Bitcoin et la crypto, un mal à abattre ? – C’est en un mot la pensée de Charlie Munger, bras droit de Warren Buffett, à la tête du fonds d’investissement à succès Berkshire Hathaway. Une idée préconçue somme toute récurrente. Mais qui, portée par la conviction profonde de personnes haut placées, peut atteindre la plus haute sphère de l’État. Analyse d’un discours controversé.
Ban de Bitcoin, un discours désormais usuel
Charlie Munger, vice-président du groupe Berkshire Hathaway, a une nouvelle fois exprimé son avis sur la question Bitcoin dans un article publié par le Wall Street Journal. Et l’opinion de l’homme de 99 ans est fortement tranchée. Bitcoin, et les cryptomonnaies de manière générale, doivent être bannis des États-Unis. Point final.
Pour Munger, la crypto se résume à des entreprises non vérifiées profitant du manque de régulation pour émettre une multitude de cryptomonnaies. Ces dernières étant grandement susceptibles de mettre en danger la santé économique du pays. Selon lui, ces entreprises irrégulières sont à l’image d’une célèbre phrase de l’écrivain Mark Twain.
« Une mine est un trou dans le sol avec un menteur au-dessus. »
En clair, pour lui, les cryptos ne sont ni des monnaies, ni des matières premières (commodities en anglais) ni des actions (securities en anglais). Les cryptos ne seraient que des jeux de hasard. Des paris risqués au sein de pays dont la régulation est de toute évidence trop laxiste.
En définitive, les USA auraient, selon lui, grand intérêt à bannir les cryptos de leurs territoires au travers de nouvelles lois fédérales. Et ce, dès que possible avant qu’il n’y ait de nouveaux incidents.
Berkshire Hathaway aligné avec la pensée chinoise sur les cryptos ?
« Que devrait faire les US une fois le ban mis en place ? Et bien, une action qui ferait sens serait de remercier le leader communiste chinois pour son splendide exemple de bon sens commun. »
En effet, pour Munger, la Chine a pris une sage décision. Néanmoins, ce n’est pas la première fois que le milliardaire s’attaque à Bitcoin et aux cryptos de manière générale. Il est connu pour son mépris, voire sa haine du secteur. Un sentiment que l’on ressent effectivement quand un évènement, ou ici une innovation, vient bousculer vos convictions. Lorsqu’un modèle mental est profondément ancré dans votre esprit, difficile de ne pas considérer toute innovation susceptible de le remettre en question comme une menace. Un ovni d’abord insignifiant, futile, puis inquiétant, dangereux, à bannir. Les cryptos sont probablement la représentation même de l’écart entre les générations.
Celle des papy-boomers qui vit ses dernières heures au pouvoir et les suivantes, de la génération X à la Z, en passant par les millénials. Sauf que celles qui seront à la tête du monde de demain seront bien les dernières citées. Et celles-ci ont d’ores et déjà démontré leur attrait pour cette nouvelle technologie innovante qui fait figure d’alternative économique. Nul doute que les cryptos ont encore de beaux jours devant elles, peu importe ce qu’en disent les nonagénaires.
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