CFTC vs DeFi. La première réaction en lisant cette actualité pourrait être – en toute logique – de se demander si c’est une blague. Mais de toute évidence les instances de régulation US ne se rendent pas compte du potentiel humoristique de certaines de leurs déclarations en lien au secteur des cryptomonnaies. En effet, le président de la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) des États-Unis, Rostin Behnam, est revenu à la charge au sujet de cette « menace évidente » qu’est censée représenter la DeFi. Et il souhaite intervenir de toute urgence dans le domaine sans « attendre que les victimes souffrent et crient à l’aide ». Beau programme !
La CFTC pointe son viseur sur la DeFi
Décidément, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) des États-Unis a pris la finance décentralisée en grippe. Ou alors elle tente un peu trop de capitaliser sur son récent succès dans l’affaire des protocoles Opyn, ZeroEx et Deridex épinglés au début du mois pour défaut d’enregistrement. Tout cela alimenté par cette idée saugrenue des opérateurs de la DeFi en train d’imaginer « que les transactions illégales deviennent licites lorsqu’elles sont facilitées par des smart contracts. »
Une situation réaffirmée il y a quelques heures par le patron de la CFTC en personne, Rostin Behnam, lors d’une intervention au cours de la Futures Industry Association Expo de Chicago :
« La Commission a annoncé la résolution de trois actions impliquant des opérateurs de plateformes DeFi. (…) Les conclusions de responsabilité et l’imposition de sanctions ne veulent pas nécessairement dire que la technologie était en soi contraire au CEA (Council of Economic Advisers) ou illégale. Il ne faut pas non plus conclure que ces entités ont tout simplement omis de cocher une case sur un formulaire. »
Il faut dire que cette finance décentralisée est au cœur d’une véritable guerre de la réglementation crypto sur le territoire des États-Unis. Un dossier sur lequel la CFTC souhaite visiblement et fermement reprendre la main. Cela face à une Securities Exchange Commission (SEC) en train de se noyer toute seule dans son absence de clarté savamment entretenue. Mais la CFTC pourrait bien être sur le point de noyer également ce poisson…
La DeFi est comparable à ……………………………….
Faire des analogies convaincantes et réussies est un art que peu de personnes maîtrisent. Et de toute évidence, le patron de la CFTC aurait du prendre le temps de répéter devant sa glace avant de se lancer en freestyle. Car à vouloir expliquer par l’image un concept théorique dont on ignore – volontairement ? – la raison d’être idéologique n’apporte aucune clarté.
Toutefois, Rostin Behnam expose sa démarche de façon très claire. En effet, ce dernier souhaite que son administration offre une prestation réglementaire plus proactive. Cela afin de ne plus avoir à « attendre que les victimes souffrent et crient à l’aide » avant d’intervenir pour garantir une surveillance adéquate. Le dramatique est au rendez-vous…
Et afin d’illustrer son propos, Rostin Behnam multiplie les analogies. Chacun se fera sa propre opinion sur le bien fondé de ce patchwork aussi hétéroclite qu’invraisemblable.
« Si vous avez besoin d’une analogie, demandez-vous si vous seriez à l’aise sur la route si seulement certaines personnes devaient avoir un permis de conduire. Ou si, au cas où vous auriez le choix, vous confieriez vos soins de santé à un médecin non formé ou non agréé. »
Peut-être faut-il avoir littéralement un master en économie monétaire pour pouvoir entrer dans les bonnes grâces de la CFTC ? Ou alors lui expliquer avec quelques images bien placées que la DeFi existe – au moins à l’origine – volontairement en dehors de son cadre réglementaire. Avec comme principal outil de contrôle, certes brutal et intransigeant, la force du code comme seule loi. Il faudrait juste que les développeurs de protocoles soient eux aussi plus soucieux de ce principe de base…
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