Brésil vs Binance. Le statut de leader d’un secteur visé de toutes parts par les instances de régulation n’a rien d’une position enviable. D’autant plus si cette expérience hautement centralisée repose sur les épaules d’un seul homme du nom de Changpeng Zhao (CZ). En effet, le fondateur emblématique de Binance a récemment dû monter au créneau afin de dégonfler le FUD en train de s’amplifier à propos de sa plateforme. Une démarche qui ne permet pourtant pas de freiner les différentes attaques gouvernementales menées à son encontre. Dernier épisode en date, une enquête sur les systèmes financiers pyramidaux d’un comité du Congrès brésilien.
Le transparent Changpeng Zhao (CZ) accusé d’opacité au Brésil
Chaque juridiction impose une surveillance et des règles différentes au secteur des cryptomonnaies. Une situation complexe à laquelle l’Inde tente d’apporter un cadre réglementaire unifié du haut de son siège à la présidence du G20. Mais cette volonté politique de clarification nécessaire se heurte pour le moment à de nombreux obstacles.
C’est la raison pour laquelle le meilleur mètre étalon de la tendance répressive au niveau local reste le traitement imposé à la plateforme Binance. En effet, le leader mondial des bourses de cryptomonnaies attise les volontés politiques de contrôler cette déferlante numérique jugée problématique. Cela au point de faire fuir ses partenaires bancaires, comme dans le récent cas de la société Paysafe en charge des opérations en euro sur le territoire européen.
Une série noire à laquelle une nouvelle casserole vient tout juste d’être officiellement ajoutée par le Congrès brésilien. Cela dans le cadre d’un rapport de plus de 500 pages sur la problématique des « pyramides financières » également appelées système de Ponzi. Et c’est à la page 368 que le nom de Changpeng Zhao (CZ) fait une apparition remarquée :
« Selon les informations recueillies par cette Commission d’enquête parlementaire auprès de diverses sources, dont des témoignages et des autorités internationales, BINANCE, toujours sous la direction personnelle de Changpeng Zhao, a mis en place un réseau opaque d’entités juridiques, toutes contrôlées directement ou indirectement par ce dernier, sans objectif commercial défini et sans autre objectif que celui de se soustraire au respect de la loi. »
Les activités de Binance sont « entourées de suspicion »
Selon ce rapport, la société Binance serait associée à « au moins 120 entités juridiques (…) constituées dans de nombreuses juridictions à travers le monde ». Et cela sans jamais révéler de véritable siège social, bien qu’elle dispose de nombreux bureaux dans plusieurs localités comme São Paulo, Singapour, Malte, Dubaï, Tokyo, Paris, etc…
Avec comme point d’orgue de cette opacité volontaire les déclarations tout sauf apaisantes de Changpeng Zhao sur ce sujet délicat :
« Où que je m’assoie, ce sera le bureau de Binance. Partout où j’ai besoin de quelqu’un, ce sera le bureau de Binance. »
Changpeng Zhao
Et comme les activités de Binance font l’objet de nombreuses procédures de non-conformité réglementaire à travers le monde, les membres du Congrès brésilien en charge de ce rapport appellent à une vigilance renforcée à son égard. Car cette situation permet de les considérer comme « entourées de suspicion ». Toutefois, ces recommandations n’ont aucun caractère contraignant.
Ce comité recommande donc au ministère public fédéral du Brésil d’entamer une enquête approfondie au sujet des activités brésiliennes de Binance et de son fondateur Changpeng Zhao. Mais également à la Securities and Exchange Commission (CVM) locale de s’intéresser à des « violations répétées » au sujet de la vente de produits dérivés crypto. Cela dans le cadre d’une procédure plus générale armée de « preuves solides » qui impliquerait l’inculpation de 45 autres personnalités crypto suspectées de participer à des activités criminelles.
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