fragilité présumée de ces outils indispensables à la bonne circulation des données du « monde réel » jusque dans les terres de cette finance décentralisée.
Un secteur largement dominé par le leader Chainlink à l’origine du récent lancement d’un protocole d’interopérabilité interchaînes (CCIP) censé devenir « le TCP/IP de la finance ». Avec au centre de cette dynamique une vocation décentralisée revendiquée par bon nombre d’acteurs. Pourtant, la Banque des règlements internationaux (BRI) reste dubitative. En effet, elle s’appuie sur les nombreux « cas de manipulation d’oracle » pour affirmer la fragilité de ce modèle de fonctionnement.
« Malgré tous les efforts de l’industrie DeFi, les cas de manipulation d’oracle ont considérablement augmenté. En 2022, les protocoles DeFi ont perdu 403,2 millions de dollars dans 41 attaques distinctes de manipulation d’oracle (Chainalysis Team). »
Selon les analystes de la BRI la véritable question est de “savoir s’il serait techniquement possible de concevoir des oracles qui pourraient eux-mêmes être entièrement décentralisés.” Car son étude repose principalement sur le problème soulevé par leurs versions centralisées.
Mais finalement peu importe, car ils affirment que leur mise en œuvre sous une forme totalement décentralisée est « logiquement impossible ».
Oracles : centralisation vs décentralisation
Une thèse étayée dans une autre analyse de la BRI au sujet du « théorème d’impossibilité sur la vérité dans les systèmes entièrement décentralisés ». Car la décentralisation d’un oracle implique la gestion de sources multiples à vérifier et authentifier en temps réel. Une couche de complexité présentée comme incompatible avec l’efficacité du système proposé.
« Même si la décentralisation des oracles peut être logiquement cohérente, il ne fait aucun doute que les efforts visant à réduire le besoin de confiance dans la communication d’informations du monde réel par le biais de mécanismes de consensus peuvent être très coûteux, affectant les ressources financières, l’efficacité opérationnelle et la protection des consommateurs. »
Et comme toute structure officielle qui se respecte, la « solution évidente » envisagée par la BRI consisterait finalement à « accroître la réglementation et la supervision » de ce type d’outils. Une volonté portée par cette certitude de voir dans les systèmes centralisés une forme de confiance impossible à corrompre. Une question de point de vue…
Toutefois elle admet dans le même temps que cette dynamique irait « à l’encontre de l’éthique de décentralisation qui sous-tend la DeFi ». Bien vu !
Ceux qui pensent que c’est impossible sont priés de ne pas empêcher ceux qui essaient. Car l’apparente difficulté à construire un système innovant n’a jamais été un frein au développement permanent du secteur des cryptomonnaies, bien au contraire. Et finalement, comme le précise la BRI en conclusion de son rapport, cela se résume à une simple question de confiance.
Pour dormir l’esprit tranquille, équipez-vous d’un wallet hardware sécurisé Ledger, il y en a pour toutes les bourses. Votre sécurité n’a pas de prix (lien commercial).