Halving de Bitcoin : coup de Grisou en perspective pour les mineurs
Une année 2024 décisive pour les mineurs de BTC. L’industrie du minage de cryptomonnaie se relève à peine d’une année 2023 plutôt compliquée que se profile déjà à l’horizon le fameux halving sur le réseau Bitcoin qui verra les récompenses pour chaque bloc produit divisées par deux. À quelques semaines de cet évènement, la société de Michael Novogratz a fait le point sur les différentes problématiques qui agitent le microcosme du mining et les incertitudes sont nombreuses : prix de Bitcoin, de l’énergie, frais de transactions, aspects règlementaires de l’industrie et même obsolescence de certaines machines. Galaxy Investment Partners vient de publier une synthèse sur tous ces sujets et on l’a lu pour vous. Plongée dans les angoisses d’un secteur qui envisage l’avenir avec une certaine appréhension.
Le halving et la baisse des récompenses vont impacter le business des mineurs
Commençons tout d’abord avec quelques bonnes nouvelles qui ont émaillé les derniers mois des professionnels de l’extraction de cryptomonnaie avec évidemment le redressement spectaculaire du prix de l’actif principal : bitcoin. En repassant au-dessus de la barre symbolique des 50 000 dollars, le BTC a refait passer dans le vert les trésoreries des sociétés de minage qui se sont empressées de revendre une partie de leurs stocks pour payer les factures, mais surtout pour engranger des bénéfices. Dans le même ordre d’idée, on pourrait citer la hausse du trafic sur le réseau consécutive à la mode des Ordinals et des BRC-20 qui ont amené une hausse des frais de transactions. Tout ceci profitant bien sûr aux installations de minage dans leur ensemble.
Enfin, la dernière bonne surprise en date est la baisse importante du prix de l’énergie aux États-Unis et plus particulièrement celui du gaz naturel qui a drastiquement fait baisser les coûts de production. Mais ce sera tout dans le registre optimiste, car pour le reste, le rapport de Galaxy souligne surtout les facteurs de contrariété pour le secteur et ils sont nombreux. Et tout commence par les récompenses de minage qui vont donc passer de 6,25 bitcoins par bloc miné à 3,125 dans quelques semaines, ce qui induit une modification du modèle économique de toute l’industrie.
20 % de la puissance de hachage pourrait être mise hors ligne
Car à la base du système, il y a des machines qui minent les fameux blocs et elles ont chacune un seuil de rentabilité qui dépend du prix de l’énergie, mais aussi et surtout de ces récompenses. Or, en prenant en compte ce nouveau paramètre, les experts de Galaxy ont déterminé que de 15 à 20 % du parc de machines pourraient être débranchés, car non rentable. Et c’est énorme. Extrait :
« Plus de 70 % du taux de hachage du réseau Bitcoin est produit actuellement par huit modèles de mineurs ASIC (…) or étant donné la sensibilité des seuils de rentabilité des différents modèles au prix du Bitcoin et aux frais de transactions, nous estimons qu’entre 15 et 20 % du taux de hachage du réseau provenant des modèles ASIC pourrait être mis hors ligne [après le halving]. »
Rapport de Galaxy intitulé Bitcoin’s Big Halving Year – Source : galaxy.com
Les calculs ont été faits en prenant en compte un prix de BTC à 45 000 dollars et avec des frais de transactions représentant environ 15 % des revenus des mineurs. Selon ces estimations, presque toutes les anciennes machines de type S9 de Bitmain, A1066 de Canaan et M32 de MicroBT seraient condamnées, car pas assez rentables. D’autres modèles plus récents comme les MicroBT M20S et Bitmain S17 pourraient éventuellement rester actives en fonction du prix de l’énergie qui les fait fonctionner, mais sans certitudes. Enfin, les Antminer S19 et S19J Pro resteront opérationnels, mais pourraient aussi souffrir dans le cas d’une hausse importante de cette même énergie dans les mois ou années à venir.
Il reste également quelques options autour de logiciels plus performants qui permettraient d’améliorer la productivité de machines de l’ancienne génération, mais dans l’ensemble, c’est une grande partie du parc industriel qui va se voir impacté par le halving. Celui-ci devrait d’ailleurs intervenir au bloc 840 000, soit autour du 20 avril selon les dernières estimations des spécialistes. Tic-tac, tic-tac…