Les boîtes crypto fuient les USA – Régulation quand tu me tiens… Ou pas… En fait, si… Ah mais non… Bref, un flou total règne aux USA quant à la réglementation à appliquer aux cryptos. Un flou artistique qui effraie d’autant plus avec les dernières actions de Gary Gensler, président de la SEC (Securities Exchanges Commission) qui mitraille les acteurs de sanctions. Au point de faire fuir les fleurons de l’industrie comme Bittrex. Décryptage.
Gary, c’est fini… Bittrex quitte le pays de son premier amour
Bittrex claque la porte des USA. L’exchange crypto qui fête ses 9 ans d’activités, un mastodonte a survécu à travers les âges, ou plutôt les cycles bear market-bull run, met les voiles. Fondée en 2013 par trois ingénieurs en cybersécurité, la plateforme crypto a annoncé le 31 mars dernier dans un communiqué mettre fin à ses activités aux USA afin de se recentrer sur le reste du monde. Un monde extérieur plus tolérant vis-à-vis du secteur crypto et surtout aux contours réglementaires mieux définis qu’aux USA.
« À cause de l’incertitude réglementaire durable, nous venons de faire le choix difficile de mettre fin à nos opérations aux USA, et ce à partir du 30 avril prochain. Tous les fonds sont en sécurité et peuvent être retirés en totalité dès à présent. »
Le trading crypto sur l’exchange sera arrêté le 14 avril prochain et les utilisateurs devront avoir retiré leurs fonds d’ici le 30 avril 2023.
Cette annonce est tout sauf anodine aux USA. Imaginez côté français, une annonce similaire du fleuron Ledger qui quitterait la France à cause d’une régulation trop sévère. C’est l’équivalent de ce qui vient de se produire aux USA avec Bittrex. Les Américains ne sont désormais plus le centre du monde et ils pourraient bien l’apprendre à leurs dépens.
Le constat du côté de Bittrex est on ne peut plus clair :
« Ce n’est juste plus économiquement viable pour nous de continuer à opérer dans le cadre régulatoire et l’environnement économique US. (…) Les exigences réglementaires sont le plus souvent floues et appliquées sans discussion ou consultation préalable, résultant en une compétition inégale [par rapport à la concurrence à l’étranger] dans ce domaine très compétitif. »
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La surrégulation, une fuite en avant des institutions ?
Longtemps en avance sur la concurrence, Bittrex a été très tôt à la pointe de la technologie. Quasi-instantanéité des transactions, infrastructure des portefeuilles numériques, gestion des cold wallets… L’exchange n’a jamais perdu les fonds de ses clients et n’a jamais été hacké en 9 ans d’existence. Désormais, c’est un puissant atout qui quitte les USA pour des territoires à la régulation plus clémente, ou moins floue.
Le renforcement de la régulation. C’est une tendance que l’on voit partout, en Europe et en France aussi. Les politiques sont complètement perdues avec cette technologie qu’ils ne maitrisent pas et qu’ils s’efforcent pourtant de réglementer. À la hâte, sans chercher à s’éduquer auparavant, à en comprendre les enjeux. Ils se bataillent pour tenter de faire rentrer ce rond dans le carré « action » ou le carré « matière première » alors qu’un rond doit de toute évidence disposer d’un tout nouveau logement réglementaire, fabriqué sur-mesure.
Sans se voiler la face, la réglementation possède une place très importante dans l’adoption future et la place qu’occuperont les États sur la scène technologique et crypto mondiale. Toutefois, à force de craindre cette technologie, de la voir en ennemi plutôt qu’en allié, les politiques pourraient établir un cadre légal injuste qui ferait fuir tous les fleurons du pays comme aux États-Unis avec Bittrex. Perdant ainsi définitivement la course à l’innovation dans le secteur. Et, ils s’apercevront des années après de leurs erreurs, mais il sera malheureusement bien trop tard.
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