Salvador : Nayib Bukele dresse un bilan mitigé de l’adoption du Bitcoin dans les colonnes du Times !
Bitcoin et perspectives. Depuis maintenant quelques années le Salvador est devenu le symbole de l’adoption du Bitcoin comme monnaie effective et légale. Une étape historique pas nécessairement bien accueillie par les instances comme le FMI, en charge des questions monétaires internationales. Pourtant, son actuel président réélu Nayib Bukele poursuit l’aventure, avec la certitude d’un autoproclamé « dictateur le plus cool du monde. » Mais il vient d’admettre dans les lignes du Times que « le Bitcoin n’a pas eu l’adoption espérée. »
Adoption du Bitcoin au Salvador : « un coup de relations publiques »
L’aventure Bitcoin menée par le Salvador est une première mondiale. Et son maintient du BTC comme monnaie à cours légal – contre les pressions internationales – aura inspiré d’autres pays à se poser la question de tenter l’expérience.
Car la domination du dollar n’est absolument pas une bonne chose pour les pays émergents. C’est la raison pour laquelle son président Nayib Bukele tente également de se rapprocher du groupement dissident des BRICS, avec un peu de BTC dans sa valise.
Une stratégie politique qui vaut au jeune président de déclencher les passions. Cela au point de se retrouver dans les colonnes du célèbre Times, afin de faire le point sur ses décisions et leurs conséquences sur le Salvador. Car, selon la journaliste Vera Bergengruen, tout n’est pas rose au pays de la terre promise Bitcoin City.
« Le Salvador reste l’un des pays les plus pauvres de l’hémisphère occidental, et Bukele a fait une série de paris qui n’ont pas été bien accueillis par de nombreux investisseurs et créanciers étrangers, notamment l’adoption de Bitcoin comme cours légal et l’investissement d’une partie des réserves du pays dans la cryptomonnaie. »
Times
Les conseillers de Nayib Bukele admettent que l’adoption du Bitcoin était « un coup de relations publiques. » Ce que le lobbyiste basé à Miami, Damian Merlo, nomme le « Grand Rebranding. » Et, selon ce dernier, « C’était génial ! Nous aurions pu payer des millions à une société de relations publiques pour renommer El Salvador. Au lieu de cela, nous avons adopté le Bitcoin. »
Une adoption moins importante que prévue
Mais au delà des effets d’annonces, le Salvador peut commencer à tirer un véritable bilan de ses (presque) 3 années de Bitcoin comme monnaie à cours légal. Et c’est très exactement l’exercice auquel s’est livré Nayib Bukele, dans les colonnes du Times.
En effet, le président du Salvador admet que le Bitcoin « n’a pas eu l’adoption généralisée [qu’il] espérait. » Un constat confirmé par les chiffres du Times, avec moins de 12 % des Salvadoriens ayant effectué une seule transaction en BTC. Un chiffre qui reste néanmoins très important, en comparaison de n’importe quel autre pays du monde…
« Cela nous a offert une image de marque, cela nous a apporté des investissements, cela nous a apporté du tourisme. »
Nayid Bukele
Un aveu de faiblesse que le Times semble saisir à la volée pour revenir à la charge avec le Fonds monétaire international. En effet, il ne manque pas de citer le chercheur et membre du Council on Foreign Relations des États-Unis, Will Freeman, sur ce sujet délicat. Et, selon de dernier, le Salvador aurait « besoin d’un accord avec le FMI pour retrouver l’accès aux marchés internationaux et financer sa dette. » Et ce rapprochement hypothétique devra sans aucun doute rayer l’option Bitcoin de la carte.
Hugh B.
Passionné depuis de nombreuses années par l’univers décentralisé des cryptomonnaies et le développement du Web3 j’attache une grande importance à la vulgarisation pour rendre les choses compréhensibles et accessibles à tous. Je suis également un auteur publié.
