Les investisseurs 2.0, ceux qui incarnent en 2021 une partie de l’avenir de la Finance, n’usent pas leurs fonds de pantalons à pinces sur les bancs des écoles de commerce. Ils ne dépensent pas des sommes folles dans des formations vendues sur Instagram par des “influenceurs lifestyle“. On ne les croise pas non plus dans les réunions de présentation de business pyramidaux à base de parrainages suspects et de chasse à moins malin que soi.
En réalité, le Xavier Niel de 2030 est très probablement en train de se documenter des heures durant sur le dernier projet crypto underground, ou le doigt fébrilement posé sur la souris à 2h du matin, dans l’espoir de minter le NFT ultime qui changera sa vie, entourés virtuellement pas de nombreux compagnons d’armes, nourrissant les mêmes espoirs et arborant les mêmes cernes sous les yeux.
Constituées en cellules ces petites, mais très dynamiques communautés ont leurs règles, leurs espaces de discussions dédiés, leurs valeurs… Des valeurs souvent structurées autour d’un solide sentiment d’appartenance à quelque chose d’historique, mais également caractérisées par une grande solidarité. Le mouvement à des contours flous et est en perpétuelle mutation. Pour autant, certaines initiatives sortent du lot, qu’il s’agisse de leurs ambitions, de la sincérité de leur démarche, ou de la richesse de l’univers qu’elles incarnent. Rencontre aujourd’hui avec le groupe “The diggers“, une communauté crypto française qui tente de replacer la collaboration et l’entraide au centre du jeu.
Dig it yourself
L’initiative “The Diggers”, c’est initialement l’aventure pas nécessairement structurée de 3 potes : Ivan, Hugo et Florian. Et dans le rôle du speaker en chef, c’est donc Ivan – alias “Rusk0f” sur les réseaux sociaux – qui monopolise souvent le micro, sous le regard aussi amusé qu’habitué de ses camarades. Le débit est mitraillette, mais le fond du propos est affûté. C’est qu’on comprend vite que le jeune entrepreneur n’a pas le temps et que les idées tendent à se multiplier plus vite que le nombre d’heures disponibles dans la journée.
On apprend ainsi pêle-mêle que les 3 amis viennent d’horizons différents, mais incarnent tous à leur manière le “Omo Digital nomad Sapiens” du 21ème siècle.
Nomad Diggers
Un ordinateur, une connexion Internet à peu près stable, et chacun raconte comment il a évolué dans “sa vie d’avant” (comprenez “D’avant la révolution des cryptomonnaies, de la Finance Décentralisée et des NFT”). France, Japon, Canaries… les destinations s’enchaînent ces dernières années, chacun s’essayant à de nombreux secteurs du numérique, du SEO (l’art du référencement sur Internet) aux e-book en passant par le e-commerce et la finance traditionnelle, l’immobilier et même le journalisme. Et la crypto dans tout ça ?
Ivan et Florian évoluent dans l’industrie depuis un peu plus longtemps que leur camarade Hugo, ce dernier concède d’ailleurs sans peine être un peu plus “raisonnable” que ses turbulents copains. Le pilotage, la gestion stratégique c’est lui, et là où ses potes ont expérimenté les choses les plus improbables dans les recoins les plus mal-famés du web, il explique être venu à la crypto sur le tard, convaincu par Ivan « arrivé comme un Messie » (comme pour les 5 idées précédentes en lien avec la finance, le SEO et le web, admettra d’ailleurs de bonne grâce l’intéressé).
Mais cette fois-ci tout indique que c’est la bonne : à l’occasion de la montée en puissance de la Binance Smart Chain fin-2020, les marchés s’emballent, les projets crypto se multiplient, et avec eux les opportunités. A mesure que le cours du token $CAKE (un de leur chouchou) s’envole, les 3 potes s’enfoncent de plus en plus loin sur le continent cryptomonétaire, faisant de Twitter le porte-voix de leurs découvertes.
On le voit, les parcours sont pluriels, éclatés, emblématiques de la recherche de sens et d’expérience à laquelle les jeunes générations aspirent, elles qui se trouvent au seuil de Metaverses aux potentialités infinies.
Mais si le chemin est singulier, les individualités fortes, les trois entrepreneurs reviennent toujours dans leur discours à l’alpha et l’omega de leur projet actuel : la communauté.
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Lieu commun
Forgée dans la culture internet, nourrie autant par des références aussi geek qu’obscures et un état d’esprit qui ne saurait être compris que par ceux qui ont passé dans leurs jeunes années des milliers d’heures face à la lumière artificielle d’un écran d’ordinateur, c’est peu dire que la communauté tient une place centrale dans l’industrie crypto émergente.
Et ceux qui sont assez anciens pour l’avoir connu en conviennent : ce qui se passe aujourd’hui dans ce creuset bouillonnant d’idées et d’initiatives fait furieusement penser aux débuts d’internet, entre plaisirs undergrounds coupables et ambitions sans limites.
A l’échelle de la planète, ce sont ainsi quelques dizaines de milliers d’individus qui, à grand coup de nuits sans sommeil, d’hectolitres de café, d’entraides et d’initiatives débridées font battre le cœur de tout un écosystème crypto qui se nourrit de cette énergie pour la transformer en idées concrètes, préparant le terrain pour la prochaine révolution économique et industrielle à la sauce NFT, DeFi et blockchain.
Ce constat, Hugo, Ivan et Florian le connaissent par cœur. Habitués à construire hors des cadres, ils savent que sur les sujets des nouvelles technologies financières, le chemin s’éclaire à mesure que l’on avance et que dans pareil contexte, rien ne vaut la force d’un groupe soudé.
Dès leurs premiers mois sur les réseaux sociaux, les 3 amis coordonnent les idées que leurs remontent leurs followers, mènent leurs propres recherches, pratiquent le “DYOR”, conformément au célèbre mantra crypto. C’est que les pièges sont nombreux et l’information foisonnante, ce d’autant qu’après la BSC, c’est à l’emergence d’un tout nouvel écosystème qu’assiste la communauté crypto : celui de Solana, et avec lui un nouveau continent de NFT (Non-fongible Token) qui va se révéler bouillonnant de vie et d’opportunités. C’est ainsi que naturellement va naître l’idée d’un groupe communautaire, constitué de passionnés, chacun apportant sa pierre à l’édifice commun : The Diggers
Une place à prendre
« On s’est rapidement aperçu qu’entre les plateformes d’actualités et d’informations, comme le Journal du Coin, et les contenus un peu hermétiques et très pointus concernant la DeFi ou les dernières évolutions de protocoles crypto, existait une large zone grise qu’il nous a semblé pertinent d’occuper : un environnement où chacun, débutant ou plus confirmé, pouvait se retrouver en capacité de collaborer à son échelle et d’échanger avec d’autres passionnés pour découvrir, “digger” donc, de nouveaux projets »
Dès l’origine de l’initiative, et dans son fonctionnement au quotidien, une valeur forte : faire en sorte que le travail de recherche soit commun, et le profit partagé, à l’opposé d’un des modèles dominants de l’industrie crypto où quelques relais d’influence irriguent le marché de marketing au profit de quelques grosses initiatives, “shillant” les projets. L’origine d’ailleurs du slogan du groupe : “We are TheDiggers, Opposite of the shillers”.
« Ce qui nous intéresse c’est de décortiquer le fondamental, de “digger”, d’aller fouiller dans les recoins. A nos yeux, ceux que nous qualifions de “shilleurs” sont les plaies de l’écosystème crypto, des individus ou des entités qui sur-vendent des projets peu qualitatifs, en échange de commissions ou d’affiliation. »
Pour autant, les 3 diggers originels (qui sont désormais entourés de plusieurs membres investis dont les responsabilités communautaires se multiplient) se refusent-ils à toute entente commerciale ou partenariat ? Pas vraiment, dès lors que ceux-ci sont structurés par et pour la communauté, ainsi que la récente actualité du groupe le démontre.
La Communauté est la clef
Au quotidien, les Diggers s’entraident, testent tout ce qui leur tombe sous la main, font des erreurs… et surtout reportent tout ça de manière à ce que les conditions de création d’une intelligence collective émergent.
Et comme il est question d’investissement, les bons plans s’échangent, les anciens guident les nouveaux pour leur 1er panic mint de NFT et lorsqu’un membre est en détresse, rapidement la solidarité s’organise, humaine d’abord, technique souvent, et parfois même financière… la communauté crypto a beaucoup de cœur, c’est peut-être là un de ses secrets les mieux gardés.
Un des objectifs majeurs de l’initiative Diggers est de faire en sorte que l’ensemble de la communauté profite des initiatives communes, après que celles-ci aient été présentées, débattues et arbitrées collectivement. Ce sont ainsi environ 10 000 personnes sur le Discord, plus encore sur Twitter, qui débattent au quotidien afin de savoir s’il convient de nouer tel partenariat ou d’entrer en coopération avec tels projet respectueux des valeurs et standards communs.
Un fonctionnement en mode DAO “irl” dont pourraient d’ailleurs sûrement s’inspirer nombre de projets crypto dont la gouvernance partagée ne demeure bien souvent qu’un vœu pieu.
A la clef une idée simple : s’assurer que la communauté profite des projets sérieux et solides, ces derniers étant assurés en parallèle d’être accompagnés dans leur croissance organique et guidés sur les bons usages et les écueils à éviter.
Et ça fonctionne ! Si l’équipe a rapidement noué un accord avec le projet de NFT Musicaux Pianity, c’est tout récemment le géant de l’industrie naissante des Metaverses The Sandbox qui a accordé sa confiance aux dynamiques Diggers !
Les fondateurs de The Diggers ont de grandes ambitions pour l’avenir, mais il l’assurent : rien ne se fera sans la consultation et la validation par la communauté. Ainsi, si Hugo, Florian et Ivan anticipent que leur initiative communautaire un peu improvisée puisse gagner en densité à l’avenir et prendre un tour plus professionnel, la redistribution et le partage demeureront des fondamentaux incontournables.
Envie d’intégrer la communauté des Diggers ? Leur serveur Discord est ouvert à quiconque est animé de bonnes intentions, de l’envie de progresser et de faire progresser les autres.
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