The sound of silence. L’approche de la date fatidique de son procès n’empêche apparemment pas Sam Bankman-Fried de continuer à s’exprimer dans les médias à propos de certains détails du dossier. Or, tout ceci commence à agacer le procureur en charge de l’affaire qui voudrait que le juge ordonne aux deux parties d’arrêter de s’exprimer publiquement et plus particulièrement à l’ex-PDG de FTX qui a récemment partagé avec la presse certains passages du journal intime de Caroline Ellison. Non seulement la pratique n’est pas très élégante, mais elle serait surtout préjudiciable à la tenue d’un « procès équitable » et c’est pour ça que la justice veut faire cesser ces interférences médiatiques.
Le procureur voudrait un peu de silence (médiatique) autour de cette affaire
En début de semaine, une ordonnance rédigée par le procureur fédéral du district sud de New York a été déposée sur le bureau du juge en charge de l’affaire Sam Bankman-Fried. Lewis Kaplan va devoir décider si le « mis en cause » doit cesser de parler aux médias une bonne fois pour toutes. Les projets du procureur sont plutôt clairs :
« Dans cette affaire, il est interdit aux parties, à leurs avocats et à leurs agents de communiquer publiquement ou de s’exprimer dans un média sur n’importe quel point qui pourrait interférer avec un procès équitable que ce soient des déclarations sur l’identité, le témoignage ou la crédibilité des témoins potentiels, ou des informations qui n’ont pas été jugées recevables au procès ou encore des déclarations destinées à influencer l’opinion publique sur le fond de cette affaire. »
Du côté de la défense, on convient qu’il serait bien que l’accusé cesse de parler, mais il faudrait que cette directive s’applique également à la partie adverse.
Car manifestement les avocats de SBF n’ont pas apprécié certaines déclarations de l’accusation et l’ont fait savoir dans une lettre déposée sur le bureau de ce même juge. Ils demandent un silence qui soit… équitable !
Pas encore jugé, Sam Bankman-Fried condamné à se taire
Extraits :
« Cela devrait s’appliquer à toutes les parties et tous les témoins, y compris FTX, Alameda Research et l’actuel PDG de FTX, John Ray. »
On verra la portée de cette demande, mais nul doute que le juge saura déterminer ce qui relève de la communication autorisée et ce qui serait interdit par ladite ordonnance. Et justement, ce n’est pas sûr qu’il trouve à son goût certaines confidences de M. Bankman-Fried issues du fameux journal intime de Caroline Elisson, l’ex-PDG d’Alameda ! Mais là encore, ses avocats ont réponse à tout.
Selon ses conseillers juridiques, dans cette affaire, ce seraient les journalistes qui l’auraient démarché avec d’autres sources sur le sujet, et qui auraient été sur le point de publier, avec ou sans lui. Ensuite, il n’aurait partagé que des documents obtenus avant son arrestation et qui n’ont pas été joints au dossier. Mais surtout, cela aurait permis de « donner sa version de l’histoire sur des sujets qui ont déjà été rapportés dans les médias ».
Bien sûr, les avocats sont dans leur rôle et tentent déjà de mettre leur client dans le rôle de la pauvre victime dépossédée de ses moyens d’expression. Un défi pour le moins difficile, au vu du contexte. Une audience est prévue mercredi prochain et le juge Kaplan devra décider, ou non de mettre fin au cirque médiatique et de retrouver un peu de silence.
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